Le véhicule cargo CRS-20 de SpaceX a été capturé ce matin sur la station spatiale internationale.
Il transporte une nouvelle plateforme externe, réalisée par Airbus DS, et nommée Bartolomeo. Une extension technologique... Et commerciale.
Capture de Dragon
La manœuvre est devenue une routine, en moins d'une décennie : après son décollage samedi 7 mars depuis Cap Canaveral, un cargo Dragon a été capturé par le bras robotisé Canadarm2 de la Station Spatiale Internationale ce matin.C'est la 20ème fois depuis 2012 qu'un véhicule Dragon atteint l'ISS, et c'est aussi la dernière dans cette version : les prochaines missions de ravitaillement de SpaceX utiliseront en effet un véhicule que l'on peut décrire comme une version cargo de la capsule Crew Dragon, avec des capacités améliorées.
Une fois le Dragon amarré au module Harmony, les trois occupants de la station vont pouvoir profiter de ses deux tonnes de fret tandis que le bras robotisé permettra, dans les jours à venir, d'extraire et d'installer la nouvelle plateforme Bartolomeo (468 kg) installée dans le « coffre » non pressurisé de la capsule.
Le regard sur l'horizon
Bartolomeo est une nouvelle plateforme développée avec l'aide de l'ESA, conçue et assemblée par Airbus DS, qui aurait investi 40 millions d'euros dans le projet. Elle sera logiquement installée sur le flanc du module européen Colombus (Bartolomeo est le prénom du petit frère de Christophe Colomb), et pourra héberger jusqu'à 12 expériences sur ses emplacements, qui sont « à louer » à l'année. L'entreprise garantit une connectique standardisée pour apporter l'électricité et un bus de données (jusqu'à 2 To/jour) pour les différentes charges utiles.Entre observation terrestre et tests technologiques, il n'y a pas tant d'emplacements libres sur l'ISS, malgré sa taille. Aussi, la proposition séduit déjà les agences, d'autant plus que Bartolomeo est « tout à l'avant » de la station, qui se déplace toujours avec la même orientation : les clients ont ainsi la garantie de disposer d'une vue dégagée vers la Terre et l'horizon... Du moins tant que de futurs modules ne sont pas installés en extension de l'ISS.
Un futur succès ?
La première expérience, qui devra toutefois attendre une sortie en scaphandre de deux astronautes qui auront pour mission de finaliser les branchements de Bartolomeo, devrait être norvégienne et s'appeler MNLP (Multi-Needle Langmuir Probe), et le CNES comme de nombreuses autres agences et entreprises seraient intéressées par un emplacement sur la plateforme.Selon l'agence allemande DLR, le coût d'un des 12 « blocs » au format standard serait compris entre 0,3 et 3,5 millions d'euros par an.
Source : Space Flight Now