Le nouveau lanceur chinois CZ-7A rate son vol inaugural

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 17 mars 2020 à 14h03
CZ-7A lancement
Le lanceur CZ-7A lors de son transfert vers la zone de lancement. © NA/Weibo

La Chine tentait, ce 16 mars, d'envoyer en orbite un satellite de transfert géostationnaire. Malheureusement la nouvelle version de la fusée, CZ-7A, n'a pas réussi la mission.

Cela pourrait entraîner de nouveaux retards.

Décollage à risque

Le dernier décollage d'un lanceur CZ-7 (ou Longue Marche 7) depuis le site de Wenchang, la seule base de lancement côtière de la Chine, remontait pratiquement à trois ans. Cette fusée, qui fait partie de la « nouvelle génération » avec des ergols beaucoup moins toxiques que les précédentes, représente à plusieurs titres le futur des lanceurs chinois.

Des appareils plus puissants, plus souples d'utilisation, et moins dangereux pour les habitants des provinces intérieures, puisque leurs étages retombent en mer. Malheureusement, ce 16 mars, le premier tir d'une version CZ-7A, avec un étage supérieur spécifiquement adapté pour envoyer des satellites en orbite de transfert géostationnaire, n'a pas abouti à la mission escomptée. Aucune information n'a cependant été transmise sur le satellite en question.


Pas de secret

Le décollage a eu lieu à 15h34 (heure de Paris) dans une discrétion relative, car même si les autorités n'avaient pas annoncé la préparation ni le lancement, le site de Wenchang est situé à proximité de la côte, et de nombreux observateurs chinois avaient réservé leur place sur la plage ou dans les hôtels alentours pour assister au décollage. CZ-7A s'est d'abord élancée sans problème apparent dans le ciel de nuit, et ce n'est que deux heures plus tard que les autorités ont annoncé l'échec de la mission. Si ces dernières n'ont pas précisé à quel moment le lanceur a rencontré un problème, on note la présence sur les réseaux sociaux chinois de vidéos qui semblent montrer un échec lors de l'action du second étage (rien n'est toutefois confirmé).


Un impact inconnu

Cet échec pourrait avoir des conséquences pour le programme de « nouvelle génération » de lanceurs, sur les épaules duquel repose actuellement une part importante du programme d'exploration spatiale chinois. Le lanceur CZ-7 (en version classique) est le seul pour l'instant qualifié pour envoyer les véhicules de ravitaillement sur la future station spatiale chinoise, et son dérivé CZ-7A devrait à terme remplacer la vénérable CZ-3 aux capacités moindres.

Plus important encore, d'autres lanceurs utilisent les mêmes moteurs (la petite fusée CZ-6) ou des dérivés (CZ-5). L'enquête risque d'être longue, et nous suivrons le potentiel impact de cet échec au fil de l'année.

Source : Space News
Eric Bottlaender
Spécialiste espace
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (9)
BetaGamma

Pourquoi malheureusement ?
C’est au contraire une tres bonne nouvelle ! Cet échec est positif pour la concurrence Européenne (la seule qui m’intéresse) et continuera à pousser la chine à claquer ses réserves monétaires

ebottlaender

Non. On ne souhaite pas l’échec aux gens. On ne souhaite pas l’échec à des centaines d’employés qui bossent dur pour que leur lanceur arrive en orbite. On ne souhaite pas l’échec à ceux qui travaillent parfois plusieurs années pour que le résultat de leur projet parte en poussière après quelques secondes de vol.

Vous, de votre côté, vous pouvez vous en réjouir si ça vous amuse, mais je ne vous souhaite pas de le vivre. De plus c’est très mal connaître le marché des lanceurs car la Chine n’est pas en concurrence avec l’Europe.

Blackalf

Voilà une vision de l’économie mondiale très étroite…tu ignores visiblement que la Chine détient une partie de la dette publique de la zone Euro (7% en 2011, et accessoirement, 17% de la dette publique américaine en 2019)…que se passerait-il si les choses allaient si mal en Chine qu’elle réclame un remboursement, même en partie ?

Ravy

On réclame pas un remboursement de sa dette du jour au lendemain y’a un écheancier c’est pour tout le monde pareil

Blackalf

Tant que tout va bien…mais quand une situation se dégrade trop, qui sait comment les choses peuvent évoluer et quelles mesures seront prises ? la crise actuelle est là pour prouver qu’à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles neutre

bitnique_1_1

Je suis bien de ton avis mais pour une autre raison : Ils on contaminé la terre, ils ne contamineront pas l’espace !

Ipoire

mais eux meme sont endetté de 300% de leur PIB!!

JerryKhanFury

Merci pour votre message, enfin quelqu’un qui a quand même du bon sens et qui remet à sa place un commentaire à l’esprit étroit.

Lichem38

La xénophobie n’est pas l’apanage de certains pays, de certaines personnes.
Pourquoi les derby sportifs rencontrent un tel engouement, la raison c’est la xénophobie, on est meilleur que les autres.
Je voyage beaucoup en Asie et chez eux c’est aussi très développé. Un asiatique n’est jamais responsable lorsqu’il y a un problème, ce ne peut-être qu’un étranger, ce n’est pas dans leur culture avec peut-être une justification historique…

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles