La Chine tentait, ce 16 mars, d'envoyer en orbite un satellite de transfert géostationnaire. Malheureusement la nouvelle version de la fusée, CZ-7A, n'a pas réussi la mission.
Cela pourrait entraîner de nouveaux retards.
Décollage à risque
Le dernier décollage d'un lanceur CZ-7 (ou Longue Marche 7) depuis le site de Wenchang, la seule base de lancement côtière de la Chine, remontait pratiquement à trois ans. Cette fusée, qui fait partie de la « nouvelle génération » avec des ergols beaucoup moins toxiques que les précédentes, représente à plusieurs titres le futur des lanceurs chinois.Des appareils plus puissants, plus souples d'utilisation, et moins dangereux pour les habitants des provinces intérieures, puisque leurs étages retombent en mer. Malheureusement, ce 16 mars, le premier tir d'une version CZ-7A, avec un étage supérieur spécifiquement adapté pour envoyer des satellites en orbite de transfert géostationnaire, n'a pas abouti à la mission escomptée. Aucune information n'a cependant été transmise sur le satellite en question.
Pas de secret
Le décollage a eu lieu à 15h34 (heure de Paris) dans une discrétion relative, car même si les autorités n'avaient pas annoncé la préparation ni le lancement, le site de Wenchang est situé à proximité de la côte, et de nombreux observateurs chinois avaient réservé leur place sur la plage ou dans les hôtels alentours pour assister au décollage. CZ-7A s'est d'abord élancée sans problème apparent dans le ciel de nuit, et ce n'est que deux heures plus tard que les autorités ont annoncé l'échec de la mission. Si ces dernières n'ont pas précisé à quel moment le lanceur a rencontré un problème, on note la présence sur les réseaux sociaux chinois de vidéos qui semblent montrer un échec lors de l'action du second étage (rien n'est toutefois confirmé).Un impact inconnu
Cet échec pourrait avoir des conséquences pour le programme de « nouvelle génération » de lanceurs, sur les épaules duquel repose actuellement une part importante du programme d'exploration spatiale chinois. Le lanceur CZ-7 (en version classique) est le seul pour l'instant qualifié pour envoyer les véhicules de ravitaillement sur la future station spatiale chinoise, et son dérivé CZ-7A devrait à terme remplacer la vénérable CZ-3 aux capacités moindres.Plus important encore, d'autres lanceurs utilisent les mêmes moteurs (la petite fusée CZ-6) ou des dérivés (CZ-5). L'enquête risque d'être longue, et nous suivrons le potentiel impact de cet échec au fil de l'année.
Source : Space News