La DARPA, l'agence de recherche chargée des nouveaux programmes de l'armée américaine, est en train de développer un nouveau type d'engins spatiaux. Des appareils disposant de bras robotisés devront être en mesure de réparer des satellites placés en orbite.
À l'heure où les pays se dotent de missiles anti-satellite, ce qui est source de tensions, l'initiative pourrait permettre une meilleure gestion de l'espace.
Réparations en orbite
Bien sûr, sur Terre, les bras robotiques sont devenus communs dans l'industrie. Ils sont utilisés dans des secteurs comme l'exploration d'épaves sous-marines, en chirurgie ou pour le désamorçage d'explosifs. Mais l'entretien d'appareils spatiaux est une autre affaire : une fois en orbite, les satellites sont seuls. Les opérations d'entretien, si elles pouvaient être réalisées dans l'espace, présenteraient certains avantages. Il y a quelques semaines, nous vous parlions sur Clubic des avantages de l'assemblage réalisé dans ces conditions, à propos du robot SPIDER.Aujourd'hui, Joe Parrish, le directeur du programme Robotic Servicing of Geosynchronous Satellites (RSGS) de la DARPA a déclaré à Digital Trends que l'agence s'intéressait aussi à ces aspects, expliquant que « si quelque chose ne va pas ou s'ils manquent de carburant ou de tout autre consommable, il n'y a pas d'autre méthode pour améliorer ces vaisseaux spatiaux - que ce soit par la réparation et le réapprovisionnement, ou par la mise en place de nouveaux systèmes ».
La solution de l'agence semble donc simple, celle-ci précisant que son engin spatial ressemble à un simple satellite commercial, mais avec deux bras-robots. Ces deux bras devraient mesurer environ 2 mètres de long chacun. À la place des doigts humains, Joe Parrish ajoute qu'ils disposeront d' « outils interchangeables, autorisant diverses opérations comprenant la saisie de ce que nous appelons le vaisseau spatial client (et la réalisation de tâches de réparation) ».
Quid de la pollution spatiale ?
Si le projet aboutit, la DARPA sera ainsi la première, selon Digital Trends, à réaliser des opérations complexes de réparation sur des satellites situées en orbite géosynchrone. Le robot pourrait même jouer le rôle d'une « dépanneuse » tirant les satellites afin de les placer sur une autre orbite plus éloignée de la Terre. Ces appareils ayant une réserve de carburant leur permettant de rester en service pendant 15 à 20 ans, une fois cette réserve épuisée, leur éloignement laissera alors le champ libre pour qu'un autre appareil prenne sa place.Ce projet de bras robotique, dont les tests sont prévus pour 2022 et les lancements pour 2023, doit donc permettre d'aller plus loin dans la gestion des satellites. Un élément utile étant donné la multiplication des constellations de satellites, qui apporte son lot de menaces. L'idée promet également d'améliorer la durée de vie des satellites, mais laisse perplexe en ce qui concerne la gestion de la pollution spatiale actuelle.
Source : Digital Trends