C'est la première fois que les astronomes peuvent affirmer aussi clairement qu'un trou noir de cette catégorie existe, et il aura fallu les efforts combinés d'observatoires en bande X et de Hubble pour y arriver.
Des p'tits trous, des p'tits trous...
Vous connaissez sans doute les trous noirs supermassifs (SMBH), au centre des galaxies, et leur masse de plusieurs centaines de millions, ou milliards d'étoiles. L'autre catégorie répandue est celle des trous noirs stellaires, créés par l'effondrement d'une étoile massive sur elle-même. Mais connaissez-vous les trous noirs intermédiaires (IMBH) ? Cette famille, si l'on sait qu'elle existe théoriquement, n'avait jamais pu être observée jusqu'ici (il n'y a que des candidats et des mesures indirectes), et pour cause : les trous noirs intermédiaires ne sont pas faciles à trouver.Recherche confirmation
Ne se situant ni au centre d'une galaxie, ni sur les restes d'une ancienne étoile effondrée sur elle-même, les trous noirs intermédiaires sont généralement recherchés dans des groupes d'étoiles, en bordure ou même hors des galaxies. Et l'un des seuls moyens de les détecter, c'est d'attendre que l'un d'entre eux « gobe » une étoile passant trop près.Or, nous avons de la chance... En 2006 les deux télescopes spécialisés en bande X, Chandra et XMM-Newton, ont détecté une source pour un événement hautement énergétique. Très probablement une destruction d'étoile, mais... était-ce un événement de moindre intensité et proche de nous, ou bien un trou noir plus gros « dévorant » une étoile à des milliers d'années-lumière ? Une équipe de chercheurs a récemment publié ses résultats dans la revue Astrophysical Journal Letters, datée du 31 mars.
Rien dans le voisinage
Grâce à une observation en détail fournie par le télescope Hubble, on sait à présent que l'événement est particulièrement lointain, et donc que 3XMM J215022.4−055108 (un si joli petit nom) est un trou noir intermédiaire. Ou plutôt qu'il a tout du meilleur des candidats actuels : en effet, prouver que ce qu'on suppose être un trou noir en est effectivement un est une gageure à cette distance de 800 millions d'années lumières.Ce qui explique en outre que malgré sa masse estimée grossièrement à celle de 50 000 étoiles, la confirmation « finale » sera délicate. Les abords de cette lointaine galaxie seront peut-être observés en détail par le nouveau télescope spatial en bande X russo-allemand Spektr-RG.
Source : Hubble site