Quiconque ayant déjà voyagé aux USA s'est déjà retrouvé confronté au service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis (CBP), dont les contrôles n'ont cessé de se renforcer depuis les attentats du 11 septembre 2001. L'aéroport international de Washington-Dulles vient d'ajouter une nouvelle corde à son arc, en lançant le 11 mars dernier une phase de test concernant un programme de reconnaissance faciale.
La démarche consiste à prendre en photo, de façon aléatoire, les visiteurs qui viennent de l'étranger lors du contrôle du CBP. Le système de reconnaissance faciale se charge ensuite de comparer le cliché avec celui présent dans le passeport du voyageur, pour s'assurer qu'il s'agit bien de la même personne.
La démarche est destinée à compléter la vérification visuelle effectuée par l'agent de protection des frontières. L'algorithme de reconnaissance faciale, développé en interne par le CBP, donne un pourcentage de ressemblance, et l'agent peut prendre des mesures supplémentaires dans les situations qui l'exigent, explique le site Motherboard.
Pas d'atteinte à la vie privée
Peu d'informations concernant le programme ont été dévoilées, mais les autorités assurent que le système fonctionne en circuit fermé et que les données récoltées ne sont pas destinées à faire grossir les bases de données d'autres organismes. « Le CBP est déterminé à protéger la vie privée de tous les voyageurs » indique un porte-parole. Le stockage des photos ne devrait pas dépasser 90 jours au plus.Une déclaration qui ne rassure pas l'Electronic Frontier Foundation. Dave Maass, l'un de ses représentants, estime que cette démarche pourrait être la première d'une longue lignée. « Aujourd'hui, c'est un test aux frontières, mais demain, ce pourrait être un déploiement de la reconnaissance faciale dans les lieux publics. Aujourd'hui, les photos réalisées ne sont pas délivrées aux autres organismes ou aux ministères, mais ce pourrait être le cas demain. »
Le programme de test devrait durer 19 mois : par conséquent, si vous atterrissez à Washington et qu'on vous prend en photo, en plus des autres contrôles biométriques, vous savez désormais pourquoi.