Après une expérimentation menée en Normandie, les voitures-radar privées vont étendre leurs zones de contrôle à trois régions supplémentaires. Ce dispositif, géré par l'État, est confié à des sociétés privées, qui n'ont cependant pas accès aux données remontées de manière automatisée aux services de verbalisation.
La voiture-radar n'est pas un système révolutionnaire en soi, dans la mesure où de tels véhicules circulent depuis longtemps en France. Mais auparavant, ceux-ci étaient toujours conduits par des policiers ou des gendarmes. Dorénavant, cette tâche peut être confiée à des entreprises privées.
Les voitures-radar privées ne sont pas payées à la « prune »
C'est le sens de l'expérimentation menée en Normandie depuis 2017. Dans cette région, des voitures-radar privées arpentent les routes, à la recherche de contrevenants aux limites de vitesse. L'objectif de cette mesure est de « libérer du temps aux forces de l'ordre pour le consacrer à des tâches plus qualifiées comme l'interception au bord des routes (alcoolémie et stupéfiants) », selon le ministère de l'Intérieur.Néanmoins, si la conduite des véhicules est confiée à un prestataire, la verbalisation reste entièrement gérée par l'État. En réalité, les excès de vitesse relevés par les voitures-radar sont envoyés automatiquement aux officiers de police judiciaire du Centre national de traitement (CNT), à Rennes. Et ce, sans que le conducteur du véhicule ni son employeur n'aient accès aux informations et aux photos prises par les caméras embarquées.
Il n'y a donc a priori aucun risque que l'entreprise ne fasse du zèle pour « flasher » davantage (le flash étant, par ailleurs, invisible). D'autant que contractuellement, la rémunération prévue est fixe et le parcours effectué imposé par l'État.
Au total, 4 régions seront concernées à partir de 2020
Malgré les critiques soulevés par les tests réalisés en Normandie (en particulier concernant le rapport coût/efficacité du système), le dispositif va prochainement être étendu à trois nouvelles régions : la Bretagne, le Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire. Au total, ce seront 60 nouveaux véhicules qui seront introduits sur ces territoires à partir de janvier 2020. Ils circuleront 6 heures par jour, 7 jours sur 7.Avant ce nouveau déploiement, l'État s'est assuré du bon fonctionnement du système et qu'aucun automobiliste ne soit verbalisé à tort. De plus, ce type de contrôle induit une marge de tolérance supérieure : 10 km/h au-dessus de la vitesse autorisée pour les routes limitées à moins de 100 km/h, 10 % de plus pour les autres. Les autorités tiennent donc à rassurer les citoyens respectueux des lois : « Toute personne normalement attentive aux limitations de vitesse peut donc rouler sans crainte d'être verbalisée ».
Source : Autonews