Le dirigeant italien devra attendre quelques mois avant de prendre officiellement ses fonctions au sein du groupe français, la faute à une clause de non-concurrence.
Débarquer à la tête de Renault se révèle être un pari osé pour tout dirigeant. L'entreprise est en crise depuis plusieurs années et vient d'opérer un nouveau changement de direction. Thierry Bolloré, le cousin lointain de Vincent, aura manié la barque du constructeur automobile français durant moins d'un an. Clotilde Delbos, Directrice Générale par intérim, va donc laisser sa place d'ici quelques mois au tout nouveau Directeur Général de l'entreprise, Luca de Meo, arrivé de chez Seat, dont il était le PDG depuis novembre 2015.
Luca de Meo, l'homme qui a offert le succès à Seat
Luca de Meo arrive en conquérant, mais pas en terrain conquis. Pressenti à la direction de Renault depuis maintenant plusieurs semaines, l'Italien francophone arrive du côté de Boulogne-Billancourt en ayant conduit Seat vers les sommets.Tesla va aussi imaginer ses véhicules depuis l'Europe : un design center est prévu en Allemagne
En 2019, le constructeur espagnol, filiale du géant Volkswagen, a vendu plus de 574 000 véhicules, porté par ses SUV Ateca et Arona. Au passage, il s'agit d'un record pour la firme catalane, le deuxième en deux ans. Luca de Meo, évidemment pas étranger à cette embellie, a reçu à ce titre la médaille d'honneur de l'entrepreneur de l'année. A star is born.
En prenant la tête de Renault, Luca de Meo deviendra, fait intéressant, le premier étranger à diriger le constructeur, et ce, en 120 ans d'existence. Notons que Carlos Ghosn, lui, fut naturalisé français avant de prendre la direction du groupe, en 2005.
Bien des chantiers attendent le nouvel homme fort de Renault
Milanais de naissance, Luca de Meo, 52 ans, aura en tout cas de lourdes missions à mener à bien. Renault est à la recherche d'un nouveau souffle après l'affaire Carlos Ghosn, la fuite des cerveaux vers PSA et le manque d'inspiration dans ses projets. La marque voit ses ventes et ses profits chuter et des questions se posent autour de l'alliance avec Nissan et Mitsubishi, présidée par Jean-Dominique Senard.Le dirigeant italien, « qui n'a rien d'un dictateur mais a énormément d'éducation » selon un collaborateur de Seat, est décrit comme un personnage ayant « un côté charmeur, artiste » et travaillant de façon « quasi-scientifique ». Il devra tout de même attendre avant de prendre officiellement ses fonctions, puisqu'il doit honorer une clause de non-concurrence imposée par Volkswagen, et qui reporte son arrivée définitive à la tête de Renault au 1er juillet 2020.
Source : Le Figaro