C'est peu de dire que Mazda était circonspect face à la motorisation électrique. Il y vient pourtant à Tokyo avec un nouveau SUV aux caractéristiques encore modestes.
Spécialiste des moteurs thermiques « alternatifs » avec le rotatif ou dernièrement l'essence à allumage par compression (Skyactiv-X), le constructeur japonais Mazda n'est pas un pionnier de l'électrique. Il y vient cependant, poussé par l'esprit des temps et la nécessité d'abaisser ses émissions moyennes de CO2 en Europe. A Tokyo, il présentait donc le MX-30, qui reprend le préfixe du célèbre roadster MX-5, façon de distinguer ce nouveau modèle des autres « CX » et de marquer son appartenance au monde étrange des SUV coupés.
Une première très remarquée pour Mazda
L'événement est d'importance : le modèle attirait lors de la première journée du Salon une foule ininterrompue de journalistes japonais au Tokyo Motor Show, si bien qu'il était impossible d'approcher l'auto de près. Si sa motorisation surprend, c'est aussi le cas de son style, aux antipodes de la fluidité qu'affectionnent les modèles actuels de la marque.On remarque bien entendu les portières antagonistes, inspirées par feu la RX-8, une ancienne Mazda à moteur rotatif. De rotatif, il pourrait d'ailleurs en être question : le MX-30 est en effet basé sur le prototype e-TPV qui embarquait un tel moteur transformé en prolongateur d'autonomie. Même si ce type de solution est passée de mode, elle pourrait permettre de compenser une autonomie limitée à 200 km seulement, soit deux fois moins qu'une Renault ZOE ! Avec 35,5 kWh, la batterie à refroidissement liquide apparaît en effet d'une capacité plutôt modeste, tandis que la puissance disponible atteint 142 ch.
A noter que l'engin est compatible avec des bornes 50 kW à prise CSS qui permettent de recouvrer 80 % d'autonomie en 30 minutes.
Liège et fibre de plastique recyclé
Long de 4,40 m, le MX-30 affiche des dimensions de compacte mais son habitabilité est clairement limitée par le style de coupé. Pour marquer sa vocation écologique, son habitacle utilise de nombreux matériaux recyclés parmi lesquels du liège recouvrant la console centrale. Il s'agit d'un hommage aux racines du constructeur, qui a démarré en 1920 en produisant ce matériau. On distribuait même sur le stand des petites feuilles de liège aggloméré pour souligner la démarche ! De la fibre de plastique recyclé est également utilisée pour les contre-portes.Déjà disponible à la commande à un tarif de lancement de 34 400 € hors bonus écologique, ce Mazda n'arrivera qu'au second semestre 2020. Ce tarif inclut une wallbox de recharge et un équipement assez riche : régulateur de vitesse adaptatif, jantes de 18 pouces, phares à LED...
Reste qu'avec une autonomie aussi faible, l'auto a peu de chances de convaincre face à l'avalanche de concurrentes bien mieux pourvues qui s'annonce.