Test Cherry KW X ULP Wireless : clavier ultra-fin cherche portefeuille très épais !

Loin des modèles gaming qui représentent la majorité des tests de claviers sur Clubic, le Cherry KW X ULP Wireless est un produit à « tout faire » selon son fabricant. Un modèle aussi à l’aise en jeu vidéo qu’en face d’une page blanche de traitement de texte afin de « poser de nouveaux jalons et ouvrir une nouvelle ère ». Oui, on a le sens de la formule chez Cherry !

« Épais comme un sandwich SNCF » *

Avant de débuter, sachez que ce clavier a remporté le Red Dot Design Award 2023. Pas que nous soyons particulièrement sensibles à ce genre de récompenses, mais en ouvrant la boîte du Cherry KW X ULP Wireless et en le manipulant un peu, on se dit que le prix n’a sans doute pas été usurpé. Avouons que ce modèle Cherry ne ressemble à aucun autre modèle avec son côté planche à pain uniformément noir et ses touches ultraplates comme échappées d’un laptop.

La lisibilité des caractères est parfaite © Nerces pour Clubic

Clavier « pleine largeur », il mesure 440 millimètres de long pour 133 mm de large, mais ce n’est bien sûr pas sur ces deux valeurs qu’il sera jugé. En effet, grâce à ses touches ultra-fines, il ne mesure que 16 mm de haut. Oui, 1,6 cm ! Nous reviendrons évidemment sur les contacteurs qui permettent ce miracle, mais une autre valeur a de quoi surprendre : 650 grammes. Alors qu’il s’agit d’un modèle pleine largeur, sans-fil de surcroît, il ne pèse que 650 g.

Au-delà de ces deux points assez remarquables, le KW X ULP Wireless ne paie pas vraiment de mine. D’abord, son design est assez quelconque, mais c’est surtout du côté des fonctionnalités et des accessoires que le produit dérange un peu. Dans la boîte, c’est simple, à côté du clavier et en dehors du câble USB (150 mm) de recharge tout ce qu’il y a de plus basique, il n’y a rien. Nada. Pas de repose-poignet, rien pour démonter le clavier ou retirer les contacteurs.

Petit logement pour le dongle et pied rabattable © Nerces pour Clubic

Cela dit, il faut reconnaître que vu la finesse du bébé, le repose-poignet n’est guère utile et nous verrons plus tard que Cherry ne pouvait pas non plus fournir de pince pour extraire les switchs. Le dongle USB se glisse directement dans le clavier, une fente est aménagée, mais il s’agit de la seule « fioriture » du KW X ULP Wireless qui se contente du minimum syndical côté fonctionnalités : pas d’USB pass-through, de molette multifonctions ou quoi que ce soit d’autre.

* Vous avez la référence ? Vous êtes vieux. Indubitablement vieux.

Cherry MX Ultra-Low Profile

Autrefois, Cherry négociait avec des partenaires l’exclusivité temporaire sur ses nouveaux switchs. Ce temps est révolu et les MX Ultra-Low Profile sont fabriqués par Cherry pour Cherry. Ils constituent d’ailleurs, vous l’aurez sans doute déjà compris, le principal attrait de ce modèle lui accordant une finesse et une légèreté à nulle autre pareille. Pour ce faire, le constructeur allemand a « simplement » imaginé des contacteurs mécaniques de type « ciseaux ».

La barre espace est un peu bruyante © Nerces pour Clubic

Ils reprennent donc la conception de switchs pour laptop, mais avec la réactivité et le toucher d’un contacteur mécanique classique. Enfin, sur le papier. Cherry avance des chiffres épatants avec une course totale de 1,8 mm pour une activation dès 0,8 mm quand on peut être au double sur des switchs classiques. Ces MX Ultra-Low Profile ne sont disponibles qu’en version dite tactile et Cherry parle d’une durée de vie allant « jusqu’à 50 millions de frappes ».

À l’usage, il n’y a pas à se plaindre. Les premières minutes, on est un peu désarçonné par ce mélange de course courte et de réactivité élevée. On s’habitue vite. La finesse des touches est un autre atout et nos doigts se mettent rapidement à danser sur le clavier avec précision et vivacité. Sur notre test d’exactitude, c’est simple, nous atteignons un 99 % de réussite. Un score seulement dépassé par notre clavier de tous les jours, que nous utilisons depuis des années.

Le rétroéclairage est blanc sauf pour certaines touches de fonction © Cherry

En jeu, le résultat n’est guère plus critiquable d’autant que nous n’avons ressenti aucune latence lorsque le clavier était utilisé en sans-fil 2,4 GHz. En mode Bluetooth, ce n’est plus le cas, mais ce n’est de toute façon pas pensé pour le jeu vidéo. Notons évidemment la présence de macros pour simplifier certaines actions et signalons que le Bluetooth a tout de même l’avantage de pouvoir être appairé à quatre appareils à la fois. Pas mal.

Le rétroéclairage est d’excellente facture, précis tout en restant sobre et l’autonomie est impeccable malgré le faible poids du clavier. Elle est toutefois difficile à chiffrer car le logiciel compagnon Cherry Keys ne retourne aucune information ! En Bluetooth sur notre smartphone Samsung en mode DeX, nous avons pu évaluer de manière très approximative au moins deux mois avec le rétroéclairage activé : c’est sans doute plus sans cette option, mais sûrement moins en 2,4 GHz.

Les fonctionnalités de Cherry Keys sont indignes d'un tel clavier © Nerces pour Clubic

Cette limitation du logiciel Cherry Keys est le premier gros problème – à peine croyable sur un tel périphérique – du clavier. Un autre point que l’on ne peut passer sous silence est le fait que les contacteurs sont soudés au PCB du clavier. De fait, impossible de les retirer et comme le clavier n’est garanti « que » 3 ans… inutile de vous faire un dessin ! Enfin, pour ne rien arranger, nous avons un petit problème avec la touche espace : alors que le clavier est très discret, celle-ci « claque ». Le bruit n’est pas outrancier, mais il fait désordre. Indiscutablement.

Cherry KW X ULP Wireless : l'avis de Clubic