Depuis le week-end dernier, impossible d'accéder à Gmail depuis la Chine, à moins de disposer d'un système de contournement de type Proxy ou VPN. La messagerie électronique de Google rejoint le clan des services Web inaccessibles dans le pays, qui compte déjà Twitter, Facebook ou encore YouTube.
Les internautes chinois éprouvaient déjà des difficultés à utiliser le service auparavant, mais la censure a vraisemblablement mis un terme à la possibilité de se connecter à Gmail de manière « officielle ». « Nous avons procédé à des vérifications et il n'y a rien d'anormal de notre côté » a déclaré un porte-parole de Google à l'AFP. De son côté, la Chine explique, par l'intermédiaire d'une porte-parole, avoir « toujours eu une attitude bienveillante et encourageante pour les investisseurs qui exercent une activité légale ». Une déclaration qui noie le poisson et n'évoque en rien la situation vécue par les internautes du pays.
En Chine, la censure d'Internet est devenue une sorte de sport national ces dernières années : en 2013, le gouvernement estimait même avoir « nettoyé Internet » : « Internet est devenu propre. La fréquence des calomnies a diminué, et cela n'a pas eu d'influence sur la diffusion des informations » se félicitaient les autorités dans un communiqué en novembre de l'année dernière. Dans sa volonté de contrôler à tout prix l'information, la Chine n'a jamais hésité à opérer des blocages de services étrangers, comme ceux de Google, et de former des modérateurs chargés de traquer les détracteurs de son régime sur les réseaux sociaux locaux, comme Sina Weibo.
Plus tôt cette année, le pays avait également promis de « punir sévèrement » les entreprises américaines qui opèrent selon lui sur son territoire pour mieux l'espionner. Google faisait partie des sociétés visées. La relation entre la firme et la Chine n'ont jamais été au beau fixe, et la situation pourrait continuer à s'aggraver : « Le gouvernement essaie d'éliminer peu à peu la présence de Google en Chine, et même d'affaiblir ses positions à l'étranger » estime de son côté l'ONG GreatFire.