En règle générale, lorsqu'on laisse une application gérer pour nous certaines tâches comme la création, rédaction et l'affichage de nos conversations, on s'attend plutôt à accor-der ces accès à des machines.
Dans le cas de Gmail, ce n'est pas le cas. C'est en tout cas ce qu'affirme le Wall Street Journal dans une enquête parue aujourd'hui : des centaines d'applications disposent des autorisations suffisantes pour lire vos emails, et toutes les métadonnées qui les accompagnent.
Un consentement biaisé
« Microsoft Outlook souhaite accéder à votre compte Google ». Ce message, a priori anodin, a sans doute été mal compris pendant des années par des millions d'utilisateurs. La messagerie de Microsoft, et quantité d'autres applications qui cherchent à se greffer à votre compte Gmail, disposent en réalité d'un accès bien plus profond que la pop-upmachine learning de ces applications, l'accès à ces données peut être supervisé par des opérateurs en chair et en os.Google minimise l'accusation, en arguant que les entreprises disposant d'un tel niveau d'accès ont été triées sur le volet, et que n'importe qui n'a pas accès à vos historiques de conversation. Du reste... en cliquant sur « J'accepte », vous consentez à partager ces informations avec ces sociétés tierces.
Il faut dire qu'accepter des conditions d'utilisation est devenu un automatisme. Et même si l'appareil législatif du RGPD est porteur d'espoirs concernant la transparence, c'est pratiquement une décennie de consentements tous azimuts qu'il faut repasser en revue. Sommes-nous suffisamment informés sur ce que font les applications de nos données ? Pro-bablement pas. Alors peut-être devrions-nous y réfléchir à deux fois, avant de cliquer, en-core, sur ce fameux bouton « J'accepte ».
Rappelons à toutes fins utiles que vous pouvez passer en revue les services qui ont accès à vos emails via l'interface Gmail.