Le spécialiste des infrastructures réseau Cisco pointe le rachat de Skype par Microsoft et explique que cette acquisition est une menace pour les standards.
Au mois de mai dernier, Microsoft annonçait son intention de racheter l'éditeur du client VoIP Skype pour 8,5 milliards de dollars. La firme de Redmond expliquait vouloir intégrer la technologie de Skype dans « des périphériques comme la Xbox 360 et le Kinect, Windows Phone et une large gamme d'appareils Microsoft ». Au mois d'octobre, la Commission Européenne avait donné son feu vert pour finaliser cette acquisition.
Ce rapprochement n'est cependant pas vu d'un très bon oeil par tout le monde, et notamment par Marthin De Beer, vice-président du groupe Video and Collaboration au sein de Cisco. Plus précisément, l'homme explique que « Cisco ne s'oppose pas à cette acquisition mais estime que la Commission Européenne aurait dû émettre des conditions assurant une interopérabilité basée sur les standards afin d'empêcher qu'une société ne cherche à contrôler l'avenir des communications vidéo ».
Actuellement, les clients de Cisco, utilisant le service de visio-conférence WebEx ne peuvent communiquer directement avec les utilisateurs de Skype puisque ce dernier ne repose pas sur le protocole SIP. Il faut donc souscrire à une passerelle tierce. Par ailleurs Skype n'intègre pas le codec vidéo H.264. « Imaginez comme cela serait difficile si vous étiez limité à appeler les gens sur le même réseau mobile où si votre téléphone ne pouvait communiquer qu'avec (des appareils de) certaines marques », déclare Marthin De Beer. Cisco formalisera donc un appel auprès de la Commission Européenne.
Reste à savoir si les autorités de Bruxelles tiendront compte de cette demande. Skype regrouperait aujourd'hui 663 millions d'utilisateurs.