On a testé le Winglet, le gyropode assistant de mobilité selon Toyota

Alexandre Laurent
Publié le 04 octobre 2013 à 06h52
Plus économique et plus sûr que le désormais célèbre Segway, le gyropode développé par le département robotique de Toyota ambitionne de répondre aux besoins de la ville de demain. Nous avons pu nous y essayer à l'occasion du Ceatec de Tokyo.

Quand on parle de gyropode, ces drôles de trottinettes électriques aux deux roues parallèles, on pense presque inévitablement au Segway, un appareil très amusant et relativement tout-terrain, mais qui coûte cher, et ne peut de ce fait se démocratiser largement. Pensant aussi bien au vieillissement de la population japonaise qu'aux travailleurs qui parcourent de longues distances dans des entrepôts, des bureaux ou des salons comme le Ceatec de Tokyo, Toyota prépare de son côté depuis quelques années une alternative qui se veut à la fois plus sure et plus économique.

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Baptisé Winglet, cet étrange appareil est présenté comme un « assistant de mobilité » ou un « transporteur personnel », comprendre une mécanique mise au service de l'homme pour l'assister lors de ses déplacements. Le principe de fonctionnement est assez proche de celui du Segway : une batterie alimente en électricité deux moteurs dont l'action est régie par les informations remontées par les deux gyroscopes installés au niveau de chaque roue.

Les dimensions de l'appareil sont relativement contenues. Un vrai parti pris selon Toyota, qui explique qu'un appareil de ce type ne pourra fonctionner dans les centres urbains saturés du Japon que si son encombrement est le le plus limité possible. Le fonctionnement est quant à lui des plus intuitifs : une clé (qui collecte les informations sur le trajet) permet d'allumer l'appareil. Pour monter dessus, il suffit de poser d'abord le pied droit pour que les moteurs entrent en action et stabilisent l'appareil.

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Une fois installé, c'est grâce à l'orientation de son corps qu'on dictera à la machine d'avancer ou de reculer. Il ne s'agit toutefois pas de se pencher : la sensibilité des capteurs est suffisamment élevée pour qu'un simple changement d'appui suffise à lancer l'appareil. En gardant le dos droit, on n'aura qu'à basculer légèrement sur les orteils pour avancer et revenir sur les talons pour s'arrêter. Les virages se lancent quant à eux en amorçant un très léger mouvement de palier renforcé par une pression sur le guidon. La sensation rappelle un peu le ski, sauf qu'on a ici la possibilité de tourner sur place, avec un rayon de braquage nul ou de l'ordre de quelques centimètres.

Mis en confiance, soit après quelques minutes seulement, on se laisse aller à imaginer cascades et courses diverses. Les possibilités sont malheureusement limitées à ce niveau : « il faut comprendre que nous voyons le Winglet comme un outil, pas comme un jouet », sourit Katsuhisa Endo, responsable des tests et de la validation au sein de l'équipe de développement. Les performances sont donc volontairement limitées, avec une vitesse de pointe de l'ordre de 6 Km/h, soit l'équivalent d'une marche rapide.

Son faible gabarit condamne également le Winglet à se contenter des centre-villes. Dans sa version actuelle, il ne accommode en effet que de reliefs inférieurs à 2 cm et propose environ une heure d'autonomie avant que la recharge ne soit nécessaire (en une heure également). Il se révèle en revanche relativement portable, avec un poids qui tourne aujourd'hui autour de 20 Kg. « Si l'on veut que les gens puissent l'utiliser dans la vie de tous les jours, le ranger chez eux ou l'amener dans un bureau, il faudra qu'on arrive à réduire encore ce poids », commente Katsuhisa Endo. En attendant, les premières applications du Winglet seraient selon lui à trouver en entreprise ou dans les grands évènements.

L'appareil fait aujourd'hui l'objet de tests en conditions réelles en partenariat avec une ville japonaise, afin de voir comment les trottoirs et la population cohabitent avec ce nouveau venu. Quand les développements seront finalisés, il devrait être commercialisé auprès du grand public et des sociétés. En parallèle, Toyota étudie d'autres variantes du concept, comme ce modèle dépourvu de poignées, mais s'en dit peu satisfait.

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