Splendeurs et misères des objets connectés : le concept de la bague comme nouvelle voie pour les interactions homme machine n'a jusqu'ici jamais vraiment décollé, mais ce constat ne décourage pas la société japonaise 16Lab. Un an après avoir dévoilé son premier prototype, elle revient au Ceatec de Tokyo avec, toujours, l'ambition de réaliser un anneau susceptible de piloter l'affichage d'un téléphone ou d'un ordinateur, déclencher des actions ou recevoir des notifications.
En un an, la bague s'est affinée, sans perdre en fonctionnalités. Elle repose toujours sur un anneau de titane, cerclé d'une bande de plastique noir sur laquelle on distingue deux petites surfaces tactiles que l'on pourra venir actionner du bout du pouce. À l'intérieur, on retrouve un jeu de composants fournis par le japonais ALPS, qui associe sur seulement 8 mm de côté un ensemble de gyroscopes dédiés à la capture de mouvement, ainsi que des contrôleurs Bluetooth et NFC. L'ensemble dissimule également une petite batterie, capable selon 16Lab de fournir jusqu'à deux jours plein d'autonomie, elle-même associée à un dispositif de recharge sans fil.
Sans paramétrage particulier, la bague est susceptible de servir de périphérique d'entrée pour les appareils électroniques les plus courants, indique 16Lab. On pourra donc faire défiler les notifications à l'écran de son téléphone ou passer les diapositives d'une présentation d'un simple balayage de la main et déclencher une action via le pavé tactile. La liaison sera assurée de façon standard en Bluetooth. Le NFC permettra quant à lui de « réveiller » un appareil compatible, mais devrait aussi autoriser des usages de type paiement sans contact.
Problème : 16Lab arrive ici avec un prototype certes séduisant... mais tourné vers un marché sur lequel plusieurs projets se sont déjà cassés les dents. Rencontrée à Tokyo, la société estime toutefois que sa bague offrira à terme une précision à l'utilisation (sur la détection des mouvements) et une qualité d'intégration à même de faire la différence avec les bagues connectées bon marché déjà commercialisées.
Elle souligne aussi que l'Ozon fonctionne sans qu'il soit nécessaire d'installer un logiciel spécifique. En parallèle, 16Lab tâche de fédérer des partenaires autour de leur concept, pour éviter que sa bague soit lâchée seule dans le commerce. Mardi, ses représentants annonçaient par exemple avoir entamé une collaboration avec Toyota et Yamaha, sans toutefois en préciser les contours.
16Lab dit par ailleurs envisager de commercialiser sa technologie de façon indirecte, en la proposant à des acteurs spécialisés de la bijouterie qui, comme les horlogers, pourraient souhaiter ne pas laisser passer le train des objets connectés sans y monter. La start-up sera sans doute aidée dans sa démarche de communication par une information récente, puisqu'on a appris cette semaine qu'Apple avait obtenu le dépôt d'un brevet relatif... à un concept de bague connectée !