Après des mois de rumeurs, HarmonyOS prend vie pour la première fois dans une montre connectée. Le tout nouveau système d’exploitation de Huawei, censé assurer une parfaite convergence entre smartphones et objets connectés, est plein de promesses. La Huawei Watch 3 porte donc sur son dos un lourd fardeau. Cette smartwatch haut de gamme a-t-elle les épaules assez larges pour contrer le duopole Google/Apple ? C’est ce qu’on vous propose de découvrir dans ce test.
- HarmonyOS a déjà de solides bases
- Partie sport très complète
- Design élégant avec des belles finitions
- Autonomie correcte et mode Ultra au top
- Lecteur de musique très bien fait
- Précision des relevés santé
- Assistant Celia encore balbutiant
- Magasin AppGallery peu rempli
- Quelques fonctions pas encore au point
- Certaines fonctions compatibles uniquement avec les smartphones Huawei
- Fonctionne mal avec les appareils iOS
Face au ban américain jouant contre elle, Huawei a dû travailler d’arrache-pied ces dernières années pour concevoir un tout nouvel OS qui ne serait plus dépendant des services de Google. Nommé HarmonyOS, ce logiciel se concrétise pour la première fois sur le marché avec la Watch 3. Le constructeur asiatique n’y va d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère, visant directement le haut de gamme, un secteur dominé de longue date par l’Apple Watch…
Pour acquérir la Huawei Watch 3, vous devrez donc débourser pas moins de 369 € pour le modèle Active. Des versions plus luxueuses avec des matériaux plus onéreux sont aussi de la partie. La Watch 3 Classique que nous testons aujourd’hui s’affiche ainsi à 399 € avec son bracelet en cuir véritable. La facture monte ensuite à 449 € pour le modèle Elite avec bracelet en maille d’acier inoxydable.
Ces prix particulièrement élevés sont justifiés par un matériel de pointe, notamment l’emport d’une connectivité eSIM pour la première fois chez Huawei. La présence d’HarmonyOS, plus évolué que LiteOS, n’y est pas non plus étrangère. La marque chinoise nous promet ainsi une montre connectée plus intelligente que jamais, capable de rivaliser avec ses plus rudes concurrentes.
Après plusieurs jours de test, force est de constater que la Huawei Watch 3 est plus que séduisante. Mais elle a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’égaler ses homologues sous WatchOS et WearOS. On vous donne tous les détails dans les paragraphes suivants.
Huawei Watch 3 : spécifications techniques
Jusqu’à présent, les smartwatches de Huawei étaient plus des montres connectées sport qu’autre chose. Bien que d’excellente qualité, elles commençaient à souffrir d’un certain manque de renouvellement, entre un LiteOS limité et un SoC Kirin A1 vieillissant…
L’arrivée de la Watch 3 est donc une excellente nouvelle puisque celle-ci vient tout remettre à plat : nouveau logiciel, nouvelles fonctionnalités et nouveau design. On passe ainsi de montres typées sport à quelque chose de bien plus casual. Si la partie sport et santé reste quasiment inchangée, HarmonyOS apporte dans ses bagages un côté utilitaire qui manquait cruellement aux autres tocantes de la marque chinoise.
Ça se ressent d’ailleurs sur la fiche technique, bien plus fournie qu’auparavant :
Fiche technique Huawei Watch 3
Processeur | Inconnu |
Système d'exploitation | HarmonyOS |
Autonomie | 3 à 14 jours |
Forme du cadran | Rond |
Taille de l'écran | 1.43 pouces |
Processeur | Inconnu |
Système d'exploitation | HarmonyOS |
Smartphones compatibles | iPhone (iOS), Android |
Capacité de stockage | 16Go |
Capacité de la batterie | Inconnue |
Autonomie | 3 à 14 jours |
Carte(s) SIM compatible(s) | eSIM |
Réseaux cellulaires compatibles | Réseau 3G, Réseau 4G |
Prise en charge des SMS / MMS | Oui |
Prise en charge des appels | Oui |
Bluetooth | 5 |
Wi-Fi | 5 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Accéléromètre et boussole électronique | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Analyse du sommeil | Oui |
Podomètre | Oui |
Capteur de rythme cardiaque | Oui |
capteur ECG | Non |
Capteur SpO2 | Oui |
Forme du cadran | Rond |
Taille de l'écran | 1.43 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Résolution | 466 x 466 px |
Écran tactile | Oui |
Écran couleur | Oui |
Épaisseur | 12.5mm |
Largeur | 46.2mm |
Longeur | 46.2mm |
Poids | 67g |
Wi-Fi, Bluetooth, NFC et même eSIM : on a la totale !
La belle adopte même une couronne rotative, comme on en trouve sur les montre Fossil Gen 5 ou l’Apple Watch Serie 6. En bref, la Watch 3 a tout d’une grande sur le papier.
En fait, elle se rapproche tellement de ses concurrentes qu’elle en adopte l’autonomie rachitique. Oubliez les deux semaines d’usage de la Watch GT 2 Pro. Ici, le mode connecté semble apte à vider la batterie en moins de trois jours. C’est le grand défaut des montres utilitaires : elles sont capables de beaucoup mais demandent aussi beaucoup d’énergie. Huawei fait toutefois bien les choses, mais nous y reviendrons. Commençons plutôt par déballer la belle !
Design : une montre connectée tout simplement magnifique
J’avais déjà été plus ou moins ébloui par la superbe Watch GT 2 Pro. Huawei monte encore la barre d’un cran avec sa Watch 3, ici dans sa version Classique.
Il est bien difficile de reste insensible au look de cette smartwatch haut de gamme. Tout est parfaitement à sa place, du boitier en métal argenté au bracelet en cuir en passant par la couronne rotative. C’est un véritable coup de cœur que j’ai eu pour cette montre !
Alors bien sûr, l’appréciation d’un design est toujours subjective. Mais à moins de vouloir absolument une montre typée sport, voire un modèle renforcé façon Amazfit T-Rex, nul doute que la Watch 3 ne vous laissera pas de marbre.
Elle est un peu grosse avec son boitier de plus de 46 mm et son poids de 65 grammes. Rien de rédhibitoire néanmoins, on reste sur quelque chose d’agréable à porter. Le look urbain de l’ensemble passe partout, on n’a pas l’impression d’avoir une smartwatch au poignet, mais une vraie montre horlogère.
Un sentiment qui se renforce à la vue de la couronne rotative, taillée pile comme il faut pour être aussi efficace que discrète. Seul le bouton rectangulaire aux extrémités arrondies – placé en bas sur la tranche droite - jure avec le reste.
Vous l’aurez compris, j’ai eu un gros coup de cœur pour le look de la Watch 3. Coup de cœur qui se poursuit avec l’écran comme nous allons le voir au paragraphe suivant.
Écran : un atout phare de la Watch 3
La Huawei Watch 3 continue de m’impressionner une fois son écran allumé. La large dalle AMOLED de 1.43’’ en met plein les yeux avec sa forme légèrement bombée.
Les bordures un chouïa trop larges s’effacent vite devant l’efficacité de l’écran. Les couleurs sont vives tout en étant bien équilibrées. Les noirs profonds de la technologie AMOLED font mouche. Mais ce qui fait le plus plaisir, c’est clairement la luminosité qui est parfaite en toutes circonstances, même en plein soleil. On atteint ici le niveau des meilleures productions du marché.
De nombreux cadrans permettent de profiter au mieux de la montre connectée. Que vous aimiez le style analogique classique aux watchfaces modernes bourrées de données, vous devriez trouver votre bonheur sur l’application.
Tout ceci ne serait pas complet sans un mode Always On Display digne de ce nom. Pas d’inquiétude, Huawei fait bien les choses. Chaque cadran dispose de son pendant AoD, avec couleurs à l’appui. Bien entendu, leur utilisation grèvera l’autonomie.
Pour finir, on notera qu’il est même possible de créer un cadran personnalisé avec des photos et même des vidéos personnelles. Pas utile, très gourmand en batterie mais néanmoins original !
Système d’exploitation : HarmonyOS aux commandes
Enfin il est là ce fameux HarmonyOS. Pour rappel, ce système d’exploitation est porté par Huawei depuis que le constructeur a été banni des USA sous l’administration Trump. HarmonyOS est un fork d’Android qui utilise son propre magasin d’applications, faute de pouvoir bénéficier du Play Store. Il représente un énorme pari pour Huawei, qui va devoir fédérer les développeurs et les clients autour de cette nouvelle plateforme…
Histoire de faciliter les choses, le constructeur asiatique utilise une base d’Android. Ça se ressent d’ailleurs dès les premières minutes d’utilisation de la montre connectée. Le fonctionnement de l’interface fait furieusement penser à WearOS qu’on aurait doté d’un lanceur d’applications façon WatchOS. Le tout saupoudré de tons colorés faisant penser à Tizen. Une recette pas forcément très originale mais qui a le mérite de bien fonctionner.
Navigation dans l’interface
Si vous avez utilisé une smartwatch sous WearOS ces dernières années, vous ne serez pas trop dépaysés. HarmonyOS reprend le même fonctionnement, avec une navigation très proche :
- Accès aux notifications avec un glissement depuis le bas de l’écran
- Les paramètres rapides sont accessibles avec un glissement depuis le haut
- Un swipe vers la droite vous amènera à l’assistant vocal Celia et la météo
- Enfin, des glissements successifs vers la gauche font défiler plusieurs « cartes » donnant des informations sur votre journée, en particulier les constantes physiques comme le rythme cardiaque ou le stress
Jusque là, difficile de différencier HarmonyOS de WearOS. C’est quand on appuie sur le bouton rotatif que les choses changent, passant plutôt du côté de WatchOS. Un simple appui sur la couronne fait en effet apparaître un « nuage » d’icônes. En tournant le bouton, vous pouvez faire un zoom/dézoom. Ce nuage peut être arrangé comme vous le souhaitez en appuyant longuement sur une icône et en la faisant glisser ailleurs, comme si vous étiez sur un smartphone Android/iOS. Vous pouvez aussi désinstaller facilement les applications, toujours avec l’appui long puis en cliquant sur l’icône en forme de poubelle. Afin de ne pas frustrer les amateurs du classement par liste, Huawei propose une option permettant de basculer vers ce type d’affichage, plus classique.
Globalement, HarmonyOS est simple à prendre en main. L’affichage est super fluide, surpassant de loin ma Fossil Gen5 sous WearOS. Aucun ralentissement ou chargement trop long ne viennent gâcher l’expérience.
Un système encore jeune
C’est indéniable, HarmonyOS a déjà de solides bases. Huawei a bien bossé son nouveau système d’exploitation. Mais comme toute jeune pousse, cet OS a encore un bon bout de chemin à parcourir avant d’être mature…
Si la navigation au sein de l’interface est exemplaire, on remarque vite quelques couacs. Par exemple, le NFC est bien fonctionnel mais il ne sert à rien pour l’instant. Aucune application de paiement n’est intégrée, donc impossible d’utiliser la Huawei Watch 3 pour les paiements sans contact…
On remarque aussi quelques incohérences dans le classement des options. Ainsi, il faut se rendre dans le menu dédié à la batterie pour activer le mode Always On. Il serait pourtant plus logique de le mettre dans les paramètres d’affichage, avec les autres options de gestion de l’écran.
Autre petit détail parfois gênant : le mode Ne Pas Déranger ne peut pas être programmé. Il doit être activé manuellement. Dans le même style, l’agenda n’est accessible que via les cadrans interactifs, il n’y a pas encore d’application dédiée à la gestion du calendrier.
Autant de petits défauts qui démontrent que HarmonyOS a encore du chemin à parcourir avant de rivaliser pleinement avec ses principaux concurrents. Huawei a toutefois posé de solides bases, le potentiel est là !
Fonctions connectées : la plus complète des montres Huawei
Si vous avez lu mes précédents tests des smartwatches Huawei, vous avez pu constater que j’étais souvent plus que déçu par les fonctions utilitaires des montres connectées du constructeur asiatique. LiteOS portait alors bien son nom, ne laissant que peu de place à des fonctions comme la lecture de musique en local, le paiement sans contact ou encore l’ajout d’applications tierces…
Pour le coup, HarmonyOS remet les pendules à l’heure, même si ce n’est pas encore parfait. Comme nous l’avons vu plus haut, il manque par exemple le paiement sans contact grâce au NFC. Mais pour le reste, c’est déjà pas mal.
AppGallery
Vous pourrez ainsi télécharger des applications tierces depuis AppGallery, le magasin développé par Huawei en remplacement du Play Store. Et pas besoin de passer par le smartphone, il est directement intégré à la Watch 3.
Pour le moment, il est encore un peu vide et ne propose qu’une trentaine d’applications. Il y en a quand même qui valent le coup d’œil comme Stocard, Mood Messenger, Infinity Loop ou Tick Tick.
Chaque jour, deux ou trois nouvelles applications font leur apparition sur AppGallery, ce qui augure du meilleur pour l’avenir !
Lecteur de musique
Je me suis récemment découvert une passion dévorante pour l’audio. Le lecteur de musique de ma montre doit donc être efficace pour arriver à me séduire. Rares sont les smartwatches à avoir réussi dans ce domaine en dehors de la Fénix 6 de Garmin.
La Huawei Watch 3 vient pourtant de rentrer dans mon palmarès. Non seulement la montre connectée est capable de lire des musiques stockées sur sa mémoire interne – pour les possesseurs de smartphones Huawei - mais elle peut aussi aller les piocher sur le service de streaming audio développé par Huawei.
Bien qu’il soit classique dans son approche, le lecteur embarqué sur la Watch 3 est donc incroyablement complet. Il vous donnera accès à de nombreuses playlists classées par genre ou dédiées à une activité – sport, marche, ménage… - où vous pourrez télécharger directement sur la montre les morceaux pour une écoute hors-ligne. Bien entendu, vous aurez le champ libre pour créer vos propres listes de lecture si le cœur vous en dit.
De façon plus classique, ce lecteur sera aussi en mesure de contrôler votre application de streaming audio en cours sur le smartphone. Ça fonctionne pareillement pour les vidéos que vous regardez sur le téléphone ou même celles que vous diffusez via le protocole Google Cast. Sur ce point, la Watch 3 va aussi loin que WearOS, si ce n’est plus.
Huawei semble d’ailleurs miser pas mal sur la musique pour se démarquer. La marque a ainsi créé son propre service de streaming audio et propose des abonnements à prix cassés pour son lancement. Difficile néanmoins de prédire s’il va réussir à se démarquer dans un marché déjà bien rempli.
Assistant vocal Celia
On connaît déjà Siri, Alexa, Bixby et Google Assistant. Il va maintenant falloir composer avec Celia, l’IA conçue par Huawei pour HarmonyOS. Car après tout, que serait une montre connectée haut de gamme sans assistant vocal ?
La nouvelle venue se montre plutôt douée pour ses débuts. Enfin, on dira qu’elle se débrouille un peu mieux que Bixby lors de sa naissance, dont les vétérans des montres Samsung se remémoreront les prémisses chaotiques…
L’IA de Huawei comprend bien le français, répondant sans aucun problème aux demandes dans la langue de Molière. On peut l’activer avec les mots « Hey, Celia » ou en passant par l’écran latéral gauche, comme sur WearOS. Certains cadrans interactifs sont aussi dotés d’un raccourci vers Celia.
On se rend toutefois compte à l’usage que ses fonctions sont encore limitées. Par exemple, la commande « programme un minuteur de 75 minutes » renvoie inévitablement vers une fin de non-recevoir. En revanche, aucun souci avec l’ordre « mets une alarme à 8 h demain ».
Oubliez aussi les questions de culture générale. La base de données de Celia semble pour l’instant limitée aux actions propres à la montre. Dans les mois à venir, nul doute qu’elle saura en faire beaucoup plus en commandant les objets connectés du domicile et autres actions plus complexes.
Une fois encore, le potentiel est là. Il faudra juste vous montrer patient avant de profiter pleinement des capacités de Celia. La balle est dans le camp de Huawei !
Des fonctions propres aux smartphones Huawei
Tout comme l’Apple Watch est pensée pour les smartphones Apple, la Watch 3 s’utilisera au mieux de ses capacités avec les téléphones sous EMUI et prochainement sous HarmonyOS. C’est du moins le cas si vous voulez accéder à toutes les fonctionnalités proposées par la montre connectée.
Deux fonctions sont concernées : la prise de notes vocales et le contrôle de la caméra du téléphone. La première requiert un smartphone Huawei doté de la dernière version d’EmotionUI. Grâce au microphone embarqué sur la smartwatch, vous pouvez prendre des notes avec la voix. Ces dernières sont ensuite retranscrites et synchronisées avec le smartphone. Notez quand même que si vous n’avez pas de téléphone Huawei, il reste possible d’utiliser les notes vocales. Elles seront simplement stockées sur la montre, sans possibilité de synchro avec votre Xiaomi, Samsung ou autre.
Le contrôle de la caméra demande de posséder un appareil portable sous HarmonyOS. Actuellement, il n’y en a pas en Europe, il faudra donc une fois de plus faire preuve de patience. Quand HarmonyOS arrivera sous nos latitude dans d'autres appareils, la montre sera en mesure de vous afficher ce que voit la caméra du smartphone lié. Vous pourrez alors prendre à distance des clichés ou des vidéos. Ça va plus loin que ce qu’on trouve d’habitude chez les autres marques, qui sont incapables de montrer ce qui se passe sur la caméra du téléphone distant.
Pour le reste, n’importe quel smartphone Android produira les mêmes résultats. Vous ne serez pas limité pour télécharger des applications, passer des appels ou envoyer des SMS depuis la Huawei Watch 3.
Appels et SMS via eSIM
Dernier point qui justifie en partie le prix élevé de la Watch 3 : la connectique eSIM. Cette technologie est encore peu répandue sur le marché des wearables et demande souvent un budget plus que conséquent pour en profiter.
En activant l’eSIM, vous aurez accès à la 4G directement au poignet. Vous pourrez donc oublier le smartphone à la maison sans pour autant perdre la partie connectée de la montre. Musique, météo, applications connectées et autres restent accessibles à tout moment.
Grâce au microphone et au haut-parleur embarqués dans la smartwatch, vous pourrez passer et recevoir des appels auprès de vos contacts. La qualité audio est bonne, ou au moins suffisamment claire pour des conversations de courte durée. Au pire, rien ne vous empêche de connecter un casque ou des écouteurs Bluetooth pour gagner en qualité et assurer une meilleure confidentialité à vos échanges.
Sachez que rien ne vous oblige à utiliser la partie eSIM. La montre est dotée du Wi-Fi et du Bluetooth. Tant qu’elle est connectée à votre réseau domestique ou à votre téléphone, les fonctions connectées seront assurées.
Avant de passer à la partie sport, précisons qu’aucune application SMS n’est intégrée de façon native à la Watch 3. Vous devrez donc télécharger une application tierce comme Mood Messenger pour gérer les envois et réceptions de SMS.
Le cas iOS
Lors de mes essais, j’ai commencé par utiliser mon iPhone SE 2. Un choix bien mal avisé…
En effet, Huawei semble avoir du mal à gérer le système d’exploitation des smartphones Apple. Non seulement l’autonomie de la montre en prend un coup - ne dépassant pas une journée et demie – mais on perd au passage pas mal de fonctionnalités.
Ainsi, le lecteur de musique n’est pas actif avec les appareils sous iOS. Impossible même de contrôler la lecture de médias sur le téléphone. Plus gênant : les applications téléchargées sur iOS ne semblent pas se synchroniser avec leurs homologues sur la smartwatch. Je n’ai pas pu télécharger mes cartes sur Stocard ou mes notes depuis Tick Tick. Sous Android, aucun problème pour le faire avec mon Realme 7 de secours.
Il reste donc difficile d’exploiter pleinement le potentiel de la Huawei Watch 3 en possédant un smartphone iOS. Là encore, j’imagine que Huawei arrangera les choses dans les mois à venir. En l’état, il est mal avisé de vous recommander l’achat immédiat si vous êtes propriétaire d’un iPhone…
Fonctions sport : une montre Huawei très efficace
Alors que LiteOS vit vraisemblablement ses derniers instants, ce système laisse derrière lui un bel héritage : la qualité de son suivi santé/sport. On retrouve tout ça au sein d’HarmonyOS, sous une forme finalement assez proche de ce qui existait auparavant sur les montres connectées de Huawei.
La Watch 3 nous propose ainsi de nombreux profils sportifs, dont un taillé pour le triathlon. Sur la centaine de sports suivis, une quinzaine environ profite de métriques spécialisées. On retrouve d’ailleurs avec plaisir les courses guidées, idéales pour les débutants qui veulent progressivement se mettre au footing avant d’aller plus loin avec le sacro-saint HIIT. On dénombre 13 de ces programmes.
La montre connectée asiatique met aussi à contribution son haut-parleur pour nous donner régulièrement des infos sur l’activité en cours. Malheureusement, l’assistant vocal pour le sport est toujours en anglais, comme sur la Watch GT 2 Pro…
Les puristes seront ravis de pouvoir personnaliser les champs de données directement depuis l’écran de la montre. C’est malheureusement la seule opération possible actuellement. On ne peut pas ajouter de nouveaux écrans de données ou réduire le nombre de champs d’un écran existant. Un défaut déjà présent sur LiteOS.
La Huawei Watch 3 reste malgré tout une très bonne montre de sport. Moins fournie en données santé que les modèles de chez Garmin, la tocante high-tech reste suffisamment complète pour contenter les utilisateurs débutants et intermédiaires. On retrouve ainsi des métriques essentielles comme le score de VO2Max, le temps de récupération et le bénéfice d’entraînement aérobie/anaérobie.
Tout ceci s’additionne bien entendu aux données santé plus classiques comme le rythme cardiaque, le stress ou le SpO2. La Watch 3 est capable de suivre l’ensemble 24/7. On note d’ailleurs l’apparition d’un capteur de température corporelle. Il ne manque qu’un capteur ECG pour compléter le tout.
La précision de l’ensemble est bonne, en accord avec le prix demandé. Mon seul reproche concernera le suivi de la sieste, un peu trop sensible. La montre a en effet tendance à considérer ma lecture de midi comme une sieste, probablement parce que je bouge peu, sauf en changeant la liseuse électronique de main…
Avant de passer à l’autonomie, précisons que la Watch 3 est équipée d’un baromètre et d’une boussole électronique. Elle est ainsi en mesure d’afficher le trajet parcouru lors d’une activité de marche ou course en extérieur. Elle affiche même un fond de carte avec zoom entre 20 m et… 10 000 km !
La fonction « fil d’Ariane » est également de la partie, ce qui vous permettra d’obtenir un guidage vers votre point de départ. En cas d’urgence, vous pouvez même envoyer un SOS en appuyant cinq fois de suite sur la couronne rotative. Un système déjà vu sur les montres Garmin pour ne citer qu’elles.
La Huawei Watch 3 se débrouille donc très bien dans la partie sport. La belle surpasse les appareils WearOS de même tarif sans aucun souci, se hissant parmi les meilleures smartwatches sport du marché. À moins d’être accro aux métriques les plus spécifiques, nul doute qu’elle saura vous séduire avec ses nombreuses prestations !
Autonomie : pas si mal que ça
Prenez une Apple Watch ou une montre récente sous WearOS. Activez toutes les options comme le mode AoD, le Wi-Fi et l’activation par lever du poignet. Vous tiendrez difficilement une journée d’usage. C’est la grosse faiblesse des montres connectées orientées vers l’utilitaire : elles en font beaucoup au prix d’une faible autonomie. Je mentirais si je disais ne pas avoir eu quelques craintes lorsque Huawei a annoncé que l’autonomie de la Watch 3 serait de trois jours…
Il faut dire que la belle fait déjà pas mal de choses, comme nous avons eu l’occasion de le voir tout au long de ce test. C’est donc avec une certaine appréhension que je l'ai prise en main, craignant déjà de devoir passer par la case recharge tous les jours.
Devinez quoi ? Je me suis trompé. En conservant tous les paramètres d’usine, en activant le mode AoD et en supprimant l’allumage par lever du poignet, la Watch 3 arrive à tenir un peu plus de 48 h. Ça semble peu, mais c’est énorme dans de telles conditions. Avec les mêmes paramètres, ma Fossil Gen 5 sous WearOS rend les armes en moins de 24 h.
Pour peu que vous coupiez le mode AoD et ne soyez pas trop gourmands sur les fonctions connectées, vous atteindrez sans souci les 72 h annoncées. Les sportifs devront bien entendu composer avec une autonomie moindre s’ils souhaitent s’entraîner tous les jours. Malgré ça, je n’ai pas ressenti l’urgence de vérifier toutes les trente secondes si la montre allait me tenir jusqu’à la fin de journée.
Parlons maintenant du mode « Ultra ». Comme son nom l’indique, il a pour but de conserver la batterie de la Watch 3 le plus longtemps possible. Huawei annonce jusqu’à 14 jours d’usage, soit autant que ses anciennes smartwatches sous LiteOS. Bien entendu, cela se fait au détriment de quelques fonctions.
Là aussi, je m’attendais à quelque chose d’assez violent qui aurait fait de la montre une simple tocante tout juste bonne à donner l’heure. Encore une fois, je me suis bien trompé…
En effet, le mode Ultra est à même de garder un certain nombre de fonctionnalités en activité. Une fois activé, vous pourrez continuer à recevoir les notifications depuis le smartphone via Bluetooth, faire du sport et relever vos constantes physiques régulièrement. En gros, la Watch 3 se met à fonctionner comme une montre sous LiteOS, rien que ça !
Certes, vous perdrez accès à l’eSIM et au Wi-Fi, ainsi qu’aux applications téléchargées sur AppGallery. Vous ne pourrez pas non plus changer de cadrans et n’aurez plus de mode AoD. Le système se révèle aussi moins fluide, le processeur limitant sa fréquence pour économiser l’énergie. Mais en dehors de ça, vous conservez une montre sport parfaitement fonctionnelle et ce pendant presque deux semaines. Je n’ai jamais vu de mode d’économie d’énergie aussi complet, c’est impressionnant !
Jetons maintenant un œil sur la recharge. Tout comme la Watch GT 2 Pro, la Huawei Watch 3 utilise la recharge sans-fil. Vous pouvez ainsi utiliser le socle magnétique fourni dans la boîte ou tout autre chargeur à induction que vous voulez. Ça fonctionne bien entendu avec les smartphones dotés de la charge inversée.
Induction oblige, le remplissage de la batterie demande un peu de patience. Comptez un peu moins de deux heures pour faire le plein complet. C’est long, mais Huawei compense en promettant une journée d’usage avec seulement 10 minutes sur le chargeur. De quoi redonner un coup de fouet à votre smartwatch si jamais celle-ci montre des signes de faiblesse en plein milieu du jour.
La Watch 3 s’en tire donc bien sur la partie autonomie, du moins pour une montre utilitaire. HarmonyOS semble parfaitement optimisé pour l’instant. Reste à voir si cela sera toujours le cas quand ce système évoluera pour apporter toujours plus de fonctionnalités…
Huawei Watch 3 : l'avis de Clubic
On pouvait craindre le pire quand Huawei a décidé de créer son propre système d’exploitation. Il semble toutefois que le constructeur chinois a les bonnes cartes en main.
La Watch 3 est une très belle montre utilitaire, doublée d’excellentes capacités sportives. HarmonyOS est encore jeune, mais dispose déjà de bases solides. Les prochains mois vont cependant être décisifs pour ce système d’exploitation ambitieux qui va devoir s’améliorer très vite pour attirer les développeurs et contrer le nouveau WearOS.
En l’état, la Huawei Watch 3 n’a pas volé sa note de 7/10. Cela peut sembler élevé mais c’est mérité. La belle est endurante, simple d’emploi et propose déjà pas mal de fonctionnalités. Ces dernières vont vite croître au fur et à mesure des mises à jour. L’arrivée prochaine des smartphones sous HarmonyOS hâtera encore le mouvement. Il nous tarde de voir jusqu’où ira cette superbe smartwatch haut de gamme tant elle a de potentiel !
La Huawei Watch 3 n’est pas parfaite, manquant encore de maturité. Elle a cependant de solides bases avec HarmonyOS et recèle un grand potentiel à même de la placer égalité avec ses concurrentes sous WearOS et WatchOS. Elle est donc une compagne idéale pour les possesseurs de smartphones Huawei ou Android.
- HarmonyOS a déjà de solides bases
- Partie sport très complète
- Design élégant avec des belles finitions
- Autonomie correcte et mode Ultra au top
- Lecteur de musique très bien fait
- Précision des relevés santé
- Assistant Celia encore balbutiant
- Magasin AppGallery peu rempli
- Quelques fonctions pas encore au point
- Certaines fonctions compatibles uniquement avec les smartphones Huawei
- Fonctionne mal avec les appareils iOS
15 octobre 2024 à 11h45