Après un rafraichissement esthétique réussi de sa montre haut de gamme Suunto 9 Peak, la marque finlandaise revient à la charge avec un concept similaire pour sa Suunto 5 Peak. La montre connectée milieu de gamme venue du grand nord change donc radicalement de look. Mais qu’en est-il du reste et en particulier des performances sportives ? Réponse dans notre test.
- Design très élégant, tout en légèreté
- Interface simple d’accès
- Tracé d’itinéraire enfantin avec l’application Suunto
- Mises à jour régulières sur plusieurs années
- Précision du capteur cardiaque décevante
- Peu d’évolutions logicielles
- Pas de capteur de SpO2, ni de boussole ou de baromètre
- L’horrible pince dédiée à la recharge
Difficile de le nier, la Suunto 5 nous avait déçus lors de notre test l’an dernier. Il faut dire que la montre connectée sport se faisait vieillissante, surtout que la concurrence dans le secteur s’est bien intensifiée ces dernières années.
La nouvelle version Peak arrive donc à point nommé pour revitaliser le milieu de gamme de la marque finlandaise. Forte d’un nouveau design, la tocante nordique vient ainsi boxer dans la même catégorie que la Huawei Watch GT Runner, un véritable coup de cœur pour nous. Vendue à 299 €, la belle cherche à devenir votre nouvelle compagne pour le sport, l’exploration et le bien-être. En somme, la même chose que n’importe quelle montre connectée sport actuelle. Reste donc à voir si ce rafraichissement technique atteint le sommet ou reste en bas de la montage…
Suunto 5 Peak : spécifications techniques
Fiche technique Suunto 5 Peak
Autonomie | 7 jours en mode connecté / 20h à 100h en mode GPS |
Forme du cadran | Rond |
Taille de l'écran | 1.1 pouces |
Smartphones compatibles | iPhone (iOS), Android |
Autonomie | 7 jours en mode connecté / 20h à 100h en mode GPS |
Nombre maximum de profils | 80 |
Prise en charge des SMS / MMS | Oui |
Prise en charge des appels | Oui |
NFC | Non |
GPS | Oui |
Accéléromètre et boussole électronique | Non |
Capteur de lumière ambiante | Non |
Analyse du sommeil | Oui |
Podomètre | Oui |
Capteur de rythme cardiaque | Oui |
capteur ECG | Non |
Capteur SpO2 | Non |
Forme du cadran | Rond |
Taille de l'écran | 1.1 pouces |
Type d'écran | LCD |
Résolution | 218x218px |
Écran tactile | Non |
Écran couleur | Oui |
Épaisseur | 12.9mm |
Largeur | 43mm |
Longeur | 43mm |
Poids | 39g |
Le changement majeur entre la série 5 et la nouvelle 5 Peak réside dans le design. Adieu le boitier très épais et le bracelet inamovible : cette année, Suunto fait dans l’élégance. C’est d’ailleurs la seule différence marquante avec l’ancienne génération, le reste de la montre ne semblant pas évoluer.
On déplore donc l’absence de capteur de SpO2, pourtant devenu un standard même en entrée de gamme. Il n’y a pas non plus de d’altimètre barométrique, ce qui est aussi largement répandu sur les montres cardio GPS milieu de gamme.
On vous rassure, l’essentiel est quand même là : capteur cardiaque optique, GPS et profils sportifs à foison. La Suunto 5 Peak profite même du lecteur de musique et des mises à jour sans-fil disponibles sur la série 9 Peak.
Design et finitions
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le terme Peak ne désigne pas particulièrement un rafraichissement technique centré sur les activités en extérieur. Il s’agit plus d’une dénomination caractérisant le nouveau design des montres Suunto.
Car il s’agit bien là du plus gros changement de la Suunto 5 Peak : le style visuel est totalement revu et corrigé par rapport à l’ancienne génération. Le boitier en plastique passe ainsi de 46 mm à 43 mm de largeur, alors que l’écran ne change pas de taille, restant sur un petit 1,1’’.
Avec son poids plume de 39 grammes, la nouvelle tocante finlandaise se fait immédiatement oublier une fois au poignet. Le boitier en plastique orné de cinq boutons et surmonté d’une lunette en acier inoxydable est diablement séduisant. Ce design très sobre, unisexe, devrait être en mesure de séduire le plus grand nombre.
Ce changement de look s’adapte aussi aux bracelets. Rappelez-vous bien : la première Suunto 5 utilisait un bracelet inamovible dissimulant la puce GPS, qui était déportée hors du boitier. Cette époque est révolue. La 5 Peak propose des bracelets plus classiques, facilement interchangeables, de 22 mm. Il semble d’ailleurs que ce soit les mêmes que sur la 9 Peak. La qualité de fabrication est donc excellente.
Au dos, on remarque que le capteur optique est visuellement le même que sur la première génération. Il s’agit en effet d’un modèle Valencell, mais de seconde génération. Ce n’est pas vraiment rassurant, la Suunto 5 étant une vraie catastrophe dans la précision des relevés cardiaques avec le Valencell de première génération… Espérons qu’il en sera autrement pour cette version Peak.
Globalement, le refresh visuel de la Suunto 5 Peak est très réussi. La montre est hyper légère et s’adapte sans problème à n’importe quel poignet. Un vrai régal à porter !
Ecran
L’écran de la nouvelle smartwatch de Suunto reste très proche de celui de l’ancienne génération. On reste ainsi sur une dalle LCD de 1,1’’ non tactile avec une définition de 218 x 218 px. Face à l’écran AMOLED de la GT Runner, la différence de qualité est saisissante…
Malgré ça, on ne peut pas nier que Suunto a fait quelques progrès. La dalle de la 5 Peak est en effet beaucoup moins sombre que sur la première génération, ce qui permet une lecture efficace des informations en plein jour et même en intérieur. L’écran a aussi l’avantage d’être toujours allumé, ce qui se révèle fort pratique au quotidien. Même le rétro-éclairage est plus qualitatif qu’auparavant, sans pour autant être parfaitement uniforme.
Le point noir de cette dalle reste son manque de résistance. L’écran ne semble pas avoir la moindre protection Gorilla Glass ou autre. Un choc trop violent risque donc d’avoir raison de la smartwatch…
Système d’exploitation
Voici un paragraphe qui va aller vite : presque rien ne change au niveau du système d’exploitation. L’interface de la Suunto 5 Peak est similaire à 99% à celle de son ancêtre. On note quand même l’arrivée de nouveaux cadrans ainsi que du contrôleur de musique. Les utilisateurs Android pourront aussi répondre aux SMS avec des messages pré-enregistrés. Voici autant de nouveautés héritées de la 9 Peak.
On apprécie toujours autant la simplicité d’utilisation de l’OS finlandais, tout en verticalité. Les données essentielles sont à portée de main : cardio, VO2Max, qualité du sommeil… Ce n’est pas aussi touffu que chez Garmin, ce qui permet de se concentrer sur l’essentiel.
Nous aimons aussi la façon qu’à la montre d’automatiser quelques fonctions. Par exemple, vos activités préférées seront automatiquement placées en haut de la liste des profils sportifs. Vous aurez aussi chaque semaine un rapport qui résume vos progrès. Tous les matins, un message vous indiquera la qualité de votre nuit. C’est simple mais ça apporte une petite dimension d’assistance très appréciable à la montre connectée.
Du côté des inconvénients, on pestera toujours autant contre l’écran de capture de rythme cardiaque qui met toujours autant de temps à apparaître. L’interface n’est pas non plus la plus véloce du marché, il faut composer avec une certaine latence lorsqu’on navigue dans les menus de la smartwatch sport. Heureusement, il y a peu de menus à parcourir une fois la Suunto 5 Peak bien réglée. Nos précédentes observations concernant la Suunto 5 restent donc valables pour la 5 Peak qui reste sur les mêmes acquis. Nous aurions aimé plus d’évolutions sur le logiciel pour cette nouvelle génération. L’avantage, c’est que Suunto déploie ses mises à jour durant de nombreuses années, ce qui devrait assurer une certaine longévité à la 5 Peak.
Fonctions sport
Dire que Suunto reste égale à elle-même serait un euphémisme. Si vous attendiez des nouveautés côté sport, vous risquez une petite déception tant la 5 Peak reste proche de son ainée. Malgré ça, la nouvelle montre de Suunto reste très sympathique sur de nombreux points.
Capteurs
Que serait une montre sport sans la possibilité d’y connecter des capteurs externes ? Sur ce point, la Suunto 5 Peak se débrouille aussi bien que la concurrence. Vous ne devriez donc avoir aucun problème à utiliser n’importe quelle ceinture cardio du marché, de même que des capteurs de puissance comme le Stryd. Notre Polar H7 a été repérée sans problème par la smartwatch finlandaise.
Il n’y a que les casques et intras Bluetooth que vous ne pourrez pas lier, vu que la montre ne permet pas de lire de musique depuis sa mémoire interne. Si vous tenez absolument à profiter de la musique au poignet, nous vous recommandons de jeter un œil du côté de la Watch GT Runner ou de la Garmin Venu 2.
Profils sportifs
Vous aimez bénéficier de nombreux profils sur votre montre connectée sport ? Alors la Suunto 5 Peak devrait vous séduire. Elle embarque plus de 80 profils sport, allant de la marche à pied à la natation en passant par des profils plus exotiques comme le roller. Le triathlon est aussi de la partie. Il est secondé par l’excellente fonction multi-sports qui permet de passer d’une activité à une autre avec un simple appui sur un bouton.
Pour les amateurs de personnalisation, Suunto permet de créer des profils personnalisés depuis son application mobile. La procédure est très simple. Mais il n’y a rien de vraiment nouveau à l’horizon, c’est le genre de choses qu’on pouvait déjà faire sur la précédente génération.
Du côté des bonnes nouvelles, on retrouve le système de programme d’entraînement automatisé propre aux séries 3 et 5 de Suunto. La montre peut ainsi vous créer en quelques secondes des sessions de sport adaptées à votre objectif : garder la forme, booster vos performances ou commencer à faire de l’activité physique. Le programme demande simplement de garder votre rythme cardiaque dans la zone définie durant un certain laps de temps. Bien entendu, le temps augmente régulièrement, de même que l’intensité. Si vous ratez une session, la montre s’adapte et reporte l’exercice au lendemain. C’est simple mais parfait pour débuter.
En revanche, il n’y a toujours pas moyen de programmer ses propres entrainements. Depuis l’abandon de MovesCount, Suunto semble vouloir laisser de coté cette possibilité pourtant prisée des sportifs…
Précision
La Suunto 5 souffrait d’un énorme défaut, à savoir son capteur cardiaque optique de très mauvaise qualité. Pour rappel, celui-ci était victime de grosses imprécisions indignes d’une montre sport à plus de 300€. On vous rassure, la Suunto 5 Peak s’en sort mieux. Malheureusement, ce n’est pas assez face à la concurrence…
Si le capteur cardio n’est plus aussi aléatoire que sur la précédente génération, on constate qu’il a parfois tendance à « décrocher » lors de certains exercices. Les courbes ci-dessous en sont un exemple flagrant. Sur une simple marche de courte durée, on remarque que la Suunto 5 Peak affiche des creux qui ne sont pas visibles sur la ceinture Polar H7.
Sur une activité de course mélangeant marche et jogging, les résultats sont meilleurs, bien que le début de l’activité affiche encore des creux. La différence face à la GT Runner est flagrante, la montre chinoise se révélant bien plus précise que sa concurrente finlandaise.
On ne peut qu’apprécier les progrès apportés par la 5 Peak par rapport à l’ancienne génération. Mais les sportifs exigeants risquent d’être rebutés par le manque de précision de la belle. C’est d’autant plus décevant que la Suunto 9 Peak était redoutable dans ses relevés grâce à son nouveau capteur optique.
Navigation
Notre cobaye de test doit maintenant passer l’épreuve de la navigation. Sur ce point, elle s’en tire très bien. S’il n’y a pas de cartographie comme sur la fénix 7 de Garmin, la Suunto 5 Peak utilise à son avantage l’excellent logiciel de tracé d’itinéraire inclus dans l’application mobile. Au besoin, les tracés peuvent être importés via Komoot ou par fichiers GPX. Là aussi, rien de bien neuf par rapport aux autres smartwatches de la marque nordique. On relève toutefois une grande facilité de mise en œuvre au quotidien.
La navigation en elle-même est de style pas-à-pas. Chaque tournant important du trajet sera indiqué sur l’écran et accompagné de vibrations. La petite dalle de 1.1’’ a cependant du mal à bien afficher l’intégralité des infos. Un peu de travail sur ce point serait bienvenu pour de futures mises à jour. Quoi qu’il en soit, la navigation turn-by-turn fonctionne beaucoup mieux que sur la GT Runner.
Le GPS se montre assez précis, malgré quelques écarts de temps à autre. L’absence de boussole magnétique impose aussi de marcher pour voir le cap en cours. Ce petit manque pourra en frustrer plus d’un tant ça alourdit la navigation. Sur une montre à 300€, il ne nous semblait pourtant pas impossible d’inclure une boussole, à défaut d’intégrer un baromètre.
Métriques
Malgré son aspect simple, la Suunto 5 Peak n’est pas avare en métriques. Elle récupère ce qui existait déjà sur les autres smartwatches de la marque, ainsi que ce qui a été déployé sur les dernières mises à jour de l’appli.
En vrac, on trouve le score de VO2Max, le temps de récupération, le score EPOC, la charge d’entraînement ainsi que l’estimation du temps de course sur terrain plat. En bref, c’est très complet. Nous apprécions aussi la capacité qu’a la montre à comparer automatiquement nos temps sur un même itinéraire.
Chaque score est expliqué en des termes simples, de façon que même un débutant s’y retrouvera facilement. C’est quelque chose que nous aimons particulièrement chez Suunto qui conserve une certaine simplicité malgré son approche sportive avec de nombreuses métriques.
Fonctions utilitaires
Nous espérions que la Suunto 5 Peak allait améliorer un peu la recette des précédentes moutures. Hélas, la marque finlandaise semble faire du sur-place…
La petite smartwatch récupère le contrôleur de musique lancé sur la 9 Peak mais ça ne va guère plus loin. Ici, impossible d’installer des applications tierces, de payer sans contact ou même programmer plusieurs alarmes dans la journée.
Ce dépouillement plaira aux personnes qui veulent se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire le sport. À une époque où les montres connectées sont de plus en plus complètes, cette approche minimaliste pourra probablement en séduire certains.
Autonomie
Jusqu’au bout la 5 Peak restera proche de la Suunto 5. Un constat qui se retrouve sur l’autonomie. Ainsi, la nouvelle génération nous promet 7 jours d’utilisation en mode connecté, soit autant que la première version. Idem en mode GPS, on est sur 20h avec toutes les options activées. Le nouveau mode Tour permet quand même de monter à 100h mais au prix d’une précision limitée à un relevé GPS par heure, ce qui a peu d’intérêt sur la 5 Peak. En effet, la belle n’utilise pas les algorithmes Fused Track faute de boussole et de baromètre, ce qui empêche d’avoir un suivi précis du trajet parcouru. Pour rappel, Fused Track sert à extrapoler votre parcours même sans GPS grâce aux relevés en temps réel de la boussole et de l’altimètre. Le résultat final donne un tracé presque aussi bon qu’avec le GPS activé.
Avec ses 7 jours d’autonomie, la Suunto 5 Peak est dans la moyenne actuelle. Elle reste un peu en dessous de la Wahoo Elemnt Rival, mais a du mal à rattraper la Huawei Watch GT Runner qui tient presque deux semaines complètes. Le fait d’avoir un écran allumé en permanence joue toutefois en sa faveur.
Côté recharge, nous ne pouvons que déplorer la présence de l’horrible pince héritée de la Suunto 5. Peu pratique, celle-ci fait craindre une usure prématurée de l’écran au point de serrage. Pourquoi ne pas avoir privilégié un chargeur magnétique comme sur la 9 Peak ? À trop vouloir rester sur ses acquis, Suunto risque de frustrer plus d’un utilisateur.
Suunto 5 Peak : le verdict de Clubic
Hormis son nouveau design réussi, très léger et particulièrement séduisant, la Suunto 5 Peak semble faire du sur-place. La partie logicielle n’évolue presque pas par rapport à l’ancienne génération. Le capteur de rythme cardiaque manque toujours de précision, même s’il y a du progrès. L’autonomie reste la même, avec le mode « Tour » pas forcément utile. En somme, on a un peu l’impression d’avoir une Suunto 5 qui aurait juste changé de carrosserie. Face à une GT Runner, la montre finlandaise semble en retard de plusieurs années…
Il ne faut toutefois pas jeter cette smartwatch aux oubliettes. Comme nous le disions, elle est déjà très belle et agréable à porter. De plus, son interface très simple d’accès fait mouche : on se concentre sur l’essentiel tout en ayant à portée de main de nombreuses métriques. Ajoutez à ça l’excellent logiciel de tracé d’itinéraires conçu par Suunto. Ce sont autant de choses qui démarquent la Suunto 5 Peak de la concurrence et qui lui permettent de rester dans la course. Espérons juste que le constructeur nordique mette un petit coup d’accélérateur pour ses prochaines productions, faute de quoi il risque de finir en queue de peloton.
La Suunto 5 Peak ne réinvente pas la montre sport. On adore son design totalement revisité mais en dehors de ça le reste tourne un peu en rond, la marque finlandaise prenant petit à petit du retard sur la concurrence.
- Design très élégant, tout en légèreté
- Interface simple d’accès
- Tracé d’itinéraire enfantin avec l’application Suunto
- Mises à jour régulières sur plusieurs années
- Précision du capteur cardiaque décevante
- Peu d’évolutions logicielles
- Pas de capteur de SpO2, ni de boussole ou de baromètre
- L’horrible pince dédiée à la recharge
26 novembre 2024 à 15h35