Le marché florissant de l'audio haute fidélité accueille un nouvel acteur : Tidal, un service de musique à la demande au demeurant intéressant, mais dont le principal argument est d'être emmené par le rappeur américain Jay-Z et de compter une quinzaine de stars de la musique à son actionnariat, telles que Madonna, Beyoncé, deadmau5 ou les Daft Punk.
Disponible depuis le mois de novembre aux États-Unis, le service s'est lancé lundi à l'international, et notamment en France, après une conférence inaugurale grandiloquente sur laquelle nous reviendrons bientôt dans un prochain article. Concentrons-nous d'abord sur ce qui intéresse les internautes mélomanes, c'est-à-dire sur les prestations du service.
Tidal se présente comme « un service de streaming haute fidélité avec 25 millions de morceaux, 75 000 clips vidéo et du contenu éditorial préparé par des critiques musicaux ».
Le principal point distinctif du service, qui s'appelait d'ailleurs « Tidal Hi-Fi » avant d'être récemment rebaptisé, est de proposer du streaming lossless en vraie qualité CD, c'est-à-dire en FLAC à 44,1 kHz sur 16 bits. Il concurrence à ce titre le service français Qobuz. Tout comme ce dernier, il ne propose pas d'offre gratuite, et facture l'abonnement 20 euros/mois, au-delà d'une offre d'essai d'un mois. Un abonnement en qualité standard (codec et débit non précisés) est également disponible pour 10 euros/mois.
Mais Tidal ambitionne d'offrir le meilleur des services de musique à la demande les plus réputés. Il propose notamment des interfaces, sur ordinateur et sur appareil mobile, dignes (pour ne pas dire largement inspirées) de Spotify, la référence en la matière. Le nouveau venu bénéficie même d'un gestionnaire de file d'attente plus pratique. Le service est accessible par le biais d'applications pour téléphones et tablettes Android et iOS, et par le biais d'une interface Web, avec laquelle le streaming FLAC requiert Google Chrome.
Et en termes d'éditorial, Tidal rivalise avec Qobuz, avec des articles, et des critiques musicales, mais aussi avec le service Beats. Comme sur ce service appartenant depuis peu à Apple, on trouve effectivement de nombreuses playlists thématiques élaborées par des « journalistes musicaux ». Il y a par exemple des listes de lecture resserrées sur la rencontre de deux genres ou sur les influences d'un artiste.
Tidal est disponible en France depuis la mi-mars, mais il a donc été formellement lancé hier. On peut accéder gratuitement au service pendant un mois, à condition de saisir ses coordonnées bancaires. Il conviendra de résilier, le cas échéant, avant que l'abonnement ne s'enclenche. Nous reviendrons très bientôt sur la philosophie et sur le modèle économique du service, supposés sortir du lot.