Ce stratagème permettrait à Spotify de toucher directement des royalties.
Spotify intègre de faux artistes à ses playlists
En août 2016, le site américain spécialisé Music Business Worldwide dévoilait un stratagème mis au point par Spotify pour duper ses abonnés : l'intégration aux playlists les plus populaires telles que « ambient chill », « peaceful piano » ou encore « music for concentration » de morceaux commandés à de faux artistes sous pseudonyme. Ces derniers ne seraient présents que sur Spotify et n'existeraient nulle part ailleurs : aucune trace d'eux n'a été retrouvée sur Facebook ou Twitter, et ils ne disposent d'aucun site web personnel ni d'aucune visibilité sur le web.A l'époque, Spotify était resté silencieux, mais récemment, le site de musique en streaming a démenti les accusations dont il fait l'objet. Selon son porte-parole, la société n'a jamais créé de faux artistes pour les mettre dans les playlists. Une déclaration qui a fait réagir Music Business Worldwide, qui vient de diffuser la liste de ces 50 faux artistes créés par Spotify.
Une stratégie pour verser moins de royalties
Spotify, qui est actuellement en train de négocier ses licences avec plusieurs maisons de disque (Sony et Warner), peine à développer un modèle économique rentable : en 2016, le site a enregistré un chiffre d'affaires de 3 milliards de dollars mais a perdu 581 millions de dollars dans le même temps. Ces récentes révélations risquent de lui porter préjudice dans les négociations, d'autant plus que plusieurs acteurs de l'industrie de la musique ont confirmé la pratique de Spotify...L'intégration de faux talents à des playlists qui cumulent des millions d'écoutes est un pari risqué mais financièrement gagnant pour Spotify : non seulement cela lui permet de toucher directement des royalties (puisqu'il détient les droits de ces faux artistes), mais cela diminue mécaniquement le nombre d'écoutes des morceaux réalisés par de vrais talents, et donc le montant des royalties que Spotify verse aux maisons de disque.