iOS 8 : le changement dans la Continuité

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher, Spécialiste informatique.
Publié le 17 septembre 2014 à 19h41
iOS 8 arrive un an après la refonte majeure - visuellement parlant - de la version 7. Cette fois-ci, l'accent est mis sur la collaboration entre l'iPhone, l'iPad et le Mac et sur des changements internes qui devraient enrichir, à terme, les jeux et applications tierces.



Après plusieurs années de stagnation, iOS 7 apportait enfin du neuf, mais il faut bien admettre que la refonte était essentiellement visuelle. À l'exception de quelques changements dans la gestion du multitâche, et notamment des téléchargements en tâche de fond, iOS restait iOS : pas ou peu de communication entre les applications, pas d'évolution des notifications ou de l'écran d'accueil pour y placer des widgets ou des vignettes dynamiques, toujours pas de possibilité de choisir ses applications par défaut.

Et on ne peut pas dire que les nouveaux codes visuels aient fait l'unanimité. Si on a fini par se faire au style très épuré dessiné par les équipes de Jonathan Ive, certains aspects du système, un an après sa sortie, continuent d'agacer : le comportement du clavier virtuel et de sa touche MAJ qui défie la logique, l'interface de certaines applications qui ne tiennent absolument pas compte de la surface d'affichage de l'iPad, la recherche Spotlight dont on se demande si elle n'est pas encore moins accessible qu'avant... iOS 7 était un premier jet d'une refonte majeure, mais une refonte ayant besoin d'un gros coup de polish que les très rares mises à jour mineures n'ont pas su apporter.

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iOS 8 répond à ces critiques de manière variable : tous les points ne sont pas corrigés, mais la nouvelle version de l'OS mobile ouvre enfin les applications à une meilleure collaboration entre elles, et multiplie les interactions entre l'iPhone, l'iPad et le Mac via une série de nouvelles fonctionnalités et API regroupées sous la bannière « Continuité ». La mise à jour fait enfin tomber certaines barrières d'iCloud sur le stockage des photos et le partage des fichiers entre les applications.

NB : Ce dossier a été réalisé à partir de la GM Seed distribuée le 9 septembre. Il est possible que certaines différences apparaissent dans la version finale.

L'iPhone 4 passe à la trappe

Apple était dans une situation délicate l'an dernier : l'iPhone 4 venait d'être retiré du catalogue, et le smartphone était encore vendu sur certains marchés. Pourtant, iOS 7 ne tournait ni sur iPad 1, ni sur l'iPod Touch de 4e génération, qui intégraient la même puce. La décisen espérant qu'Apple soit un peu plus restrictif que Google sur ce pointion de le proposer malgré tout aux utilisateurs d'iPhone 4 a généré plus de mécontentement que de satisfaction : amputé de nombreuses fonctionnalités, la mise à jour portait également un gros coup aux performances du smartphone, et en a sans doute incité pas mal à basculer vers d'autres plateformes.

Cette fois-ci c'est clair, l'iPhone 4 disparaît de la liste des appareils compatibles qui inclut :

  • iPhone 4S et supérieur
  • iPad 2 et supérieur
  • iPad Mini et iPad Mini avec écran Retina
  • iPod Touch (5e génération)
En résumé : tous les appareils iOS intégrant au moins un processeur A5 double cœur. Apple, à l'heure où nous écrivons ces lignes, ne mentionne que deux limitations. Les fonctionnalités de « continuité », qui nécessitent un terminal compatible Bluetooth 4.0, ne sont accessibles qu'à partir de l'iPhone 5 et de l'iPad de 4e génération (les 2 iPad Mini sont inclus). Quant à l'app Santé, elle n'est disponible que sur iPhone et iPod Touch.

Interface : des ajustements après la refonte

On n'imaginait pas Apple effectuer de nouveaux changements radicaux à l'interface d'iOS après la version 7, et c'est sans surprise que la version 8 n'apporte que quelques modifications. Le « springboard » est toujours là, les dossiers n'ont pas évolué, on note, au plus, l'arrivée de nouveaux fonds d'écran.

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Quoi de neuf alors ? Principalement des ajustements à l'existant. La recherche Spotlight adopte ainsi les nouveautés présentes dans OS X Yosemite et inclut désormais des résultats issus du web et de Wikipedia, sans avoir à lancer une recherche dédiée, ainsi que d'autres sources comme... L'iTunes Store. Les requêtes web sont fournies par Bing, et certains pourront reprocher au moteur de Microsoft un certain manque de pertinence, en tous cas sur la version française.

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Le centre de notifications perd l'onglet « Notifications manquées », dont on n'a jamais vraiment compris l'intérêt, mais gagne une fonctionnalité bienvenue : les notifications interactives. Déjà disponibles dans OS X Mavericks, et dans Android depuis la version 4.1, elles permettent par exemple de répondre directement à un message, accepter ou décliner une réunion ou encore archiver un mail sans basculer vers l'appli. C'est ouvert aux développeurs tiers : Twitter fera notamment partie des premiers à l'utiliser dans sa prochaine version.

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L'autre « grande » nouveauté du centre de notifications réside dans la possibilité de placer des widgets - oui, vous avez bien lu ! - dans le volet Aujourd'hui. Là encore, les API proposent de créer ces extensions dans n'importe quelle application. Évidemment, il faudra attendre qu'elles soient disponibles pour en tirer parti.

Le centre de contrôle introduit l'an passé, n'a pas vraiment bougé depuis iOS 7. Il se paie juste une petite refonte graphique : les icônes sont désormais pleines, ce qui permet de détecter plus facilement quelles fonctionnalités sont activées ou non. Mais il n'est toujours pas possible de personnaliser cet affichage pour y insérer les raccourcis de son choix, ni d'accéder directement aux options concernées, comme la liste des réseaux Wi-Fi accessibles. L'intérêt reste assez limité.

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Tout aussi bizarre : l'ajout des contacts récents dans l'écran destiné au multitâche. On entrevoit l'idée, mais la juxtaposition des deux n'est pas franchement évidente.

Continuité : le Mac, l'iPhone et l'iPad se parlent

Depuis la sortie de iOS 5 et OS X Lion, Apple n'a de cesse de marteler un message : le Mac, l'iPhone et l'iPad sont différents, mais partagent des fonctionnalités et des éléments d'interface. C'est ce qu'Apple avait fait avec Lion et Mountain Lion, et... un peu défait avec iOS 7 et Mavericks. La firme de Cupertino entend se démarquer de Microsoft qui pousse au contraire vers des OS mobiles et desktop appelés à fusionner le plus possible.

Alors que OS X Yosemite fait évoluer le design du Mac vers quelque chose de plus proche de l'iOS de Jonathan Ive, Apple tente de continuer sur sa voie avec un ensemble de nouveautés, intégrées à iOS 8 comme à OS X 10.10, et regroupées sous la bannière « Continuité ». Il n'est toujours pas question de fusionner iOS et OS X, mais les interactions entre les deux sont renforcées.

La plus surprenante est la possibilité de prendre un appel provenant de l'iPhone, sur Mac. Une notification s'affiche, on décroche, et ça fonctionne exactement comme on le souhaiterait. L'appel peut basculer en mode Facetime si votre interlocuteur vous appelle également depuis un iPhone. Un ajout tout bête, juste un mode main libre évolué, mais qui fait ce qu'on en attend.

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La réception des SMS sur tous les appareils exécutant Messages (iPod Touch, Mac, iPad) nécessitera encore quelques semaines d'attente. La version finale d'iOS 8 n'intègre pas cette partie, qui sera proposée, en bêta, lors d'une mise à jour mineure en octobre. On peut comprendre le retard étant donné le caractère critique de la nouveauté : on ne peut pas dire que la synchronisation des iMessage soit une science exacte, et Apple a tout intérêt à ne pas se rater en élargissant aux SMS.

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La dernière fonctionnalité de « continuité » nous a paru la moins naturelle, mais peut-être est-ce dû au fait que peu d'applications en tirent parti actuellement. Handoff permet de reprendre, à la page ou au caractère près, une application compatible du Mac à l'iPhone/iPad et vice versa.

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En pratique, lorsque vous exécutez une application compatible (Safari, Mail, prochainement iWork et d'autres apps tierces), elle apparaît sous la forme d'une icône, côté Mac dans un onglet spécifique du dock, côté iOS sur l'écran de verrouillage. On clique ou on balaie et hop : on se retrouve à la page ou à la ligne où on avait laissé l'app sur l'autre plateforme. Fonctionnel, mais est-ce vraiment intuitif ? Peut-être qu'on s'y fera à l'usage...

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iCloud : quelques cloisons sautent

Lancé en 2011, iCloud part d'une approche extrêmement cloisonnée pour ce qui est de sa partie stockage, beaucoup plus que les services « concurrents » (OneDrive, Dropbox, Google Drive...). Plutôt qu'un simple service offrant un espace commun à toutes les applications, Apple a préféré faire totalement abstraction d'une quelconque représentation d'un système de fichiers. Chaque application compatible iCloud permet d'accéder aux documents créés avec celle-ci, mais pas du tout aux autres. On se retrouve donc très vite avec une multitude de silos qui ne peuvent pas communiquer entre eux.

Cette approche a le mérite d'être simple, mais elle montre vite ses limites et on a beau dire : un système de fichiers avec dossiers et sous-dossiers, c'est une métaphore qui marche depuis des décennies. Apple a fini par le comprendre, et iCloud Drive revient en quelque sorte à ce que proposait Apple du temps de .Mac et MobileMe. Les applications disposent enfin d'une arborescence commune, et abattent leurs cloisons.

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Sur iOS, iCloud Drive reste malgré tout un simple sélecteur de fichiers accessible depuis les apps compatibles. OS X Yosemite permettra en revanche de l'utiliser comme ce bon vieux iDisk ou comme un dossier Dropbox ou OneDrive : un retour bienvenu à une conception moderne et raisonnable du stockage en ligne.

Dans la série des révélations, Apple a également fini par se rendre compte que le Flux de Photos était une aberration à l'heure où Dropbox, OneDrive ou Google Drive offrent tous une fonctionnalité de stockage automatique, définitif et illimité, des photos prises avec un smartphone ou une tablette. Exit la limite des 1000 dernières images : on peut enfin exploiter tout son espace de stockage iCloud pour sauvegarder ses photos sans se soucier de savoir si on pourra encore les visionner dans 3 mois.

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Ces deux bonnes nouvelles s'accompagnent d'un retour à la réalité en ce qui concerne les tarifs. Sans s'aligner sur les dernières baisses drastiques de Dropbox ou OneDrive, Apple propose des prix et des capacités décents pour les extensions, de plus en plus indispensables de l'espace de stockage de base. Les tarifs sont désormais les suivants :

  • 5 Go : gratuit
  • 20 Go : 0,99 euros/mois
  • 200 Go : 3,99 euros/mois
  • 500 Go : 9,99 euros/mois
  • 1 To : 19,99 euros/mois

On reste au double du prix pratiqué par Dropbox, Google et surtout Microsoft, qui ne propose pas plus de 200 Go sur ses formules OneDrive... Mais dont l'offre Office 365 Personnel inclut 1 To de stockage sur OneDrive, un accès à la suite Office sur 1 PC/Mac et 1 tablette et 60 minutes de communication sur Skype pour 7 euros par mois.

Cap sur la santé

On attendait une app « Healthbook » dans iOS 8. Elle s'appelle finalement juste « Health » ou « Santé » (étonnant non ?) en français, et semble aussi prometteuse qu'inutile avant la sortie d'applications tierces. Santé permet de suivre une quantité très exhaustive d'informations, des plus classiques (poids, taille, IMC, calories...) aux plus spécifiques (distance à vélo, distance en courant, étages montés, glycémie, saturation en oxygène, fréquence respiratoire...).

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Évidemment, à l'exception de certaines données, le but est de les centraliser à partir d'accessoires et d'applications dédiés, et c'est là qu'entre en jeu la brique la plus intéressante : HealthKit. Ce nouveau framework, pardon atelier de développement, permet aux applications de communiquer avec Santé. L'utilisateur garde la main : une fois installée, une app compatible HealthKit est ajoutée à une liste gérée par l'utilisateur, qui peut l'autoriser ou non à accéder aux données. Celles-ci sont, selon Apple, chiffrées, et protégées via un mot de passe ou TouchID si vous utilisez un iPhone 5S, 6 ou 6 Plus, et resteront sur votre iPhone.

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Bien entendu, il faudra attendre la mise à disposition de ces applications, ce qui n'interviendra qu'après la sortie de iOS 8 : les mises à jour devraient néanmoins arriver assez vite, les développeurs des principales apps étant souvent sur les rangs dès la sortie d'un nouvel iOS. La partie fitness prendra également tout son sens avec l'arrivée de l'Apple Watch, mais pour ça, il faudra encore patienter jusqu'à début 2015.

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L'app Santé permet également de créer une fiche d'urgence à afficher sur l'écran de verrouillage du téléphone. Une bonne idée en cas d'accident, mais attention : ça ne fonctionne que si votre iPhone a un code ou Touch ID activé (et c'est évidemment le cas, n'est-ce pas ?)

Clavier : prédiction et ouverture

Le clavier d'iOS n'a pas franchement bougé depuis les premières versions : la dernière évolution majeure remonte à iOS 5 avec l'arrivée d'une fonction de dictée vocale (et encore, pour les appareils compatibles Siri).

iOS 8 apporte quelques nouveautés bienvenues, mais commençons par le point qui fâche : Apple n'a pas changé le comportement absurde de la touche Maj introduit dans iOS 7, et il est toujours aussi difficile de savoir quand elle est activée ou non.

L'arrivée d'un clavier prédictif fera forcément sourire les utilisateurs de Windows Phone et Android. QuickType fait partie de ces fonctionnalités qui ne cachent par leur inspiration, et son fonctionnement est directement calqué sur ce que l'on connaît sur l'OS de Microsoft et sur tant de claviers sur Android : au fur et à mesure de la saisie, trois boutons au-dessus des touches vous proposent des suggestions affinées en fonction de votre usage. Contrairement à certains claviers Android, l'apprentissage se fait uniquement en local, à partir des mails et des SMS.

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L'analyse révèle quelques bonnes surprises : le clavier est censé adapter le niveau de langage à l'interlocuteur à qui vous vous adressez, mais surtout, il est capable d'analyser le contexte du message précédent. Si vous recevez un message « Pizza ou sushis ? », les 3 propositions seront « Pizza », « Sushis » ou « Je ne sais pas »

On ne félicitera donc pas Apple pour l'originalité de Quicktype, ni pour le nombre de versions de iOS qui ont défilé avant que l'on dispose enfin d'un clavier prédictif, mais son implémentation a l'air assez réussie.

L'autre nouveauté, pour la partie clavier, est certainement la plus surprenante quand on connaît l'historique de verrouillage d'Apple : il est enfin possible d'opter pour un clavier virtuel tiers ! Très populaire sur Android depuis des années, cette opportunité a vu fleurir des références comme Swype ou SwiftKey, qui vont pouvoir débarquer sur iOS. Nous avons pu tester la fonctionnalité avec Minuum, un clavier assez déroutant au premier abord puisqu'il peut être réduit à une seule ligne de touches, tout en conservant une saisie prédictive assez efficace. Une fois l'application installée, il suffit de l'ajouter aux claviers comme on le ferait pour les Emojis ou les langues supplémentaires.

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Un effort d'ouverture inhabituel, mais gare aux petits plaisantins capables de vous vendre un clavier HODOR, en espérant qu'Apple soit un peu plus restrictif que Google sur ce point.

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HODOR !

Messages : conversations de groupe, et messages audio/vidéo

L'application Messages, outre la synchronisation des SMS qu'il va falloir attendre jusqu'à Octobre, intègre tout de même quelques nouveautés, cette fois réservées aux iMessages envoyés entre deux appareils Apple. L'application permet désormais de créer des conversations de groupe, avec possibilité de mettre la conversation en veilleuse ou de la quitter à tout moment.

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Apple est également allé faire son petit shopping de fonctionnalités à gauche et à droite : une nouvelle interface permet d'envoyer rapidement des messages audio et vidéo par simple appui prolongé, et ces « emprunts » ont passablement agacé le fondateur de Whatsapp, qui s'est dit « flatté » sur Twitter en ajoutant le hashtag #Innovation. L'inspiration est assez claire : Apple, comme sur de nombreux points, se met à la page de ses concurrents. Dans le même ordre d'idée, on apprécie le partage, temporaire ou non, de sa localisation lors d'une conversation.

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Safari, Mail : un peu de nouveau... Pour iPad

On ne peut pas dire que Safari ait fait le plein de nouveautés dans iOS. En fait la principale amélioration ne concerne pas le navigateur lui-même mais son moteur : la dernière version de celui-ci - la plus rapide - est désormais disponible pour tous les navigateurs tiers, mettant fin à la discrimination qu'Apple pratiquait jusqu'ici.

On peut signaler quelques autres changements mineurs, comme l'accès plus rapide aux onglets récemment fermés, l'extension de la vue 3D des onglets ouverts à l'iPad, l'ajout de Duck Duck Go dans les choix de moteur de recherche par défaut, ou deux fonctionnalités qu'on apprécie depuis longtemps dans Chrome : l'affichage forcé de la version desktop d'un site, ou la possibilité de créer une « fenêtre » de navigation privée distincte.

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Du côté de Mail, quelques changements appréciables améliorent l'ergonomie du client. Certains rappelleront Mailbox : les actions rapides accessibles via un balayage sur un message permettent désormais d'ajouter un drapeau ou de marquer comme lu, en plus de la suppression et de l'accès aux options.

Lors de la composition d'un message, il est également possible d'abaisser temporairement la fenêtre pour surveiller l'arrivée de nouveaux mails dans la boite de réception : c'est plutôt efficace sur iPad !

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Il faudrait également évoquer, même si elle ne concerne que l'iPhone 6 Plus, la possibilité d'afficher, en mode paysage, la liste des messages en colonne, comme c'est le cas sur iPad.

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Photos : timelapse et nouveaux ajustements

On a vu que iOS 8 s'affranchit enfin de la limite de 1000 photos pour la sauvegarde via iCloud, mais l'appareil et la visionneuse se dotent aussi de quelques nouveautés. Un mode « Accéléré » vient rejoindre le ralenti de l'iPhone 5S, et permet de créer un effet timelapse sans passer par un montage à postériori.

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La partie photo gagne un réglage de l'exposition à la volée, et les développeurs tiers ont, au passage, accès à des réglages plus fins à intégrer dans leurs apps : exposition, mise au point et balance des blancs.

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L'app Photos, de son côté, bénéficie de quelques réglages de composition et de retouche. En plus du recadrage, un outil de redressement, comparable à celui d'Instagram, fait son apparition, aux côtés de curseurs pour le contraste, la luminosité, la dominante, les ombres etc. En clair : iPhoto pour iOS a vécu.

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La dernière nouveauté côté photos montre à nouveau un signe d'ouverture : Apple permet enfin aux développeurs d'applications tierces d'intégrer leurs filtres et outils de retouche dans l'app. C'était là encore une fonctionnalité qui faisait défaut à iOS, alors que Android comme Windows Phone disposaient d'une certaine avance sur ce point.

Quoi de neuf dans les applications tierces ?

À quelques fonctionnalités près, on serait tenté de dire que iOS 8 est une mise à jour relativement mineure. Ce serait oublier les fonctionnalités réservées aux développeurs, qui apportent des promesses intéressantes pour les applications tierces. Nous n'entrerons pas dans leurs détails techniques, mais en clair, qu'est ce que cette mise à jour peut apporter aux applications de l'App Store ? On commence déjà à en voir quelques exemples.

Partage, actions : les apps communiquent enfin entre elles

iOS 8 apporte le concept d'extensions aux applications. Concrètement, le système fait tomber quelques cloisons qui vont permettre aux apps d'intégrer certaines sections de iOS, réservées précédemment aux applications système, ou aux partenaires privilégiés d'Apple comme Facebook ou Twitter.

Les extensions peuvent prendre plusieurs formes : on en a vu une plus haut, il s'agit des widgets à insérer dans le centre de notifications. Les premiers exemples d'apps disponibles tombent sous le sens : il s'agit notamment d'applications de météo (La Chaine Météo), ou d'actualités (News Republic, Buzzfeed...)

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Le plus intéressant, et le plus attendu par rapport aux OS concurrents, concerne les options de partage : cette petite page qui s'affiche, par exemple dans Safari, permet d'imprimer le site visité, ou de partager l'URL sur les réseaux sociaux « autorisés ». Les apps tierces peuvent désormais investir ce menu, aussi bien pour le partage que pour les actions.

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Avec la nouvelle version de Pocket, on peut enfin ajouter un article à sa liste sans passer par un bookmarklet, ou par la détection du copier/coller à l'intérieur de l'app. Du côté des actions, on citera la possibilité de créer une tâche à partir d'une image ou d'un document dans une app comme Things ou Wunderlist, mais d'autres apps vont sans doute exploiter ces nouvelles opportunités.

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L'accumulation de ces actions et options de partage tierces peut être un problème, mais iOS permet de faire le tri : les extensions peuvent être désactivées (elles le sont même par défaut, bon point !) et réorganisées à sa guise. Admettons que sous Android, le menu Partager peut vite devenir un bazar.

On a également évoqué le cas des claviers tiers et des « filtres » photo : là encore, on connaît le refrain sur Android et Windows Phone : les applis de retouche peuvent désormais s'intégrer à l'App Photos d'Apple depuis le menu Filtres.

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TouchID, photos, cloud...

Apple a également ouvert certaines parties du hardware iOS aux développeurs tiers. TouchID peut être utilisé pour identifier un utilisateur dans une application, les apps de capture photo, comme on l'a vu plus haut, peuvent avoir accès à des paramètres comme l'exposition ou la balance des blancs, et côté retouche, PhotoKit ouvre notamment les apps aux données de retouche non destructives de la partie photo d'iOS.

On pourrait également citer CloudKit qui va permettre aux développeurs d'intégrer une partie serveur, basée sur iCloud, à leurs applications. Le bénéfice pour l'utilisateur n'est pas immédiat, mais ça incitera peut-être davantage de développeurs à créer des apps incluant un composant distant, partie qu'ils étaient plus ou moins obligés de gérer par leurs propres moyens jusqu'ici.


Jeux : iOS se rapproche du Metal

Les jeux 3D pourraient bénéficier prochainement d'une nette amélioration de leurs performances avec Metal, un nouveau framework qui travaille à un niveau plus bas que l'Open GL ES actuellement utilisé. L'idée est séduisante, et lors de la WWDC ou de la présentation de l'iPhone 6, on a pu voir des démonstrations alléchantes. Quelques jeux compatibles sont déjà disponibles, et on peut notamment essayer la démo Zen Garden pour se faire une idée.

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Ne nous réjouissons pas trop cependant. Metal est réservé aux processeurs A7 et A8, ce qui ne concerne que trois iPhone et deux iPad actuellement. En attendant que ces puces se généralisent plus ou moins sur l'ensemble de la gamme, il est probable que Open GL ES ait encore de l'avenir devant lui.

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Apple a également apporté des améliorations à ses frameworks SpriteKit (pour la 2D) et SceneKit pour l'ajout simplifié de 3D dans les jeux et applications. SpriteKit améliore notamment sa gestion de la physique, des effets de lumière et des collisions.

Conclusion

À force d'entendre parler de refonte radicale pour iOS 7, on se prenait à rêver plus d'ouverture et de communication entre les applications. Et on avait été déçu par ce qui était plus proche d'un coup de peinture, lui aussi indispensable pour rafraichir un système qui commençait à mal vieillir.

iOS 8 apporte enfin cette promesse, même si elle dépend encore largement du bon vouloir des développeurs d'applications tierces : les nouveautés les plus importantes de cette mise à jour sont clairement du côté des outils pour créer des apps plus riches et des jeux plus évolués. On imagine que dès cette semaine, des mises à jour majeures vont tomber et exploiter certaines de ces fonctionnalités, mais sur le long terme, on a déjà vu des pans entiers du système d'Apple sous-exploités (Passbook, le Kiosque...)

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À la lecture des nouveautés apportées côté utilisateur, vous aurez sans doute eu une furieuse impression d'un best of d'innovations apparues sur d'autres OS ou des applications tierces. De quoi relancer une vieille blague sur une certaine photocopieuse. On peut être déçu de voir Apple courir après ses concurrents, ou se réjouir qu'après une période d'autosatisfaction (avant le travail commencé avec iOS 7), la firme de Cupertino revienne enfin à la réalité et se rende compte que son système a accumulé un certain nombre de lacunes.

Finalement, l'aspect le plus intéressant reste la collaboration entre l'iPhone, l'iPad et le Mac, un ensemble de petites fonctionnalités bien implémentées : répondre à un appel depuis son Mac, afficher ses SMS (comme ses iMessage) sur son iPod Touch ou son iPad, passer des documents, des mails ou des pages web de l'un à l'autre, ça n'a l'air de rien, mais ça prouve que la prudence, voire le conservatisme d'Apple sur le rapprochement desktop/mobile n'empêche pas les ponts entre les 2.

On en vient à la question fatidique : faut-il mettre à jour son iPhone ou son iPad vers iOS 8 ? Lors de nos tests, nous n'avons pas constaté de chute de performances sur les appareils avec lesquels nous l'avons utilisé, mais il s'agissait principalement d'iPad et d'iPhone intégrant un processeur A6. Les utilisateurs d'iPad 2, iPhone 4S, iPod Touch 5G et, plus gênant, iPad Mini sont visiblement moins bien lotis, et pourraient commencer à sentir pointer une épée de Damoclès au-dessus de leur tête d'ici la sortie de iOS 9. Attendre une version 8.1 ne serait peut-être pas une mauvaise idée dans ce cas. Côté utilisation du système en général, en revanche, aucun changement opéré ne nous a semblé particulièrement malvenu. iOS 8 améliore et renforce les bases jetées par iOS 7. C'est le même système en un peu mieux, un refrain finalement raccord avec les évolutions matérielles d'Apple, mais dont on aimerait maintenant qu'il devienne moins familier.

Télécharger Safari pour Windows.
Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique

Tombé dans un Amstrad CPC quand j'étais petit, je teste des logiciels, des Mac, des claviers, des souris ou des tablettes pour Clubic depuis 2005. J'aime aussi écouter du rock et de la musique électronique, en faire même un peu, regarder des films pas trop bêtes, et rire d'humour absurde.

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