Présenté à Berlin lors du dernier IFA, ce modèle en particulier propose un écran 300 Hz. Une première lors de son annonce, certes... mais s'agit-il vraiment d'un argument pertinent sur un marché bondé ? Réponse dans ce test, bien sûr, mais avant d'entrer dans le vif du sujet et de faire chauffer la RTX de notre machine de prêt, prenons quelques instants pour détailler ce qu'elle a dans le ventre.
Notre modèle de test est proposé à un tarif indicatif de 2799 euros. Une somme conséquente pour une configuration qui l'est tout autant. Voici ce que nous trouvions sur l'appareil :
- Écran IPS Full HD de 17,3 pouces 300 Hz, certifié Pantone. Compatible NVIDIA G-Sync et couverture à 100% du spectre sRGB. Temps de réponse de 3 ms.
- Processeur Intel Core i7-9750H (6 cores / 12 threads, cadencés entre 2,6 et 4,5 GHz ; 45 watts de TDP ; 12 Mo de cache)
- 32 Go de mémoire vive (DDR4 2666 MHz)
- Carte graphique NVIDIA GeForce RTX 2070 (overclockée à 1440 MHz, précise ASUS) 8 Go de GDDR6
- 1 To de SSD M.2 PCIe x4
- Connectique : 1 USB 3.2 Gen 1 Type-C (avec support d'affichage) ; 1 USB Type-C ; 1 USB 3.2 Gen 2 Type-A ; 2 USB 3.2 Gen 1 Type-A ; 1 HDMI 2.0b ; 1 sortie Jack 3,5 mm.
- Puce Wifi Gigabit Intel 802.11ac (2x2)
À noter que le ROG Zephyrus S GX701 se décline en deux autres versions, profitant alors d'une RTX 2060 ou d'une RTX 2080. Il est par ailleurs tout à fait possible de se contenter, sur les trois déclinaisons du produit, de dalles 144 Hz « seulement » pour réduire un peu le prix de l'addition qui peut dépasser allègrement la somme déjà (très) costaude des 3000 euros. Attention par contre, aucune option 1440p ou 4K n'est disponible pour le modèle le plus haut de gamme, ce qui est un peu dommage sur cette gamme de prix, d'autant plus qu'une pareille définition aurait fait forte impression une fois couplé à une diagonale de 17,3 pouces... même sans recourir à un taux de rafraichissement aussi élevé qu'en 1080p, naturellement.
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Un avion de chasse Gaming pas vilain... mais pas pratique pour deux sous
Dire que notre Zephyrus S est élégant est un bien grand mot, mais l'appareil a au moins le mérite de ne pas se vautrer dans la fange qu'est devenu au fil des années l'esthétique « gaming », censée plaire aux joueurs, aux vrais. ASUS fait ici le choix d'une machine aux lignes droites, taillées à coups de serpe, et d'un design sobre, dénué d'excentricité. On hérite d'un châssis en alliage de magnésium aux dimensions contenues pour un produit de 17 pouces. La robe intégralement noire du produit est soulignée par un liseré bronze qui accentue son design anguleux. L'effet est réussi. Le constructeur taïwanais indique sur la fiche du laptop avoir réussi à faire tenir une dalle de 17 pouces dans un châssis aux dimensions habituellement réservées aux PC de 15 pouces. C'est vrai, même si l'argument commence à perdre un peu en pertinence puisque l'ensemble des fabricants s'y mettent progressivement.Quoi qu'il en soit, les dimensions du Zephyrus S (seulement 18,7 mm d'épaisseur) en font une machine assez plaisante à transporter malgré son poids de 2,6 kilos. Côté écran, ASUS évoque un ratio dalle / cadre de 81%. Dans les faits, les bordures supérieures et latérales de l'écran ne font moins d'un centimètre (6,9 mm selon le constructeur), tandis que la bordure inférieure reste assez large. Au-dessus de l'écran, vous serez peut-être étonnés de ne pas trouver de webcam, uniquement disponible en option sur ce modèle. Dommage. On notera aussi l'absence, cette fois sur le châssis, d'un capteur d'empreintes digitales. Comme c'est le cas sur de nombreux laptops gamer, ASUS fait l'impasse sur l'identification biométrique... là aussi on le regrette.
Si l'assemblage est très soigné, avec des pièces bien ajustées et un sentiment global de qualité (ce que l'on est heureusement en droit d'attendre sur une machine proposée à ce tarif), il convient de souligner l'une des caractéristiques du Zephyrus S GX701 : sa base « dépliable ». Pour améliorer les flux d'air à l'intérieur du châssis, et ainsi faciliter la dissipation thermique des composants, le dessous du corps en métal de l'appareil se soulève légèrement vers l'arrière. La chose n'est pas nécessairement très élégante, mais elle permet de compenser la finesse du laptop lorsqu'on lui en demande beaucoup et que le duo CPU / GPU s'active. Nous verrons plus loin si la méthode est efficace pour maintenir les températures au plus bas, mais l'on peut dès à présent dire que cette astuce a pour inconvénient de rendre une partie de l'appareil vulnérable aux chocs et potentiellement fragile.
Heureusement, une fois l'écran replié tout reprend son positionnement initial. Lors du transport, ce segment dépliable ne sera donc plus un problème.
Vous l'aurez probablement noté au premier regard, le clavier Zephyrus S est bas sur le châssis, très bas. Toute la partie supérieure du châssis est réservée à un large espace de ventilation simplement percé par la touche de mise sous tension et agrémenté d'un large logo ROG. Cette disposition atypique, qu'ASUS a reprise pour son non moins surprenant ZenBook Pro Duo (testé sur Clubic en octobre), force le trackpad à déménager sur la droite et à adopter un format tout en hauteur. Ce dernier n'est pas cliquable et s'avère souvent contraignant de par sa forme, mais il se montre relativement précis et l'on finit par s'y habituer. Il peut par ailleurs servir de pavé numérique à l'aide d'une touche à activer. Pour pallier aux lacunes de son trackpad, ASUS compte sur le fait que l'on branchera tôt ou tard une véritable souris en USB. Logique sur ce type d'appareils.
Nous serons nettement moins cléments avec le clavier qui nous est proposé. S'il n'est pas foncièrement mauvais, il ne nous aura convaincus ni pour jouer ni pour travailler. La principale raison de cette déconvenue tient à son emplacement, bien trop bas pour être utilisé confortablement. Sur le ZenBook Pro Duo, ASUS fournissait un repose-poignets détachable qui permettait de palier à ce placement handicapant, ici rien de tel en vue (et il ne s'agit pas d'un accessoire que l'on peut acheter à part sur le site du constructeur). Lorsqu'on utilise le Zephyrus S, les mains sont donc toujours légèrement levées et l'on adopte une position vite inconfortable. Ajoutez à cela des touches très plates et trop petites et vous obtenez un ensemble vraiment perfectible. ASUS paye la finesse de son produit par un clavier peu plaisant à l'usage et inconfortable en jeu.
Notons par contre la présence de quelques raccourcis intéressants, qui nous permettent d'accéder rapidement à des outils de monitoring ou encore de switcher d'un profil de performances à l'autre (ce qui aura pour conséquence de booster les performances et la ventilation, par exemple). Plus étonnant peut-être : une molette est ajoutée juste au-dessus du clavier pour régler le volume en un coup de roulette. C'est amusant et pratique à l'usage, d'autant qu'un clic sur cette molette permet de couper le son instantanément. Croyez-nous, ça change des touches traditionnelles que l'on passe son temps à chercher.
300 Hz, vraiment utile face au 144 Hz ?
Avec son Zephyrus S GX701, ASUS est très fier d'avoir dégainé le premier une dalle 1080p capable de cracher jusqu'à 300 images par secondes sur certains jeux. Pour enfoncer le clou, le géant taïwanais exhibe ici quelques certifications racoleuses. On hérite donc d'un écran Full HD IPS certifié Pantone pour une restitution très fidèle des couleurs. Comme évoqué en début d'article, une couverture à 100% de l'espace colorimétrique SRGB est aussi de la partie pour ce panneau compatible HDR, mais il ne faut pas compter pour autant sur une gestion complète du spectre DCI-P3.Dans les faits, cela n'empêche pas de profiter d'un affichage convaincant, avec de belles couleurs qui ne tirent pas vers les bleus. La restitution est fidèle, bien contrastée, et les noirs sont valables. On regrette par contre que la dalle choisie par ASUS ne soit pas plus lumineuse, mais l'on reste dans la moyenne de ce que nous avons pu voir sur bien d'autres laptop gaming au cours de l'année 2019.
Côté résolution, pas de quoi sauter au plafond. Avec 1920 par 1080 pixels sur une dalle de 17,3 pouces, la finesse d'affichage est suffisante, mais n'a rien d'exceptionnel. Il s'agit clairement d'un parti pris, ASUS se rattrape sur la fréquence d'affichage — et dans une moindre mesure sur un temps de réponse calé à 3 ms.
On en vient donc à la grande question du 300 Hz. Qu'apporte-t-il de plus que les dalles 144 Hz qui se répandent de plus en plus sur le marché ? Pour répondre encore faut-il trouver des jeux capables de tirer pleinement parti de ce type de rafraîchissant. Il ne sont pas nombreux et il faut souvent s'attarder dans les paramètres (voir même tricher un peu avec les fichiers du jeu) pour réussir à passer le cap des 144 Hz ou 240 Hz.
Lorsque ASUS nous a fait parvenir le Zephyrus S, une liste des titres compatibles nous a été fournie. Elle comportait pour l'essentiel Overwatch, CS: Go et Rocket League. Rainbow Six Siege et DOTA 2 étaient aussi mentionnés, mais en restant l'un comme l'autre campés à près de 240 Hz, sans pouvoir aller au-delà.
Un motif se dessine donc pour cet écran 300 Hz : il se destine avant tout aux amateurs d'eSport les plus enragés, aux joueurs ayant besoin d'un nombre de FPS proprement ébouriffant. Monsieur tout le monde, lui, sera déjà heureux comme un pou avec une dalle 144 Hz. Car si ce seuil apporte un vrai confort à l'usage (que ce soit en jeu ou simplement en surf et en bureautique), le palier franchi avec le 300 Hz est nettement moins probant selon nous. Encore moins pour les joueurs peu avertis ou sensibles aux questions de très hauts taux de rafraichissement.
Par acquit de conscience nous avons quand même lancé CS: Go. Le titre se montrait extrêmement réactif à près de 200 Hz, sans vraiment monter plus haut sur l'appareil, et se montrait très plaisant à prendre en main. Plus qu'en 144 Hz ? Pas tellement selon nous, mais nul doute que le concept de passer outre cette limite a son public. En résumé, si vous n'êtes pas un féru d'eSport, contentez-vous de la dalle 144 Hz proposée par défaut sur le Zephyrus S, elle vous suffira, nous en sommes certains.
Core i7-9750H / 32 Go de RAM / RTX 2070 : un ménage à trois fructueux
Pour nous faire une idée précise des performances d'un trio que l'on est de plus en plus habitués à trouver sur laptop, nous avons lancé deux titres compatibles avec le ray-tracing de NVIDIA : Control et Shadow of the Tomb Raider, pour un résultat convaincant dans les deux cas.Sans surprise particulière, le tandem Core i7-9750H et RTX 2070 assure. D'autant qu'il était épaulé de 32 Go de mémoire vive sur notre machine de prêt. Sur le titre des Finlandais de Remedy, nous parvenions à atteindre les 40 à 50 FPS avec tous les détails les plus élevés et le ray tracing activé à son plus haut niveau. Le jeu était alors rutilant et restait parfaitement fluide.
Une fois le ray tracing désactivé, le framerate bondissait de 30 points pour se stabilisait à près de 70 images par seconde en moyenne. La fluidité n'en était que bien plus plaisante, mais se priver des jolis effets concoctés par NVIDIA nous paraît dommage, surtout sur un jeu comme Control, qui les exploite très bien.
Au final, le meilleur compromis sur cette configuration était selon nous d'opter pour le ray tracing en niveau élevé, tout en activant le DLSS. L'occasion de constater que ce dernier a fait des progrès depuis le lancement des GeForce RTX. Si une légère perte de netteté reste à déplorer, nous passions à plus de 60 FPS dans pratiquement tous les cas.
Sur Shadow of the Tomb Raider, avec les ombres par ray tracing activées et réglées sur leur niveau Ultra, le framerate se stabilisait en intérieur (dans l'un des environnements les plus probants pour les ombres par DXR) entre 60 et 70 FPS, avec quelques pointes à 80 images par secondes dans les zones moins gourmandes en ressources. Un seuil atteint avec l'ensemble des réglages en Ultra et tous les détails activés. Petit bémol toutefois, le DLSS est ici moins convaincant que sur Control, avec une dégradation notable de la qualité d'image pour un gain relativement minime en termes de fluidité (comptez une petite dizaine d'images par seconde en plus, à peine). Nous avons préféré le laisser désactivé.
Reste la question des températures. Armé de HWMonitor, nous avons relevé entre 85 et 90 pour degrés la partie CPU en jeu, sous Control, et à peu près autant sous Shadow of the Tomb Raider. Côté GPU, on restait à plus ou moins 75 degrés (avec une pointe à 78 degrés). De quoi permettre à notre RTX 2070 de donner le meilleur d'elle-même. Et rappelons par ailleurs que cette dernière est légèrement overclockée sur le Zephyrus S.
Pour pousser le processeur dans ses derniers retranchements et avoir un aperçu d'éventuels problèmes de surchauffe, nous avons enfin lancé notre traditionnel stress test sous AIDA64. Après 30 minutes de charge à 100%, le Core i7-9750H du Zephyrus S affichait une température avoisinant les 100 degrés et un taux de thermal throttling quasiment constant, mesuré à plus ou moins 13%. Conséquence : des fréquences souvent en dessous des 3,50 GHz et donc des performances partiellement amputées lors d'une forte utilisation du processeur. Un problème qui pourra, par exemple, avoir des répercussions en montage vidéo ou dans les jeux les plus gourmands en calcul CPU.
Le moment est donc venu de faire un état des lieux du système de dissipation d'ASUS, dont nous n'avons pas encore beaucoup parlé. Au regard de la chauffe que nous avons observée, il est plus facile de comprendre pourquoi le constructeur a opté pour un châssis en partie dépliable. Sans ce système, la gestion des températures aurait certainement été chaotique.
Reste que le bilan global n'est pas tout à fait satisfaisant, non seulement le refroidissement de notre Zephyrus S est insuffisant pour éviter la surchauffe (et donc la baisse automatique des fréquences du processeur), mais il se montre vite bruyant, avec un sifflement très audible en jeu ou en calcul CPU. Nous aurions aimé trouver mieux sur un appareil proposé à pratiquement 3000 euros, et dont le châssis réserve autant de place à la dissipation. Au point d'ailleurs de compromettre l'ergonomie du laptop. Heureusement, dans l'absolu, les performances sont là et notre GeForce RTX 2070 OC parvient — elle — à s'exprimer dans de très bonnes conditions.
Autonomie : la petite cerise sur un gros gâteau ?
Traditionnellement peu sensibles à l'autonomie, les laptops gaming se contentent le plus souvent d'une petite poignée d'heures sur batterie et rien de plus. N'y allons pas par quatre chemins, le Zephyrus S ne s'illustre pas par une endurance à toute épreuve, mais l'on peut quitter les prises secteur pendant 4 à 5 heures sans craindre la panne sèche. Toutes proportions gardées, ce n'est pas si mal. Pour ce faire, il faut toutefois se tourner vers le preset silencieux proposé par ASUS. Pour illustrer notre propos, nous avons tenté d'estimer l'autonomie du laptop en lecture vidéo.Sur Netflix (via Edge), avec le rétroéclairage du clavier coupé, la luminosité à 70% et un casque branché, nous sommes parvenus à tenir 4h50 sur batterie avant de devoir brancher l'ordinateur. C'est convenable pour le segment des PC portables gaming. En utilisation bureautique, avec une luminosité à 50%, le rétroéclairage coupé et le mode silencieux actif, comptez un tout petit peu plus de 5 heures. Rien de renversant, mais c'est correct.
Un point rapide sur le son avant de passer aux mots de la fin. Sur ce plan, le Zephyrus S nous a semblé correctement équilibré, avec des haut-parleurs très convenables, bien qu'axés sur les médiums. En dépit d'un son qui perd vite en précision, les basses ne sont pas totalement inexistantes et les aigus sont là sans être trop criards. Le volume maximum des haut-parleurs demeure toutefois assez modéré, tout comme celui de la sortie casque à laquelle nous n'avons pas grand-chose d'autre à reprocher. Le Zephyrus S n'est pas un mélomane, certes, mais il fait son travail sans démériter sur le volet audio. En ne lui en demandait pas plus.
ASUS ROG Zephyrus S GX701GWR (GX735), l'avis de Clubic :
Le ROG Zephyrus S GX701GWR (GX735) est une belle machine, c'est indéniable, mais la concurrence n'est pas à ignorer. Le produit d'ASUS est en effet positionné sur un segment très achalandé en appareils performants et profitant de châssis, certes plus épais, mais plus robustes et capables d'une dissipation supérieure. Citons par exemple le Predator Triton 500 d'Acer, que nous testions à la rentrée.Outre l'offre de la concurrence, le Zephyrus S GX701GWR se traine quelques casseroles gênantes, comme un clavier mal placé et peu agréable en jeu, un système de dissipation perfectible (et la surchauffe qu'il entraîne), ou encore une base dépliable qui fragilise une partie du châssis une fois l'ordinateur ouvert. Des lacunes heureusement compensées par un écran IPS maîtrisé et convaincant, de bonnes performances dans l'absolue, un design relativement sobre et une connectique généreuse. Suffisamment pour convaincre ? Oui, mais pas entièrement, d'autant que le prix tutoie ici gentiment le seuil des 3000 euros. Nous estimons qu'ASUS devrait faire encore mieux pour ce budget.
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