Test du ASUS TUF Gaming A14 : un bon choix dans l'ombre du Zephyrus G14 ?

Présenté début juin à l'occasion du Computex 2024, l'ASUS TUF Gaming A14 est le tout nouveau gamer compact du constructeur taïwanais. Comme son nom l'indique, l'appareil est positionné sur le milieu de gamme de la marque, sous l'égide de la gamme « TUF », qui a bâti sa réputation à l'aide de produits bien équipés et plus abordables que ceux de la lignée ROG. Voyons si ASUS reste fidèle à ce credo.

Conçu pour évoluer en parallèle de l'excellent ROG Zephyrus G14 2024, lancé juste après le dernier CES, le TUF Gaming A14 est le premier modèle de 14 pouces lancé par ASUS sur sa gamme de PC portables « TUF ». Cette lignée a profité d'une forte montée en gamme ces deux dernières années, si bien que les modèles TUF n'ont parfois plus grand-chose à envier à certains appareils ROG. Le TUF Gaming A14 est l'un des produits les plus symptomatiques de ce phénomène observé dans l'offre d'ASUS. Un atout sur le papier et à l'usage, mais un inconvénient pour le portefeuille, car cette montée en gamme s'accompagne d'un placement tarifaire peut-être un brin hardi.

En dehors des promotions, l'appareil est en effet affiché à partir de 1 700 euros. Pour ce prix, il se contente d'un processeur AMD d'ancienne génération, le Ryzen 7 8845HS, de 16 Go de LPDDR5X, de 1 To de SSD et d'une petite GeForce RTX 4050. Le modèle qu'ASUS France nous a fait parvenir en prêt est le plus intéressant. Il regroupe cette fois un processeur AMD de dernière génération, le Ryzen AI 9 HX 370, mais aussi 32 Go de mémoire vive en LPDDR5X, 2 To de SSD et une carte graphique dédiée NVIDIA GeForce RTX 4060… pour un tarif nettement le plus dispendieux : comptez 2 200 euros en tarif recommandé.

Nous allons voir comment l'appareil se défend, face à ses concurrents, mais aussi et surtout face à son cousin, le ROG Zephyrus G14, qui se négocie, rappelons-le, entre 2 000 et 2 800 euros au catalogue d'ASUS.

Design : sobriété et efficacité en format compact

Avec 31,1 x 22,7 x 1,69 centimètres pour 1,46 kilo, le nouveau TUF Gaming A14 se paye le luxe d'être quelques grammes plus léger encore que son cousin le Zephyrus G14, et quasiment aussi fin. Au petit jeu de la finesse et de la légèreté, il parvient d'ailleurs lui aussi à surclasser ses concurrents.

Les Razer Blade 14, HP Omen Transcend 14 et autres MSI Cyborg 14 sont tous moins compacts et un chouia plus lourds. ASUS conserve donc un avantage sur ce point. Plus concrètement, gardez en tête que le TUF A14 est particulièrement adapté à une utilisation nomade, à quelques heures de travail sur un coin de table ou à une session gaming improvisée sur une tablette de TGV. Il se montre en effet à peine plus encombrant qu'un MacBook Air 13. C'est dire.

Sur le plan des matériaux employés, l'appareil ne démérite pas non plus. Bien qu'un peu plus rudimentaire que le très raffiné G14, le TUF A14 profite du savoir-faire d'ASUS en matière de finitions et de qualité d'assemblage. Son châssis est composé d'une coque en plastique noire, insérée entre deux plaques d'aluminium grises. L'une est vissée en dessous du châssis, l'autre est fixée à l'arrière de l'écran, sur le capot.

Ce carénage confère à l'appareil un caractère bicolore élégant ainsi qu'une dose de solidité supplémentaire. Nous n'avons d'ailleurs pas été inquiets lors de nos tests, de nos manipulations, et plus globalement durant nos deux semaines d'utilisation : l'ensemble paraît robuste et inspire confiance.

Les deux plaques en alu, en dessous du châssis et sur le capot © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

En dépit d'un rendu peut-être un peu trop « plastique », le tandem clavier/trackpad s'avère lui aussi convaincant. Certes, il impliquera probablement un temps d'adaptation chez les utilisateurs habitués aux grands formats, mais notre petit clavier rétroéclairé fait bonne impression à l'usage.

La profondeur de course est suffisante pour assurer un bon confort, en jeu comme en bureautique, le rebond est souple, et le silence de la frappe appréciable. On arguera néanmoins que les touches, un peu petites, nuisent à la précision. Cela pourrait éventuellement en gêner certains, au même titre que l'étroitesse intrinsèque au format 14 pouces, même s'il s'agit avant tout d'une affaire d'habitude. Les utilisateurs d'ultraportables ne seront pas dérangés bien longtemps. Dernier point à mettre en évidence : l'absence d'effets RGB sur le clavier. Une lacune très relative, selon nous.

Le trackpad, pour sa part, offre une surface de glisse satisfaisante compte tenu de la compacité globale de l'appareil. Bien qu'un peu durs, les clics appuyés sont précis, et l'expérience d'utilisation est convenable. On n'en demande pas plus sur un produit gaming, qui a de toute façon vocation à être utilisé le plus souvent avec une souris externe.

Le clavier est rétroéclairé… © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Comme à son habitude, ASUS fait fort sur les connectiques. La marque nous a habitués ces dernières années à toujours loger une belle variété de ports sur ses modèles ultraportables… et le TUF A14 n'est pas une exception. On y trouve une sortie HDMI 2.1, deux ports USB-A 3.2 Gen 2, un port USB-C 3.2 Gen 2 (prenant en charge l'affichage en DisplayPort), un port USB 4 Type-C (avec DisplayPort et Power Delivery), un lecteur de cartes micro-SD et une prise casque jack de 3,5 mm. Pas mal, pour un modèle aussi compact !

Les connectiques sur les côtés droit et gauche du TUF A14 © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

L'appareil profite enfin d'une webcam 1080p honnête. Entendons-nous bien, ce n'est pas avec elle que vous pourrez streamer jusqu'au bout de la nuit, mais pour des appels vidéo occasionnels, elle fera le job sans démériter. Sans être exceptionnelle, la captation est en effet valable, avec un piqué suffisant et des couleurs plutôt fidèles lorsque les conditions de lumière sont réunies. Évidemment, dans une pièce sombre, le rendu est fatalement moins bon, mais l'on se console alors avec les capteurs adjoints à cette caméra. Ils lui ouvrent les portes de l'identification faciale, et c'est tant mieux, car aucun capteur d'empreinte digitale n'est au menu.

La webcam fait le job sans être exceptionnelle © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sans surprise, les deux haut-parleurs de 2 watts chacun, logés sous le châssis, diffusent pour leur part une expérience audio banale, principalement axée sur les médiums. Nous les qualifierons simplement de « viables », en dépannage, pour regarder une vidéo YouTube sur le pouce, par exemple. Pour jouer ou regarder un film, connecter un casque sera plus que recommandé.

Terminons en évoquant rapidement l'accès aux composants et le potentiel évolutif de ce petit TUF Gaming A14. Pour ce faire, il suffit de retirer la plaque inférieure du châssis, retenue par 11 petites vis Phillips. On constate alors que seuls le SSD et la batterie peuvent être remplacés, au même titre que le modem Wi-Fi. La mémoire vive (modules LPDDR5X obligent) est quant à elle soudée à la carte mère.

Écran : le principal compromis, il est là

Quelle que soit la configuration choisie, ASUS équipe son TUF Gaming A14 d'un écran IPS QHD+ (2 560 par 1 600 pixels) de 14 pouces, montant à 165 Hz et certifié NVIDIA G-Sync. Selon la fiche technique du produit, cette dalle (fabriquée par le Chinois BOE) se contente d'une couverture de l'espace de couleurs sRGB. Avec nos outils de mesure et le logiciel DisplayCal, voyons concrètement quelle qualité d'affichage nous est proposée.

Comme d'habitude, nous commençons par mesurer la luminosité maximale du panneau LCD. Elle s'élève en l'occurrence à 456 cd/m², au maximum et en SDR. Cette luminance s'avère suffisante dans la plupart des contextes, d'autant qu'un revêtement mat est appliqué à l'écran. Attention toutefois à certains cas de figure particuliers, en extérieur ou près d'une fenêtre par exemple, où la lisibilité est alors loin d'être optimale.

Le contraste est pour sa part décevant. Avec un ratio estimé par notre sonde à 1162:1, les noirs paraissent plutôt gris, et les contenus affichés manquent un peu de profondeur. On remarque par ailleurs très vite des problèmes de fuites de lumière dans les angles supérieurs de cette dalle IPS. L'écran semble donc bien au rang des compromis faits par ASUS pour maîtriser ses coûts de fabrication.

Ce pressentiment se confirme un peu plus lorsqu'on se penche sur la couverture des principaux espaces colorimétriques. En la matière, et comme prévu, le spectre sRGB est pris en charge à hauteur de 98,9 %, mais l'espace de couleurs DCI-P3 n'est pour sa part supporté qu'à 70 %. On peut donc dire d'office que cet écran ne satisfera pas les utilisateurs créatifs. Pour de l'étalonnage ou de la retouche photo, il vaudra mieux aller voir ailleurs (sur le Zephyrus G14 ou le HP Omen Transcend 14, par exemple, tous deux équipés d'un écran OLED beaucoup plus enjôleur).

Par défaut, la température de l'écran est trop froide © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Malheureusement, les choses ne s'arrangent pas côté calibration. Car si la fidélité des couleurs est au rendez-vous, avec un Delta E parfait, mesuré à 2,2 (il doit idéalement être égal ou inférieur à 3), la température de l'écran est bien trop froide par défaut. Nous relevons en effet 7 126 kelvins, en lieu et place des 6 500 kelvins que nous aurions aimé approcher. L'onglet « GameVisual » de l'utilitaire ASUS ArmouryCrate permet toutefois de corriger à la main cette calibration perfectible pour aboutir à un résultat plus convaincant.

Dans l'ensemble, la qualité d'affichage offerte par le TUF Gaming A14 reste bonne, surtout après les ajustements manuels évoqués plus haut, mais elle est loin de pouvoir rivaliser avec celle proposée par le dernier ROG Zephyrus G14. C'était prévisible, compte tenu de l'écart de prix entre les deux appareils, mais ASUS nous a tellement habitués à distribuer les dalles OLED un peu partout sur son catalogue de PC portables que la présence d'un panneau IPS sur ce nouveau TUF sonne globalement comme un difficile retour en arrière. A fortiori sur un produit vendu, dans le cas de notre machine de test, à 2 200 euros. Oui, tout de même.

Performances : un tandem AMD/NVIDIA suffisant ?

Sur le plan des performances, le TUF Gaming A14 se rattrape, du moins dans sa version haut de gamme. Il embarque en effet la meilleure configuration disponible sur cette référence. On retrouve ainsi un tout nouveau processeur AMD « Strix Point » (lancé en juillet) : le Ryzen AI 9 HX 370. Déjà aperçue sur le Zenbook S16, cette puce regroupe 12 cœurs et 24 threads cadencés à un maximum de 5,1 GHz, et 36 Mo de cache, tout en opérant à 28 watts de TDP.

On y trouve également avec partie graphique AMD Radeon 890M, intégrée, et un NPU XDNA, intégré lui aussi, offrant jusqu'à 50 TOPS de puissance dévolue à l'IA. On arguera néanmoins qu'avec ses 233 TOPS, la NVIDIA GeForce RTX 4060 logée à bord de notre TUF A14 (et qui monte ici jusqu'à 100 watts de TGP, avec 75 watts par défaut et 25 watts supplémentaires grâce à la fonction Dynamic Boost) fera du bien meilleur travail sur les fonctionnalités d'IA des logiciels de création compatibles, mais aussi sur les fonctions Copilot de Windows 11.

Quoi qu'il en soit, ce duo Ryzen AI 9 HX 370 et RTX 4060 est ici épaulé par 32 Go de mémoire vive en LPDDR5X à 7 500 MHz. De quoi délivrer un niveau de puissance intéressant sur cette machine compacte. Du moins sur le papier. Voyons ce qu'il en est dans le feu de l'action.

Commençons par les résultats obtenus en benchmarks. Sur le plan CPU, on constate que le Ryzen AI 9 HX 370 est bien géré… en tout cas sur secteur. Dans ce contexte, nous relevons 115 points en single-core et pas moins de 1 204 points en multi-core pour la nouvelle puce d'AMD. Un gros potentiel largement bridé lorsqu'on passe sur batterie, avec cette fois 99 points en single-core « seulement » et 790 points en multi-core. On tombe alors pratiquement au niveau d'une puce d'ancienne génération Intel Core Ultra 7 155H (Meteor Lake), ce qui déçoit un peu à l'heure où les processeurs ARM de Qualcomm parviennent, bon an mal an, à délivrer des performances équivalentes sur secteur ou sur batterie.

Cet écart de performances observé entre ces deux cas de figure, on le retrouve également sur Cinebench R23. Ceci étant, si l'on s'en tient aux résultats sur secteur (qui prévalent pour un PC portable gaming), on constate que le bilan est rudement solide, notamment en multi-core, avec 23 277 points au compteur, contre 1 962 points en single-core.

À titre de comparaison, le Core i7-13620H du MSI Cyborg 14 cumulait 1 795 points en calcul single-core, mais seulement 11 979 points en multi-core sur le même outil. Le Ryzen 9 8945HS du Razer Blade 14 2024 y obtenait pour sa part 16 182 points en multi-core, contre 1 771 points en single-core.

Le Core Ultra 9 185H du HP Omen Transcend 14 montait quant à lui à 1 824 points en single-core et 16 889 points en multi-core. Enfin, le Ryzen 9 8945HS du ROG Zephyrus G14 récoltait 16 631 points en calcul multi-core et 1 684 points en single-core, toujours sur Cinebench R23 et sur secteur. En d'autre termes, le TUF Gaming développe, lorsqu'il est branché, les meilleurs performances CPU de sa catégorie d'appareil. Bien joué, ASUS.

Côté GPU cette fois, notre RTX 4060 (100 watts) réussit à marquer 4 917 points en score graphique sous 3D Mark Time Spy Extreme. C'est bien, très bien même. Avec ses 45 watts de TGP seulement, la RTX 4060 du Cyborg 14 se limitait pour sa part à 3 520 points sur le même outil, tandis que la RTX 4070 (65 watts seulement) du HP Omen Transcend 14 nous limitait à 4 010 points sur Time Spy Extreme.

La carte graphique dédiée de notre petit TUF Gaming A14 évolue donc sur une tout autre échelle de valeurs, même si, fatalement, les RTX 4070 installés à bord des Razer Blade 14 (140 W) et ROG Zephyrus G14 (90 watts) la surclassent sans moufter, avec 5 966 points et 5 371 points respectivement.

Cette RTX 4060 bien exploitée par ASUS s'en sort avec les honneurs en jeu, comme on pouvait s'y attendre. En définition QHD+, avec les réglages Ultra et le ray tracing activé au niveau le plus élevé, Cyberpunk 2077 tient les 40 FPS en moyenne. Une fois le DLSS3 activé, on dépasse légèrement les 50 FPS, avec la même qualité graphique.

Si l'on conserve les mêmes réglages et la même définition, mais que l'on passe sur Dying Light 2, le constat est là aussi flatteur : un peu plus de 67 FPS en moyenne, contre près de 95 FPS une fois la technologie Frame Generation de NVIDIA activée. De quoi profiter sans problème la dalle QHD+ installée sur le TUF, et motoriser les derniers AAA sans réelle limitation.

Les températures relevées lors de l'utilisation du TUF A14 © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Ce bilan très positif en matière de performances, notre TUF A14 l'étend à la question du refroidissement. En stress test sous AIDA64, l'appareil chauffe peu, tient bien les fréquences de son CPU, évite le thermal-throttling… et tout cela en maîtrisant le bruit émis. Nous mesurons en effet 50 décibels à 40 centimètres de l'écran. Vous entendrez les ventilateurs, c'est clair, mais cette valeur n'a rien d'exubérant pour un PC gaming.

Quant au point le plus chaud relevé par notre caméra thermique, il s'élève à 48 degrés, principalement sur une grille installée à l'arrière du châssis.

Terminons par notre traditionnelle mesure des vitesses de notre barrette SO-DIMM PCIe Gen 4. Là aussi, tout va bien, avec 5 277 Mo/s en lecture et 4 828 Mo/s en écriture, ce qui nous paraît très correct pour un SSD de 2 To.

Autonomie : deux pas derrière ses concurrents

Le TUF Gaming A14 est équipé d'une batterie de 73 Wh, soit exactement la même capacité que sur le ROG Zephyrus G14 2024… et pourtant, il se contente d'une autonomie nettement plus restreinte.

Face à son cousin, qui parvenait à tenir entre 7 et 8 heures sur batterie, notre TUF s'éteint pour sa part au bout de 4 heures et 35 minutes une fois débranché, et ce, dans le cadre de notre test d'endurance habituel (lecture de vidéos YouTube sur Edge, en définition 1080p, avec la luminosité de l'écran à 100 %, le rétroéclairage du clavier coupé, un casque branché et les paramètres d'alimentation les plus favorables à l'économie d'énergie).

Difficile donc d'être impressionnés. On se situe dans la moyenne basse des PC portables gaming, sans possibilité d'atteindre le cap, symbolique tout du moins, de la journée de travail sur batterie. Le Razer Blade 14 2024, lui, tenait de son côté entre 6 et 7 heures sur batterie, contre 3 à 4 heures pour le MSI Cyborg 14, positionné toutefois sur l'entrée de gamme.

La recharge se fait quant à elle en un peu moins de deux heures, à l'aide d'un chargeur 200 watts doté d'une connectique propriétaire. Il est cependant possible de recharger l'appareil à l'aide d'un chargeur USB-C tiers, plus compact, avec le port USB-4 compatible PowerDelivery, logé sur le flanc gauche de l'appareil.

ASUS TUF Gaming A14 : l'avis de Clubic

Concurrence : quelles alternatives au TUF Gaming A14 ?