Test Gigabyte Aorus 16X (2024) : projecteur RGB et performances pour ce PC portable résolument gamer

Présenté en début d’année et aperçu à Las Vegas dans les couloirs du CES, le Gigabyte Aorus 16X est un gamer milieu de gamme aux spécifications intéressantes, et au look… littéralement haut en couleur. Équipé d’un tandem Intel/NVIDIA et débutant à moins de 2 000 €, l’appareil a de quoi éveiller notre intérêt. Voyons ensemble s’il parvient à le retenir.

En 2024, les PC portables gamer, ce n’est pas ce qui manque. Sur un marché saturé, les marques ont parfois recours à des moyens quelque peu désespérés pour tenter de faire émerger leur modèle de la masse de machines positionnées sur ce segment. A fortiori sur un milieu de gamme très peuplé, où la qualité ne manque pas.

Pour son Aorus 16X, le Taïwanais Gigabyte a donc opté pour une approche qui va plutôt à rebours des tendances de l’année, en redoublant d’efforts sur l’intégration de RGB et d’effets chatoyants sur un marché qui revient peu à peu à une forme de sobriété (voire de maturité diront certains) après des années d’exubérances.

Mais derrière ce gamer coloré un brin tape-à-l’oeil (il est le premier à embarque un « projecteur de lumière » pour afficher le nom Aorus sur votre bureau… oui, carrément), se cache un PC portable gaming puissant et bien positionné sur le plan tarifaire. Nous allons voir ensemble si ce modèle tient vraiment toutes ses promesses, mais avant toute chose, voici la configuration détaillée de notre unité de prêt.

L’exemplaire Core i7-13650HX/RTX 4060 que Gigabyte France nous a fait parvenir en prêt est officiellement affiché à 2 000 euros, mais il se négocie dans les faits aux environs de 1 500 euros chez les revendeurs en ligne français, à l’heure où nous rédigeons ces lignes.

L’appareil se décline en au moins trois versions plus haut de gamme : l’une équipée du même processeur, mais avec cette fois une RTX 4070 ; une autre dotée d’un Core i7-14650HX et d’une RTX 4070 pour 2 300 euros (souvent soldée à environ 1 800 euros d’après nos observations) ; et une dernière configurée avec un puissant Core i9-14900HX et une RTX 4070, montant à 2 700 euros prix catalogue (mais souvent vendue à près de 2 300 euros en ligne).

Design : kitsch ou fun ? À vous de choisir…

Avec 35.6 x 25.4 x 2.7 cm pour 2,3 kg sur la balance, l’Aorus 16X ne fait pas le choix de la compacité ou de la légèreté. Il s’apparente en cela à certains modèles plutôt mastoc que nous avons pu tester ces derniers mois, comme le Dell G16 ou l’ASUS ROG Strix Scar 17, pour ne citer qu’eux.

Avec ce produit, Gigabyte n’opte pas non plus pour la sobriété. Car en dépit d’une robe noire discrète, aux légers reflets bleus, l’appareil mise sur un clavier RGB comprenant des touches transparentes (A, Z, E, R, Q, S, D), mais aussi sur une bande lumineuse RGB, placée au-dessus des grilles d’aération arrière, ainsi que sur le fameux « projecteur de lumière » — qui permet d’afficher le nom « Aorus » sur le bureau. Une première pour un PC portable gamer, clame Gigabyte. De notre côté, cet effet RGB nous rappelle beaucoup ce que permettaient déjà certains moniteurs gaming ROG Strix il y a quelques années. C’est amusant et kitsch, complètement inutile, mais désactivable en trois clics au besoin.

L'Aorus 16X est plutôt trapu // © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Si son style affirmé peut rebuter, ou au contraire attirer (après tout, il est assez « fun »), l’Aorus 16X souffre néanmoins de quelques petits soucis de finition. La prise casque a par exemple tendance à dépasser légèrement du châssis, tandis que la prise d’alimentation ne s’enfonce, à l’inverse, pas jusqu’au bout dans la connectique dédiée. Au départ, nous avions d’ailleurs cru l’avoir mal branchée.

Dans l’ensemble, la qualité de construction de ce gamer de 16 pouces est cela dit honnête. Le châssis est en plastique, et son capot en aluminium, mais l’assemblage des différentes pièces de carénage est sérieux. On remarque par contre que le cadre de l’écran manque un peu de rigidité. Il faudra donc éviter toute torsion ou choc à cet endroit sous peine d’endommager potentiellement la dalle LCD.

Côté clavier, le bilan est bon. Confortable et globalement précis, ce dernier offre en revanche une profondeur de course assez faible et un rebond souple, qui n’est pas pour nous déplaire, mais qui peut surprendre au départ. On apprécie toutefois le silence des touches, autant que l’on peut regretter l’absence de pavé numérique. Ici Gigabyte préfère un clavier centré avec de larges rebords, plutôt qu’un clavier pleine taille. Un parti pris de plus en plus courant sur les PC portables gamers pourra-t-on arguer.

Le trackpad est quoi qu’il en soit une bonne surprise. Étonnamment précis, il propose une belle surface de glisse et s’avère intégralement cliquable. Nous avons pris plaisir à l’utiliser en complément d’une souris externe, mais attention, à l’inverse du clavier, ce pavé tactile est assez bruyant. Rien de bien grave, mais nous préférons le mentionner.

On apprécie également les nombreuses connectiques embarquées sur les flancs du produit. Y sont en effet alignés une prise d’alimentation, une prise RJ-45, une sortie HDMI 2.1, un port USB-A 3.2 Gen 2, un port USB-C Thunderbolt 4 (support USB4, DisplayPort 1.4 et Power Delivery 3.0), un port USB-A 3.2 Gen 2, un port USB-C 3.2 Gen 2, un lecteur Micro SD (UHS-II), et une prise jack 3,5 mm. Seule la présence d’un lecteur Micro SD en lieu et place d’un lecteur de cartes SD plein format nous chagrine un peu sur un PC de cette taille.

Cerné de fines bordures, l’écran 16:10 de notre Aorus est pour le reste surmonté d’une webcam 1080p d’assez bonne qualité. En dépit d’un rendu qui perd sérieusement en netteté lorsque la lumière vient à manquer, ce capteur est suffisant pour nous dépanner ponctuellement sur Zoom ou Teams, et surtout, il est épaulé de capteurs infrarouges pour gérer l’identification faciale via Windows Hello. Tant mieux, car aucun capteur d’empreintes n’est autrement d’actualité.

Nous passerons vite sur les deux tout petits haut-parleurs de 2W installés sous le châssis. Placés au pire endroit, ces derniers ne déméritent pas, mais ne marquent pas les esprits non plus. Ils offrent tout de même un petit peu de graves, et donc une expérience audio honnête, mais pêchent en devenant très vite brouillons dès lors qu’on passe les 80 % de volume.

Ici, en essai webcam © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

L’accès aux composants se fait quant à lui en retirant une douzaine de vis torx à l’aide d’un tournevis de précision. On découvre alors une batterie que l’on pourra facilement remplacer au besoin, ainsi qu’un emplacement M2 laissé vacant. La mémoire vive au format SO-DIMM peut également être changée, au même titre que le SSD M2 déjà installé et le modem Wi-Fi. Les perspectives d’évolution sont donc satisfaisantes sur ce produit.

Écran : une dalle QHD+ viable, mais imparfaite

Quelque soit la configuration choisie, le Gigabyte Aorus 16 X 2024 intègre sur un écran IPS QHD+ (2560 par 1600 pixels) montant à 165 Hz. Ce panneau LCD couvre intégralement le spectre sRGB selon sa fiche technique. Voyons ce que vaut cet écran sous notre sonde et à l’aide des mesures réalisées avec le logiciel DisplayCal.

On relève en premier lieu une luminance maximale qui atteint un pic de 408 cd/m2. C’est honnête. Cette luminosité est en effet suffisante pour la plupart des cas d’usage, surtout qu’elle est couplée à un traitement antireflet efficace, permettant de limiter les problèmes lorsqu’on travaille (ou joue) dans un environnement très éclairé. En extérieur par contre, il faudra plisser les yeux pour y voir quelque chose.

Technologie LCD oblige, il ne faut pas s’attendre ici aux noirs de l’OLED. Le ratio de contraste est d’ailleurs assez modeste sur l’écran du notre Aorus 16X, puisqu' annoncé à 8405:1 « seulement ». Nous sommes donc plutôt dans la moyenne basse des écrans IPS testés par nos soins ces derniers mois.

Cette expérience en dent de scie se poursuit sur le plan colorimétrique, avec de bonnes et de mauvaises nouvelles pour nos mirettes. D’un côté, le DeltaE relevé par nos outils est parfait (avec une valeur de 1,5, signe d’une restitution fidèle des couleurs puisque cette donnée doit être égale ou inférieure à 3 pour être optimale) ; de l’autre, la température de l’écran est trop froide par défaut (avec un indice mesuré à 6 999 kelvins en lieu et place des 6 500 kelvins idéalement attendus). En d’autres termes, les couleurs sont fidèles, mais la calibration laisse à désirer. Les plus tatillons pourront toutefois corriger cela à condition d’être outillés pour le faire.

L'écran est plus que correct pour jouer © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Comme promis, l’espace de couleurs sRGB est enfin couvert intégralement (à 98,7 % selon nos résultats), mais le spectre DCI-P3 reste en retrait (69,9 % de prise en charge seulement). Nous avons donc à faire à un écran globalement très honnête pour jouer (d’autant plus qu’il est certifié G-Sync), mais qui ne conviendra que très modérément, voire pas du tout, pour les utilisations créatives. La retouche photo ou l’étalonnage… ce ne sera pas avec lui.

Performances : beaucoup de peps pour une machine « abordable »

L’Aorus 16X que Gigabyte France nous a fait parvenir est équipé d’un processeur Intel d’ancienne génération, lancé en début d’année 2023 : le Core i7-13650HX. Ce processeur mobile regroupe 14 cores — 6 P-core et 8 E-core — et 20 threads, cadencés à un maximum de 4,9 GHz, 24 Mo de cache et monte à 55 W de TDP. Il est ici couplé à 16 Go de mémoire vive (DDR5 à 4800 MHz) et à une RTX 4060 profitant ici de son enveloppe thermique maximale sur PC Portable : 140 W.

Nous sommes donc confrontés à une configuration milieu de gamme intéressante, bien qu’un peu datée sur le plan CPU. Comme évoqué plus haut, cette configuration est la plus abordable proposée sur la lignée Aorus 16X. Voyons ce qu’elle vaut dans le feu de l’action.

Sur le plan CPU tout d’abord, notre Core i7-13650HX développe 19 800 points en multi-core et 1 799 points en single-core sur Cinebench R23. Nous sommes peu ou prou au niveau des belles performances obtenues par le même processeur sur le Dell G16 2023 (avec 1 885 points en calcul single-core et 18 413 points en multi-core), et loin devant les 1 687 points en single-core et 14 258 points en multi-core obtenus par l’AMD Ryzen 7 7840HS du Framework Laptop 16.

Toujours pour la comparaison, le Core i5-13450HX du ROG Strix G16 2023 obtenait 15 974 points en multi-core, contre 1 692 en single-core ; tandis que le très puissant AMD Ryzen 9 7945HX du ROG Strix Scar 17 2023 glanait pour sa part 33 977 points en multi-core, contre 1 908 points en single-core. Un autre monde, certes, mais sur une machine presque trois fois plus coûteuse à son lancement. En clair, les performances CPU de notre Aorus 16X restent très flatteuses en 2024, voire même avantageuses pour son prix.

Sur le plan GPU, nous n’avons pas à nous plaindre non plus. Avec ses 140 W de TGP, notre RTX 4060 se comporte bien. En benchmark sous 3D Mark Time Spy Extreme, on relève d’ailleurs un score graphique de 5 018 points. À titre indicatif, la même puce, avec le même TGP, se limitait à 4 847 points « seulement » sur le Dell G16. La RTX 4050 140 W du ROG Strix G16 2023 obtenait pour sa part 4 011 points sur le même outil, pour vous donner un repère en plus, tandis que la RTX 4070 (140 W) du Alienware m16 R2 montait vers des sommets plus importants encore avec 5 940 points au compteur.

Dans le vif du sujet, et donc en jeu, en QHD+ (la définition native de l’écran qui nous intéresse ici), notre Aorus 16X nous permet de tenir les 40 FPS en moyenne sur Cyberpunk 2077, avec les réglages « ray tracing ultra » et le DLSS 3 désactivé. Lorsqu’on l’active, la barre des 60 FPS est cette fois franchie sans trop de problèmes.

Sur Horizon Forbidden West aussi, les performances sont bonnes. Parfaitement optimisé (il était il y a encore quelques mois une exclusivité PS5) et globalement moins gourmand, le titre est propulsé à près de 60 FPS sur notre Aorus, en QHD+, sans DLSS, et avec les réglages graphiques les plus élevés. Les limites de notre configuration, nous les avons toutefois atteintes avec Alan Wake 2.

Très beau graphiquement et très gourmand en ressources, le titre de Remedy est animé sur notre machine de test à 30-40 FPS en QHD+, avec la résolution de rendu « qualité », la technologie « Frame Generation » active, le ray-tracing activé en niveau « Moyen » et le reste des réglages en «Élevé ». Notons que les 60 FPS sont possibles, mais à condition de rogner sur la qualité visuelle du titre.

Côté chauffe et bruit, l’Aorus 16X fait plutôt le choix de températures basses. Au toucher, le châssis reste donc globalement frais, y compris sous le châssis, au niveau du clavier, des sorties d’air et de la charnière, une zone souvent sujette à la chauffe. Un bon point, malheureusement contrebalancé par un relatif manque de manque de discrétion. Du moins en jeu.

Notre sonomètre nous permet en effet de relever un peu moins de 63 dB en moyenne sur l’appareil lorsque son mode Turbo est mis en route et que son duo CPU/GPU est fortement sollicité. Or, on considère souvent que les bruits fatigants débutent à 60 dB. Heureusement, lorsque le mode « Éco » est activé, les ventilateurs sont purement et simplement coupés.

Les performances du SSD sont enfin satisfaisantes. Notre barrette M.2 PCIe Gen 4 de 1 To obtient des vitesses de transferts de 5 182 Mo/s en lecture et 4 824 Mo/s en écriture. Rien à redire : nous sommes sur des valeurs suffisantes pour assurer une bonne expérience d’utilisation chez une majorité d’utilisateurs… et de joueurs.

Autonomie : un laptop gamer reste laptop un gamer…

En matière d’autonomie, Gigabyte fait du mieux qu’il peut. Son Aorus 16X embarque une batterie conséquente, d’une capacité de 99 Wh, soit le maximum autorisé par les compagnies aériennes pour un voyage en cabine. Rares sont donc les appareils électroniques à aller au-delà.

Mais en dépit de cette grosse batterie et de la désactivation automatique du GPU dédié lorsqu’il n’est pas requis, l’appareil se contente d’une endurance limitée, comme la vaste majorité des PC portables gaming. En clair, tablez sur 5 à 6 heures d’autonomie et pas tellement plus.

En lecture vidéo, dans le cadre de notre test d’autonomie habituel (enchaîner les vidéos YouTube, en 1080p, via Edge, avec le rétroéclairage désactivé, la luminosité de l’écran poussée à 100 %, un casque branché et les paramètres d’alimentation les plus favorables à l’économie d’énergie) nous avons d’ailleurs tenu 5 h 50 avant de voir l’écran s’éteindre faute de batterie.

La recharge se fait pour sa part en un peu plus de deux heures, sur secteur, à l’aide d’un bloc 240W. Notons enfin la présence d’un port Thunderbolt 4 prenant en charge la fonction Power Delivery pour faire, au besoin, le plein d’énergie avec un chargeur USB-C plus compact.

Gigabyte Aorus 16X : l’avis de Clubic

Concurrence : quelles alternatives à l’Aorus 16X ?