Test HP Victus 16 (2023) : le gamer milieu de gamme de HP devient intéressant

HP nous a fait parvenir son nouveau Victus 16. Plus puissant et mieux équipé que par le passé en matière d’affichage, l’appareil séduit toujours par son prix relativement contenu. Vendu à moins de 2 000 euros, le modèle qui nous intéresse aujourd’hui mérite nettement plus le détour que ses prédécesseurs. Nous allons voir pourquoi.

Lancée à la rentrée 2021 en remplacement d’une offre Pavilion Gaming vieillissante, la gamme de PC portables Victus s’est rapidement installée dans l’offre de HP grâce à des produits au placement tarifaire souvent attractif. Censée offrir une expérience entrée et milieu de gamme cossue, cette entité ne nous avait toutefois que peu impressionnés ces deux dernières années.

Spartiates, dotés d’écrans souvent passables et de fiches techniques en partie désuètes, les Victus 15 et 16 ont toutefois su trouver un public et s’imposer sur les étals des principaux vendeurs d’électronique.

Entre succès commercial et relative déception critique (du moins dans nos colonnes), cette alternative abordable au catalogue Omen revenait il y a quelques mois au travers d’un nouveau Victus 16 combinant notamment des puces AMD et NVIDIA récentes et puissantes. Suffisamment pour aboutir à une bonne surprise ? Globalement oui, et nous allons voir pourquoi, mais voici pour commencer la configuration du modèle que HP France nous a fait parvenir en prêt :

La configuration que nous avons reçue (QHD, Ryzen 7, 32 Go de RAM et RTX 4070) n’est pas particulièrement facile à trouver chez les revendeurs en ligne français à l’heure où nous rédigeons ce test, mais elle se négocie à environ 2 000 euros d’après nos observations. Avec un écran Full HD 144 Hz, le même processeur AMD Ryzen 7, 16 Go de RAM, 512 Go de SSD et une RTX 4070, ce même Victus 16 est actuellement affiché à 1 699 euros sur le site officiel de HP.

Son pendant Intel (Core i7-14700HX) est pour sa part commercialisé à 100 euros de plus, mais les deux modèles sont régulièrement soldés, jusqu’à tomber sous la barre des 1 500 euros à cette date. Une configuration entrée de gamme existe également. Elle est pour sa part vendue à 1 399 euros, avec cette fois un Ryzen 5 7640HS, 16 Go de RAM, 512 Go de SSD et une RTX 4060.

Design : peu de changement, le plastique reste omniprésent

Le Victus 16 change à peine par rapport au modèle initial lancé il y a deux ans, et l’on ne peut globalement pas dire que HP a amélioré le design de ce produit. Avec ses 36,9 x 25,94 x 2,39 cm, pour 2,33 kilos, l’appareil reste quoi qu’il en soit un 16 pouces gaming plutôt dans la moyenne en termes de gabarit. Il offre une meilleure compacité que certains concurrents, comme le Dell G16 (plus épais et plus lourd), mais se cantonne toujours à une construction assez spartiate, qui fait avant tout la part belle à du plastique noir.

Toujours aussi sobre, au point d’en être morose, le Victus 16 cuvée 2023 propose quand même des plastiques de qualité légèrement meilleure que par le passé, et les finitions nous paraissent elles aussi améliorées. On reste néanmoins sur un châssis totalement dépourvu de métal, qui n’impressionnera personne et qui montre ses limites en matière de solidité. Si rien ne craque au niveau du clavier, la grille d’aération sous le châssis nous paraît fragile et le cadre de l’écran est bien trop souple pour inspirer pleinement confiance. Un point à prendre en compte si vous êtes parfois un peu brutal avec votre PC.

Le plastique reste très présent, rendant le design morose © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Dans une moindre mesure, difficile également de ne pas pester contre la mauvaise répartition du poids entre l’écran et la base du châssis : impossible d’ouvrir le capot du Victus 16 à une main sans voir la partie clavier se lever avec lui.

L’appareil régresse en outre légèrement côté connectiques. On perd notamment le lecteur de cartes SD présent sur les anciens modèles, mais l’essentiel est sauf. Sur ses flancs sont en effet répartis un port USB Type-C (vitesse de transfert 5 Gbit/s et affichage en DisplayPort), trois ports USB Type-A (vitesse de transfert 5 Gbit/s), une sortie HDMI 2.1, une prise RJ-45, une prise d’alimentation, et une prise casque jack 3,5 mm.

Le tandem clavier/trackpad, pour sa part, n’évolue pas d’un iota. On retrouve donc un clavier chiclet qui occupe toute la largeur du châssis. Le pavé numérique est toujours d’actualité, et le rétroéclairage reste dans une couleur unie (que l’on peut changer depuis l’utilitaire Omen Gaming hub), mais ce clavier manque de profondeur de course… ce qui l’empêche d’offrir une expérience optimale en jeu.

Silencieux et relativement précis, une fois que l’on s’est habitué au placement de ses touches (légèrement décalées vers la gauche à cause du pavé numérique), ce dernier s’avère par contre confortable au quotidien et en bureautique. Cela renforce l’approche polyvalente revendiquée par HP sur les PC portables Victus, qui s’adressent principalement aux personnes utilisant autant leur machine pour travailler que pour jouer.

Le pavé tactile est correct en dépannage © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Le pavé tactile, lui, s’avère globalement honnête. Précis et suffisamment réactif, il convient parfaitement en dépannage, même si l’utilisation d’une souris externe restera inévitable, surtout en jeu. On note par contre l’absence (prévisible à ce prix) de lecteur d’empreintes digitales. Il faut donc se connecter par mot de passe ou par code PIN sur le Victus 16, comme chez la plupart de ses concurrents.

La webcam n’est pas non plus compatible avec la reconnaissance faciale, mais l’on profite cette année d’une meilleure qualité d’image, grâce au passage au 1080p (contre 720p auparavant). Un petit bonus sympathique pour les réunions sur Zoom ou Microsoft Teams. Peu puissants, les haut-parleurs B&O installés sous le châssis du Victus 16 sont pour le reste au niveau de ce que l’on trouve chez la concurrence. Comprenez qu’il ne faut pas en attendre grand-chose, mais ils suffisent pour regarder une vidéo YouTube sans mettre d’écouteurs et font plutôt bien ressortir les voix.

La qualité d'image de la webcam s'est améliorée © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Nous verrons plus loin ce que vaut le système de dissipation de ce nouveau Victus 16, mais parlons dès à présent de ce que l’appareil permet en matière d’évolutivité. Sur ce plan, l’accès aux composants est simple. Il suffit de dégrafer la plaque inférieure du châssis après avoir retiré 8 petites vis Torx à l’aide d’un tournevis de précision. On constate alors que la batterie peut être remplacée sans difficulté au besoin, et qu’il en va de même pour le SSD et la mémoire vive. Il est aussi possible de remplacer la carte Wi-Fi si nécessaire.

Écran : une bonne dalle QHD... malheureusement difficile à trouver

Si la plupart des modèles distribués chez les revendeurs français se contentent d’une dalle IPS Full HD et 144 Hz, notre Victus 16 de prêt est pour sa part doté d’une qualité d’affichage supérieure. On y trouve en effet une dalle LCD IPS, toujours, mais cette fois en définition QHD (2560 par 1440 pixels), capable de grimper à 240 Hz.

Bien que difficile à trouver sur le net, cette configuration fait toute la différence en matière de qualité d’affichage. Malheureusement, elle n’est pas vraiment représentative de ce qu’une majorité d’utilisateurs pourront trouver sur le Victus 16. Nos observations méritent donc d’être prises avec toute la distance nécessaire si vous vous intéressez à l’appareil en configuration 1080p. On ajoutera par ailleurs que le manque de disponibilité pour la version 1440p du produit, en tout cas en France, est assez frustrant.

Ces précisions étant faites, notre Victus 16 de prêt offre une bonne qualité d’image, principalement grâce à la finesse d’affichage offerte par la définition 1440p sur sa diagonale de 16,1 pouces. L’écran IPS de notre unité de test s’avère également bien contrasté dans l’ensemble et très réactif. On apprécie également la relative fidélité colorimétrique de cette dalle fabriquée par le chinois BOE, en dépit d’une température des couleurs légèrement trop froide par défaut. Un effort supplémentaire aurait donc pu être fait en matière de calibrage.

L’écran QHD de notre Victus 16 couvre quoi qu’il en soit intégralement l’espace sRGB, mais se limite à une prise en charge partielle du gamut DCI-P3, ce qui impactera les utilisateurs souhaitant faire de la retouche photo ou de l’étalonnage sur l’appareil, par exemple. Dommage.

Un manque de luminosité est toutefois à déplorer © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Ce qui est plus embêtant d’après nous, c’est le manque de luminosité de cet écran. La dalle LCD de notre exemplaire de prêt se cantonne en effet à environ 300 cd/m2 en luminance maximale. C’est peu, trop peu. Car même si le revêtement antireflets appliqué à la dalle contribue à assurer une bonne lisibilité en intérieur, utiliser l’appareil en extérieur ou dans une pièce très éclairée peut vite s’avérer problématique… voire carrément impossible.

Performances : puissance rime-t-elle avec maîtrise sur le Victus 16 ?

Comme évoqué en début d’article, notre configuration du Victus 16 est la plus haut de gamme actuellement disponible en version AMD. Elle regroupe un processeur AMD Ryzen 7 7840HS (8 cœurs et 16 threads cadencés à un maximum de 5,1 GHz, 16 Mo de cache L3, 45 W de TDP, avec iGPU Radeon 780M — 12 cœurs GPU à 2700 MHz), 32 Go de mémoire vive (DDR5 à 5600 MHz), et une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 4070 (120 W de TGP). Avec cette configuration, jouer en 1440p dans de bonnes conditions ne devrait pas poser problème, voyons ce qu’il en est.

Commençons par les performances observées sur le jeu le plus gourmand en ressource dont nous disposons : Alan Wake 2. Sublime sur PC, le titre de Remedy parvient à être animé à 20-25 FPS « seulement » sur notre Victus 16 lorsqu’on pousse tous les réglages graphiques à fond (exception faite du Path Tracing, trop demandeur en puissance GPU pour notre configuration de test), que l’on active le ray tracing en ultra et que l’on conserve la définition 1440p native de l’écran.

Dans les mêmes conditions, mais cette fois avec le DLSS 3.0 activé, on obtient cette fois 30 à 40 FPS sur le titre, avec une expérience nettement plus fluide et complètement jouable. La barre des 60 FPS pourra d’ailleurs être atteinte assez facilement en baissant quelques réglages ici et là. Un vrai tour de force pour une machine régulièrement vendue aux alentours de 1 500 euros.

Sur Cyberpunk 2077, toujours en 1440p, avec l’ensemble des réglages en ultra et le ray tracing actif, on obtient une moyenne de 48 FPS, contre 56 FPS en moyenne une fois la technologie Frame Génération de NVIDIA activée. Là aussi le bilan est plutôt très bon. Sur Horizon : Forbidden West, toujours dans les mêmes conditions et avec des réglages équivalents, notre Victus 16 parvient enfin à délivrer un framerate oscillant entre 70 et 86 FPS avec le DLSS 3.0. Sans lui, on tutoie cette fois les 60 FPS sans baisse de régime notable en cours de partie.

Ces performances solides se confirment en benchmark, où le Victus en version Ryzen 7 7840HS / RTX 4070 fait également très bonne impression. Sur Cinebench R23, son processeur glane en effet 16 000 points tout rond en multi-core, contre 1 742 points en single-core.

À titre de comparaison, la même puce développait « seulement » 14 258 points en multi-core et 1687 points en single-core sur le Framework Laptop 16. Le Core i7-13700H du Gigabyte Aorus 15 2023 montait à 14 632 points en calcul multi-core et 1 816 points en single-core. En d’autres termes, le CPU d’AMD est très bien exploité par le Victus 16. Nous verrons un peu plus loin que cela est dû en bonne partie à la présence d’un bon système de dissipation.

Sur le plan GPU cette fois, la RTX 4070 de l’appareil, malgré ses 120 W d’enveloppe thermique, récoltait 5 822 points en score graphique sur 3D Mark Time Spy Extreme. Un score là aussi très convaincant, car sur le même benchmark, la RTX 4070 du dernier Blade 14 se limitait pour sa part à 5 966 points avec 20 W de TGP en plus.

Si le Victus 16 obtient d’aussi bons résultats, c’est notamment parce qu’il est bien refroidi. En dépit de son châssis en plastique peu attrayant, l’appareil embarque deux ventilateurs et de gros caloducs permettant d’éviter la surchauffe tant sur le plan CPU que GPU. En jeu sur Alan Wake 2, on ne dépasse ainsi pas les 74 degrés (grand maximum) sur la RTX 4070, tandis que le CPU s’en tient pour sa part à 63 degrés à son point le plus chaud.

En stress test sous AIDA 64, avec l’ensemble de ses cœurs sollicités à 100 %, la puce d’AMD monte cette fois à 71 degrés au maximum d’après nos observations, sans le moindre thermal throttling à l’horizon. Au toucher, en jeu comme en utilisation CPU intensive, la chaleur est globalement peu perceptible sur le châssis du Victus 16.

Ce dernier s’avère par ailleurs relativement silencieux. Autant qu’un PC portable gaming puisse l’être en tout cas. La ventilation émet un bruit modéré par rapport aux appareils concurrents lorsque les ventilateurs sont en mode turbo. L’air est alors aspiré sous le châssis, puis rejeté à l’arrière et sur le flanc gauche de l’appareil. En mode « Éco » (actif par défaut lorsque le PC est débranché par exemple), les ventilateurs sont coupés la plupart du temps et le Victus opère donc dans un silence appréciable.

Terminons par un point sur les performances du SSD. Lui aussi offre de solides performances avec 7 053 Mo/s en lecture et 5704 Mo/s en écriture. Rien à redire ici, nous sommes sur des valeurs cohérentes pour une barrette M.2 PCIe Gen 4. Ces vitesses sont plus que suffisantes pour jouer et travailler sur le Vitus 16 sans être confrontés à des ralentissements.

Autonomie : pas si mal pour un gamer !

Côté autonomie, HP équipe son Victus 16 2023 d’une batterie de 83 Wh, du moins pour la configuration qui nous intéresse présentement (certaines configurations sont au contraire restreintes à 71 Wh). Avec cette batterie, et à condition de faire attention aux réglages d’alimentation, il est possible de tenir une bonne partie de la journée sans chargeur.

Dans le cadre de notre test de lecture vidéo habituel, qui consiste à lire des vidéos YouTube en boucle et en 1080p, sur Edge, avec le rétroéclairage du clavier coupé, la luminosité de l’écran à 100 % et un casque branché : on parvient en effet à tenir pratiquement 7 heures avant de voir l’appareil s’éteindre pour de bon. C’est loin d’être mauvais pour un PC portable gaming, et cela nous donne une marge de manœuvre intéressante au quotidien pour un produit de ce type.

La recharge se fait pour sa part à l’aide d’un chargeur 280 W pas vraiment compact… mais pas outrageusement volumineux non plus. Ce dernier parvient à faire le plein du Victus 16 en un peu moins de deux heures. Ce qui n’est pas vraiment rapide. Par ailleurs, les 50 % d’autonomie sont atteints au bout de 50 minutes environ, contrairement à ce qu’avance HP (la marque assure en effet que cela peut se faire en 30 minutes seulement).

Point positif par contre : il est possible de recharger l’appareil en USB-C. Cela ne permettra pas d’alimenter suffisamment le PC en jeu, mais pour travailler c’est suffisant. Il n’est donc pas indispensable d’emmener le gros chargeur du PC partout avec soi. Un petit adaptateur secteur USB-C compact fera l’affaire en situation de mobilité.

HP Victus 16 (2023) : l’avis de Clubic

Concurrence : quelles alternatives au HP Victus 16 (2023) ?