Test du Dell G16 : tout ce qu’il faut, où il faut, à un prix canon ?

Lancé en France à la faveur de l’été 2023, le Dell G16 intègre l’offre gaming du constructeur texan, en parallèle d’un modèle G15 que nous avions apprécié chez Clubic et qui a été renouvelé. Véritable contre-proposition de Dell aux joueurs ne souhaitant pas investir dans un PC portable Alienware (souvent très coûteux), l’appareil profite d’une fiche technique flatteuse pour son prix. Nous avons pu l’essayer en détail, voici nos impressions.

Une allure moderne, des défauts de jeunesse en partie corrigés, une fiche technique bien balancée, et un placement tarifaire compétitif. Lancé un peu plus de deux ans après le premier G15 que nous recevions en test au printemps 2021, le nouveau Dell G16 a de beaux atouts à faire valoir face à ses concurrents. Avec un prix de départ situé aux alentours de 1 400 euros, ce PC portable a de quoi séduire sur le papier, mais tient-il réellement la route dans le feu de l’action ? C’est ce que nous allons voir.

Avant toute chose, voici toutefois la fiche technique du modèle que Dell France nous a fait parvenir en prêt :

L’unité que Dell nous a fait envoyer est commercialisée à 1 429 euros en France, mais d’autres configurations plus performantes existent. Il est ainsi possible de passer sur une version regroupant un Core i9, 32 Go de RAM et une RTX 4070… pour cette fois atteindre les 1 899 euros à date. Une somme plus conséquente, mais qui reste très attractive au regard des tarifs pratiqués par certains modèles concurrents.

Design : beaucoup de plastique, mais un bon look et des progrès !

Avec 356,98 x 288,73 x 24,90 mm pour 2,87 kg sur la balance, le Dell G16 est un beau bébé : plus épais que la plupart des modèles de 16 pouces lancés en 2023… et qui pèse son poids. Le produit est donc relativement balourd. C’est le lot de nombreux PC portables gaming, certes, mais Dell aurait tout de même dû faire un petit effort, selon nous, pour raboter quelque peu l’épaisseur de son appareil, ou en tout cas l’alléger un minimum.

Car en l’état, si le G16 tient dans un sac à dos, il y entre parfois avec un chausse-pied et y pèse lourd. Un embonpoint à prendre en considération, d’autant que le PC est livré avec un « bloc » secteur de 330 W… qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Cette véritable brique mesure pratiquement 20 x 10 x 4 cm. Autant dire que la trimbaler (comme une enclume) n’a rien d’une partie de plaisir.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Heureusement, l’appareil se rattrape avec un look sympathique et dans l’air du temps, proche de celui du Dell G15 2021, mais modernisé, et librement inspiré par la dégaine traditionnelle des PC portables Alienware. On y trouve par ailleurs un bon niveau de finition, et des matériaux de qualité en dépit d’une sur-représentation du plastique (seul le dessus du capot est en aluminium sur le G16). On apprécie aussi le sentiment de robustesse qui se dégage du produit… même si le cadre de l’écran n’est pas suffisamment rigide pour résister correctement à la torsion. Il faudra donc veiller à éviter les mauvais coups à cet endroit.

Par rapport à ce qu’offrait le Dell G15 2021 en la matière, notre Dell G16 2023 embarque un clavier nettement amélioré. La profondeur de course y est sérieusement allongée, et le silence des touches s’avère des plus appréciables. Des macros paramétrables depuis le logiciel AlienFX (préinstallé) sont aussi d’actualité au niveau des touches de fonctions, et l’ensemble dispose d’un rétroéclairage RGB. Attention par contre : pas de configuration des couleurs touche par touche ici. L’ensemble est uniquement configurable d’un seul bloc. Ce clavier s’avère quoi qu’il en soit particulièrement confortable en bureautique et au quotidien, tout en se montrant satisfaisant, voire même carrément agréable, en jeu. Nous n’avons pas grand-chose à lui reprocher.

Carton jaune par contre en ce qui concerne le trackpad. Dell affuble son G16 d’un pavé tactile microscopique, mal centré et imprécis à l’extrême. C’est bien simple, nous avons détesté l’utiliser. Ce dernier constitue à lui seul un argument imparable pour faire l’acquisition d’une souris externe… de toute manière indispensable sur un produit voué avant tout au gaming.

Autre motif de déception : les connectiques. Bien que suffisamment nombreuses sur le G16, elles sont assez mal réparties. Le flanc gauche du produit regroupe ainsi seulement un port Ethernet RJ45 et une prise casque jack 3,5 mm, tandis que le flanc droit se dote de deux ports USB-A 3.2 Gen 1. À l’arrière sont enfin logés une sortie HDMI 2.1, un port USB-C 3.2 Gen 2 avec DisplayPort, un port USB-A 3.2 Gen 1 et une prise d’alimentation. Nous aurions largement préféré que ces deux ports USB logés à l’arrière soient installés sur le flanc gauche… et que la prise RJ-45, pas toujours utile à l’heure du Wi-Fi, déménage pour sa part à l’arrière.

Les connectiques posent problème © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

L’appareil se dote en outre d’une webcam 720p assez piteuse, de haut-parleurs anecdotiques encastrés sous le châssis (au pire endroit), et fait l’impasse sur l’identification biométrique. Pas de capteur d’empreintes ou de reconnaissance faciale au menu, donc. Ces différents périphériques ont clairement été sacrifiés pour contribuer à une réduction des coûts de fabrication. Si l’appareil est proposé à partir de 1 400 euros en France, ce n’est pas par hasard, c’est parce que Dell a notamment fait ces quelques compromis. À ce niveau de prix, difficile de lui en vouloir.

Le démontage du produit se fait quoi qu’il en soit après avoir retiré la plaque inférieure du châssis (à l’aide d’un simple tournevis de précision cruciforme). L’accès aux composants est alors possible. On constate alors que la batterie peut être remplacée facilement, et que la mémoire vive (barrettes SO-DIMM), ainsi que le SSD (M.2 2280 PCIe Gen 4) peuvent être changés si nécessaire. Un second emplacement pour SSD M2 est aussi d’actualité, mais pour y loger cette fois une barrette au format 2242. Au besoin, le modem Wi-Fi est aussi remplaçable en quelques tours de vis. Côté évolutivité, et sans égaler la maestria du Framework Laptop 16 en la matière, le Dell G16 est donc un assez bon élève.

Écran : une dalle IPS un peu sombre, mais bien calibrée et en QHD+

Notre variante du Dell G16 était équipée d’un panneau LCD IPS de 16 pouces, offrant une définition QHD+ (2560 par 1600 pixels) et une fréquence d’affichage 165 Hz. Dell évoque pour cette dalle une couverture intégrale du spectre sRGB. Outils de mesure en main, voyons ce que vaut cet écran dans les faits.

On relève en premier lieu un pic de luminosité légèrement inférieur à 300 cd/m2, ce qui est malheureusement trop juste pour offrir une lisibilité optimale en extérieur ou dans une pièce très éclairée. Le traitement anti-reflets de l’écran permet de limiter la casse, mais la luminance limitée de ce panneau LCD est clairement son plus gros point faible. Car pour le reste, la dalle choisie par Dell (fabriquée par le chinois Chimei Innolux) fait très bonne impression.

On relève ainsi un contraste de 1443:1, satisfaisant pour la technologie IPS et une prise en charge à 99,7 % du spectre sRGB, comme promis. Le gamut DCI-P3 n’est par contre supporté qu’à 74,2 %, ce qui reste tout à fait honnête pour un ordinateur proposé à ce prix. On notera par ailleurs que Dell ne laisse pas les utilisateurs plus exigeants sans solution : il est en effet possible d’opter en option pour un panneau IPS 240 Hz couvrant cette fois intégralement l’espace de couleur DCI-P3.

La calibration de l’écran qui nous intéresse ici est plutôt bonne par défaut. Les couleurs sont plutôt fidèles, malgré une température légèrement trop chaude (6344 kelvins d’après nos mesures). Rien de catastrophique. Clairement, l’écran installé sur notre G16 est donc de qualité. On notera par ailleurs que Dell a fait de beaux progrès en la matière, les dalles installées sur ses anciens modèles gaming « G » ayant par le passé très peu brillé par leur qualité.

Performances : un duo Core i7/RTX 4060 efficace ?

La réponse est oui. Mais ne vous inquiétez pas, on va détailler un peu. Notre configuration de test est équipée d’un processeur Intel Core i7-13650HX (14 cœurs et 20 threads cadencés à un maximum de 4,90 GHz, 24 Mo de cache et 55 W de TDP), couplé à 16 Go de mémoire vive (via 2 barrettes de DDR5 à 4800 MHz), et à une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 4060 (offrant une enveloppe thermique maximale de 140 W). Avec cette fiche technique, notre Dell G16 offre suffisamment de puissance pour animer les AAA les plus exigeants, avec les meilleurs réglages et le ray tracing actif, et s’illustre par un système de dissipation relativement silencieux.

Dans le cadre d’un stress test du CPU sous AIDA64, on constate en effet que même au bout d’une grosse demie-heure de charge à 100 % sur l’ensemble des cœurs, et avec le mode performances activé via AlienFX, les ventilateurs ne s’emballent pas.

Le bruit émis par l’appareil reste donc très supportable, même s’il est fatalement un peu plus important en jeu, lorsque le CPU et le GPU sont sollicités de concert. Ce relatif silence a par contre pour inconvénient une chauffe vigoureuse au niveau du CPU. Ce dernier monte régulièrement à plus de 95 degrés en stress test, et souffre sans surprise d’un thermal throttling permanent. Cela étant dit, la chaleur ne se ressent pas tellement au niveau du clavier ou sous le châssis… et les fréquences restent comprises entre 3,80 et 3,90 GHz ce qui contribue aux bonnes performances que nous avons pu observer dans l’ensemble.

Car en la matière notre Core i7-13650HX détonne, avec 1 885 points en calcul single-core et 18 413 points en multi-core sur Cinebench R23. À titre de comparaison, le Core i7-13700H du Gigabyte Aorus 15 2023 développait 14 632 points seulement en calcul multi-core et 1 816 points en single-core sur le même utilitaire, contre 1 687 points en single-core contre 14 258 points en multi-core pour l’AMD Ryzen 7 7840HS du Framework Laptop 16. La puce de notre G16 est donc loin devant, ce qui n’est pas pour nous déplaire à ce niveau de prix.

Sur le plan des performances graphiques cette fois, la RTX 4060 fait du bon travail avec les 140 W de TGP qui lui sont attribués. Suffisamment du moins pour tenir la route en définition QHD+ sur Cyberpunk 2077 et Dying Light 2, avec les réglages en ultra, et le ray tracing actif. Dans ces conditions, le titre de CD Projekt RED tient le cap des 40 FPS en moyenne (contre près de 60 FPS avec le DLSS 3.0 actif), tandis que celui de Techland, moins gourmand, monte à 70 FPS en moyenne (et plus de 90 FPS une fois la génération d’image de NVIDIA activée).

Bien entendu, il sera possible de dépasser aisément les 100 FPS sur les titres compétitifs moins demandeurs en puissance graphique notamment si l’on passe en définition Full HD+… chose que nous n’avons jamais ressenti le besoin de faire sur les deux titres évoqués plus haut.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Le bilan positif s’étend enfin à 3D Mark Time Spy Extreme. Sur cet outil, notre Dell G16 obtient un score global de 5 020 points, et un score graphique de 4 847 points. De quoi se placer avantageusement face à ses concurrents de milieu de gamme. L’Aorus 15 obtenait par exemple un score global de 4 723 points et quelque 4 878 points en score graphique.

Terminons par un point sur les vitesses de transferts proposées sur le SSD PCIe 4.0, de 1 To, installé à bord de notre modèle de prêt. Ce dernier débite 5279,79 Mo/s en lecture et 4934,40 Mo/s en écriture. Pas de souci à se faire donc. Sans battre de record, cette barrette s’avère suffisamment véloce pour le gaming, comme pour la vaste majorité des usages.

Autonomie : une débâcle, certes, mais une débâcle à relativiser

Avec une batterie limitée à 86 Wh (contre 100 Wh sur de plus en plus de PC portables gaming), un gros processeur 45 W, une carte graphique dédiée et un écran QHD+, le Dell G16 fait ce qu’il peut pour nous proposer le minium acceptable en termes d’autonomie. Malheureusement, l’appareil ne parvient pas à faire mieux que le strict nécessaire, avec 3 à 4 heures d’endurance maximum sur batterie. Un cap qu’il ne parvient jamais à dépasser… même avec les réglages d’alimentation les plus économes en énergie.

Dans le cadre de notre test d’autonomie habituel (lecture de vidéos en boucle sur YouTube, avec la luminosité de l’écran poussé à 100 %, le rétroéclairage du clavier désactivé, un casque branché et les paramètres d’alimentation sur la meilleure efficacité énergétique), le PC de Dell s’est éteint au bout de 4 heures et 9 minutes très exactement. C’est peu. Insuffisant même.

À titre de comparaison, certains modèles parviennent quand même à faire mieux. Le Gigabyte Aorus 15, dont nous avons déjà parlé plus haut, parvenait dans certains cas à tutoyer les 7 heures sur batterie, tandis que le récent Framework Laptop 16 avec sa configuration 100 % AMD oscillait pour sa part entre 4 et 5 heures d’autonomie.

La recharge du Dell G16 se fait à l’aide de (l’énorme) chargeur 330 W évoqué en début d’article. Ce dernier permet de faire le plein en à peu près 1 heure et 40 minutes sur secteur d’après nos observations.

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