Nous testions en avril le très intéressant ROG Zephyrus G14, un laptop gaming de 14 pouces équipé d'un Ryzen 9 4900HS. Nous voici aujourd'hui en toute aussi plaisante compagnie. ASUS nous a fait parvenir courant mai l'un de ses nouveaux TUF Gaming, orienté sur le segment abordable et équipé, là aussi, d'un des processeurs AMD de nouvelle génération : le vaillant Ryzen 7 4800H. Cet ordinateur n'est autre qu'une des déclinaisons les mieux équipées du TUF Gaming A15, proposée à un tarif de 1500 euros. Ci-dessous, sa fiche technique complète en guise de mise en bouche. Pour ce tarif, voici ce qu'ASUS nous propose :
- Un écran IPS Full HD et 144 Hz de 15,6 pouces
- Un processeur AMD Ryzen 7 4800H (8 cores / 16 threads cadencés entre 2,8 et 4,2 GHz ; 8 Mo de cache L3, 4 Mo de L2)
- 16 Go de mémoire vive (DDR4 à 3200 MHz) via deux barrettes SO-DIMM. Capacité extensible jusqu'à 32 Go
- Une carte graphique dédiée NVIDIA GeForce RTX 2060 6 Go
- 1 SSD M.2 NVMe de 512 Go (jusqu'à 1 To en option)
- Wifi 902.11 ac / Bluetooth 5.0
- 1 combo micro / casque, 1 port RJ45, une entrée USB 3.1 3.1 Type, 2 entrées USB 3.2 Gen 1 Type-A, 1 port USB 3.2 Gen 2 Type-C avec support DisplayPort 1.4, 1 sortie HDMI 2.0b.
- Batterie de 48 Wh
Proposé dès 1099 euros sur la toile, le TUF Gaming A15 peut également être équipé d'un Ryzen 5 4600H et d'une GTX 1650 Ti. La variante Ryzen 7 4800H se trouve aussi épaulée d'une GTX 1660 Ti sur une autre mouture, vendue cette fois aux environs de 1200 euros. Comme évoqué plus haut, ASUS mise par ailleurs sur son TUF Gaming F15, qui profite de configurations similaires, mais cette fois avec des processeurs Intel (Core i5-10300H ou i7-10750H, au choix) et l'option RTX 2060 en moins... probablement histoire maintenir les tarifs peu ou prou au même niveau que sur les déclinaisons AMD.
Beaucoup de plastique... mais une machine gaming assez sobre
Au sortir du carton, le TUF Gaming A15 surprend par sa relative légèreté. L'appareil mise beaucoup sur le plastique afin de diminuer les coûts, tandis que les parties les plus vulnérables aux griffures et marques diverses sont en aluminium. On trouve ainsi deux plaques de métal : la première pour la partie clavier et repose-poignets, la seconde sur le capot. Si ASUS met en avant la légèreté de son nouveau TUF Gaming par rapport aux anciens modèles (on confirme), l'appareil dispose d'un châssis renforcé, censé résister aux chocs.Le constructeur indique notamment avoir conçu ses A15 et F15 en souhaitant s'approcher le plus possible du standard militaire MIL-STD-810H, pour une robustesse à toute épreuve ou presque... Nous n'avons pas souhaité vérifier, mais le produit semble en effet costaud et son assemblage ne souffre pas de défaut particulier. Dans l'ensemble, et en dépit de son approche entrée de gamme, le TUF Gaming A15 fait bonne impression et parait taillé pour durer, avec un châssis bien conçu.
Cela nous amène au design du laptop. Bien que la chose soit finalement très subjective, nous avons apprécié la relative sobriété de l'engin. D'autant plus compte tenu de certains modèles lancés chez ASUS par le passé, et de ce que proposait la concurrence il n'y a encore pas si longtemps. Il nous paraît ainsi tout à fait possible d'utiliser le TUF A15 comme son PC de tous les jours sans passer automatiquement pour le gamer de service. Un bon point selon nous.
Pour parvenir à cela, ASUS se contente de coloris discrets : noir et gris foncé, et limite les excentricités sur le châssis. En dehors de quelques effets de relief ici et là et d'un motif nid d'abeille sur le dessous du PC, rien de trop voyant. On retrouve par contre quelques clins d'oeil à l'approche « renforcée » du produit avec quatre faux rivets sur le capot, comme pour tenir la plaque d'aluminium fixée derrière l'écran. Amusant.
Pour le reste, le châssis fait la part belle à de larges grilles d'aération situées sur le flanc droit du A14, mais aussi sur le dessous et à l'arrière de la carlingue. On y entrevoit par contraste la couleur cuivre des caloducs et radiateurs... et c'est étrangement assez joli.
ASUS insiste aussi sur la facilité de démontage de son nouveau chouchou abordable. L'accès aux composants se fait effectivement en deux à trois minutes, après dévissage de 10 petites vis « phillips » (de tailles différentes) à l'aide d'un tourne vis cruciforme classique. Une fois la plaque de plastique déclipsée, le système de dissipation apparaît au même titre que la batterie, le SSD M.2 et les deux barrettes (signées Micron) de mémoire vive. Seuls ces trois composants pourront être changés. Le reste est soudé.
On saluera par contre la présence d'un slot M.2 laissé vide. Aimable, ASUS va même plus loin en laissant aussi vacant un emplacement pour HDD ou SSD au format SATA (avec adaptateur fourni pour le brancher à la carte mère !). De quoi ajouter (beaucoup) de stockage supplémentaire sur l'appareil et même envisager des configurations en RAID pour les plus motivés.
Un bon clavier et du RGB en entrée de gamme
Venons-en au clavier et à son camarade le trackpad. Ici pas de problème, bien au contraire. Hormis une touche entrée de forme étrange et la position agaçante de la touche « * » (que l'on frappe toujours sans le vouloir), le nouveau TUF Gaming nous réserve un clavier très agréable, avec une frappe confortable et un bon écart entre les touches. La course est plutôt longue, ce qui est positif, mais l'on regrette par contre que le retour ne soit pas un chouïa plus ferme. Rien de particulièrement gênant, d'autant qu'on s'y fait assez vite.Les amateurs de LEDs RGB seront par ailleurs servis, avec des touches capables d'afficher toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Il est d'ailleurs possible de passer facilement entre les différents modes de rétroéclairage à l'aide des touches directionnelles. Il est en revanche impossible de configurer la couleur de chaque touche individuellement. Mis à part ça, la configuration se fait en quelques clics depuis l'outil Armoury Crate d'ASUS, plutôt réussi, mais surtout intéressant pour monitorer l'utilisation des composants.
Le trackpad est pour sa part précis et très sensible. Dommage qu'il ne soit pas cliquable (il faut se contenter de deux boutons) et qu'il ne soit pas plus grand. On reste néanmoins dans la moyenne de ce que l'on trouve habituellement sur ce type de machine. Pour le reste, notons la présence d'une webcam médiocre, à peine suffisante pour les échanges visio, et l'absence de capteur d'empreintes. Le Zephyrus G14 en intégrait un dans le bouton de mise sous tension : rien ici... il faudra s'identifier à l'ancienne.
Quand l'IPS ne brille pas par ses capacités...
Comme l'essentiel du marché en 2020, le nouveau TUF Gaming dispose d'un écran aux bordures amincies sur le dessus et les côtés de la dalle, avec une légère excroissance au-dessus de l'écran pour faciliter l'ouverture et un menton sur le dessous. Au-delà du rafraîchissement à 144 Hz proposé, difficile de trouver d'autres qualités au laptop abordable d'ASUS.Pour intégrer des composants performants sans faire exploser le prix final de son produit, on sent que c'est sur l'écran que le constructeur taïwanais a fait les plus grosses concessions. Si l'on met de côté la fluidité grisante permise par sa fréquence d'affichage, l'écran IPS du TUF Gaming A15 se montre au mieux passable sinon carrément médiocre. La faute à une luminosité bien trop faible : on plisse ainsi souvent, très souvent, les yeux devant la dalle du laptop pour essayer d'y apercevoir quelque chose en extérieur ou même dans un espace très éclairée.
Malheureusement ce n'est pas tout, il faut aussi faire avec des couleurs fades et peu fidèles, qui sont loin de flatter la rétine ou d'embellir les contenus affichés. C'est dommage, mais fréquent sur les appareils proposés sur le même segment tarifaire. La finesse d'affichage est pour sa part convenable (1920 par 1080 pixels sur une diagonale de 15,6 pouces pour 141 ppp) et le contraste très correct à l'oeil avec des noirs bien noirs.
De manière générale on se contente, faute de mieux, de cet affichage perfectible en gardant surtout en tête le prix de départ de l'appareil (même s'il faudra se passer du 144 Hz sur les versions les plus abordables), comme pour se consoler de cette expérience visuelle tout de même très décevante. On aimerait vraiment qu'ASUS fasse mieux à l'avenir sur cette gamme.
AMD et son Ryzen 7 4800H aux commandes d'une machine très joueuse !
Nous l'avons dit en introduction, ASUS décline cette année encore son TUF Gaming en versions Intel (modèles F15) et AMD (variantes A15). Nous avons reçu un appareil de prêt équipé d'un Ryzen 7 4800H, l'un des tous derniers processeurs d'AMD. De génération « Renoir », ce dernier profite à la fois de l'architecture Zen 2 mise au point par la firme de Lisa Su (et utilisée sur les processeurs de bureau Ryzen 3000), et de la gravure en 7 nm de TSMC. On hérite donc de ce qu'AMD est en mesure de faire de mieux sur le marché des SoC à basse consommation en 2020.Couplé à ce processeur flambant neuf (annoncé en mars et lancé en masse sur le marché depuis avril) : une GeForce RTX 2060 de Nvidia, qui n'a clairement plus à faire ses preuves, et 16 Go de DDR4. Voyons voir ce que tout ce beau monde est capable de faire en jeu mais aussi en montage vidéo.
Pour avoir une idée des performances de l'appareil, nous avons lancé deux jeux récents, tirant notamment parti des effets découlant du ray tracing et permis par notre RTX 2060 : Shadow of the Tomb Raider et Control. Dans les deux cas, l'expérience proposée en 1080p ne rencontrait aucun écueil particulier.
Sous Shadow of the Tomb Raider, en définition Full HD et avec l'ensemble des détails poussés à leur niveau maximum (tous jusqu'au dernier), mais sans les ombres par ray tracing actives, nous sommes parvenus à dépasser le seuil des 65 FPS. Une fois les jolies ombres et effets de lumière du titre activés et poussés en Ultra, le framerate yoyotait entre 40 et 50 FPS. L'expérience restait pleinement jouable, mais nous avons préféré rabattre un peu la voilure pour passer en niveau moyen, moins gourmand, et donc moins critique en termes de fluidité (60 FPS presque constants cette fois)... pour plus de confort. Peu convaincus par l'efficacité du DLSS sur SotTR, nous avons préféré laisser cette option de côté, car trop impactante visuellement selon nous.
Notons en aparté la présence, sur le titre de Crystal Dynamics, d'une option graphique signée AMD : le FidelityFX CAS, qui a ici pour effet d'améliorer de manière assez probante la netteté de l'image sans impacter le framerate. Une bonne surprise et un bon point pour les rouges.
Sous Contol, dans les mêmes conditions, avec tous les potards poussés à fond (à l'exception de l'antialiasing, laissé sur un traitement MSAA x2) et avec la même définition, le constat est du même ordre : le tandem Ryzen 7 4800H / RTX 2060 fonctionne au poil en Full HD. Sans activer le DXR (très bien géré par Control) nous obtenions ainsi 60 à 70 FPS. L'activation du DXR avait néanmoins raison des capacités relativement limitées de la RTX 2060 en matière de ray tracing, avec cette fois un framerate oscillant entre 35 et 40 FPS, et ce avec quelques pertes de fluidité occasionnelles, mais tout de même bien senties.
L'occasion ou jamais de sortir l'arme fatale de NVIDIA pour limiter la gloutonnerie du ray tracing en ressources : le DLSS. Bien au point sur Control, ce dernier ne ternit que très peu la finesse graphique et relève sensiblement le nombre d'images par seconde une fois mis en place. Nous avons compté une grosse dizaine de FPS en plus une fois ce traitement dopé à l'IA actif (avec résolution de rendu en 720p) sous Control. De quoi rendre le jeu nettement plus agréable à parcourir sans sacrifier la prestance des reflets popularisés par NVIDIA.
Si l'on notera tout de même les limites, connues, de la RTX 2060 en ray tracing, le TUF Gaming et son Ryzen 7 4800H parviendront à animer à peu près n'importe quel AAA dans des conditions plus que correctes en 1080p. L'appareil est aussi très à l'aise sur des jeux compétitifs, orientés eSport (Fortnite, CS: Go, Overwatch...), qui profiteront pour leur part pleinement des largesses de l'écran en matière de fréquence de rafraîchissement, et pourront dépasser les 100 FPS sans problème.
Passons volontairement du coq à l'âne pour évoquer cette fois la prestation de l'appareil en montage vidéo. Pour jauger ses capacités, nous avons réalisé un petit montage vidéo, très rudimentaire, de 2 minutes 12 secondes en 4K / 24 FPS, et l'avons encodé en MP4 H.264. Pour mener à bien cette mission, le Ryzen 8 4800H turbinait pendant 2 minutes et 56 secondes. Un score très honnête, possible grâce aux 8 cores et 16 threads de la puce d'AMD. Du multi-threading bien exploité par Da Vinci dans sa version 16.2, utilisée pour notre essai.
Cette bonne performance du CPU d'AMD se confirme sous CineBench R20, avec 464 points glanés en single core et 3550 points en multi core. A titre indicatif, le Ryzen 9 4900HS, que nous testions le mois dernier, parvenait à obtenir 481 et 4146 points en single core et multi core, respectivement ; tandis que le Core i9-10980HK, nouveau processeur basse consommation haut de gamme d'Intel, affichait 507 et 3642 points sur l'outil de benchmark.
Bouclons cette partie du test en précisant performances du système de ventilation d'ASUS. Le fabricant mise sur un système plutôt volumineux et relativement bruyant avec ce nouveau TUF Gaming. Au toucher, sur le clavier et le dessus du châssis, la température reste toutefois raisonnable, même en pleine charge sur des jeux gourmands ou en montage. La dissipation semble donc au point.
Nous en avons enfin profité pour réaliser notre traditionnel stress test sous AIDA 64, histoire de voir si le processeur d'AMD souffrait d'un quelconque problème de thermal throttling... et la réponse est non, avec un grand N. Une excellente nouvelle, qui induit que le processeur est capable de donner le meilleur de lui-même sans voir ses fréquences être castrées par la surchauffe !
Partie audio à corriger, autonomie limitée : des maux qu'on aimerait enfin éviter
Le monde laptop laisse le plus souvent de côté la qualité audio sur les haut-parleurs, préférant se contenter de speakers à la qualité souvent douteuse et aux facultés quasi inexistantes. Une logique que suit à la lettre le TUF Gaming A15, sans surprise.En la matière, l'appareil a tout pour plaire (on ironise), avec deux haut-parleurs microscopiques vis-à-vis de la taille du châssis, intégrés sur le dessous du PC pour un son proprement loupé, sans relief ni puissance, essentiellement axé sur des aigus criards. Pas bien grave, le bruit émis par le système de dissipation suffit à couvrir l'essentiel des fréquences, ce qui au fond n'est pas plus mal ! On saura s'en satisfaire — mais tout juste — pour regarder un film à l'occasion ou quelques vidéo YouTube. Vraiment rien de plus.
Fort heureusement, et c'est le cas sur l'essentiel du marché, brancher un casque de bonne facture à la prise Jack 3,56 mm suffit à remédier au problème. Un effort salvateur : sans être inoubliable, la sortie audio du TUF se montre très correcte et plutôt puissante. Suffisamment en tout cas pour jouer sans entendre le monde extérieur — et le bruit de la ventilation. Dommage par contre que le signal perde en précision et s'agrémente d'un léger grain lorsqu'on pousse le volume à plein. Rien de méchant cependant.
Côté autonomie, et pour clore notre test de ce TUF Gaming A15, pas de folie : tablez sur peu ou prou 4 à 5 heures de jus en utilisation bureautique et multimédia et pas vraiment plus de 4 heures en lecture vidéo sous Netflix (via Chrome, avec la luminosité à 70%, indispensable ici au regard de la faible luminance proposée, le rétroéclairage du clavier coupé et le mode « Silent » actif).
On est pile au niveau de ce que l'on trouve habituellement sur ce genre de machines, dont la marge de manoeuvre énergétique est modeste au regard de la gourmandise des composants conviés à bord... Impossible de tout avoir, certes, mais rappelons néanmoins que le Zephyrus G14 faisait mieux avec son Ryzen 9 4900HS et sa RTX 2060. On pouvait en effet compter sur 6 à 7 heures d'utilisation sur batterie.
ASUS TUF Gaming A15, l'avis de Clubic :
Imparfait, mais joliment équilibré dans l'ensemble, le TUF Gaming A15 tire parti de la puissance du nouveau Ryzen 7 4800H d'AMD pour permettre, sur un appareil abordable, des performances CPU dignes du haut de gamme. Polyvalent, le processeur des rouges se montre agile en montage, efficace en jeu et laisse à la RTX 2060 tout loisir de s'exprimer pleinement. On pourra par contre critiquer le système de dissipation bruyant qu'ASUS a choisi d'installer sur son TUF Gaming. Heureusement ce dernier porte ses fruits côté refroidissement, avec une machine qui évite avec brio le thermal-throttling et qui ne chauffe pas à blanc en jeu... à défaut d'être vraiment maintenue au frais.Le PC taïwanais peut aussi faire valoir la conception sérieuse de son châssis, et la présence d'un clavier plaisant. La partie audio est, elle, mitigée, tandis que l'autonomie est très limitée — comme à chaque fois ou presque avec ce type de machines.
En réalité le seul VRAI défaut de ce TUG Gaming A15 est son écran. Si l'on fait exception de son balayage 144 Hz, toujours bienvenu, la dalle IPS choisie par ASUS est difficilement défendable, avec une colorimétrie aux fraises et une luminosité maximale indécente. Même en intérieur et avec le rétroéclairage poussé dans ses derniers retranchements, il est fréquent d'avoir du mal à voir ses contenus comme on voudrait. Un défaut d'autant plus frustrant qu'il ternit, selon nous, l'expérience de jeu finale.