Une nouvelle génération d'appareils qui viennent marcher sur les plates-bandes des reflex
La formule hybride a clairement le vent en poupe. Il faut dire qu'entre des compacts qui stagnent dans les limites physiques imposées par leur conception même (miniaturisation du boîtier, taille réduite de capteur, résolution croissant lentement mais sûrement...) et des reflex qui ne parviennent pas à séduire les utilisateurs non-initiés autant que les constructeurs le voudraient, il reste de la place pour d'autres approches. Sigma l'a compris en premier, peut-être même trop tôt, avec son DP1 qui n'a pas rencontré le succès escompté, la faute à des défauts pesants (focale fixe non interchangeable, gestion du bruit, réactivité...).
Olympus et Panasonic sont arrivés beaucoup plus tard, mais avec des modèles très convaincants, et dans un environnement de reflex ayant atteint une certaine maturité. Leurs modèles : les Pen E-P1 et Lumix GF1, reposant sur une monture d'objectifs interchangeables et un capteur Micro 4/3 exploité uniquement par la visée à l'écran. Samsung leur a emboîté le pas en mettant au point sa plateforme NX : un capteur APS-C plus grand mais une visée électronique aussi plus encombrante. Et c'est aujourd'hui Sony qui se lance dans l'arène, avec un mélange des styles : nouvelle monture E Sony, capteur APS-C et visée par l'écran. Pendant ce temps, les deux acteurs majeurs que sont Canon et Nikon observent frileusement...
Le NEX-5 en pack D, avec deux objectifs
Le NEX-5 apparaît comme un appareil perfectionné et présente la particularité de s'adresser à un public large, notamment de débutants. Un pari audacieux de la part de Sony, que de tenter de faire cohabiter ces deux notions à priori antithétiques !
Spécifications
Sony NEX-5 (pack D - 2 objectifs) | |
Caractéristiques générales | |
Boîtier | Alliage de magnésium |
Pixels / Résolution max | 14,2 Mpix 4 592 x 3 056 pixels |
Capteur - taille | CMOS Exmor Format APS-C 23,5 x 15,6 mm |
Densité de pixels | 3,9 Mpix / cm² |
Anti-poussière | Oui (vibration filtre passe-bas) |
Monture | Sony E (compatible Alpha, Konica et Konica Minolta via adaptateur, en AF manuel) |
Objectifs du pack | Pancake 16 mm f:2,8 (équiv. 24 mm) Zoom 18-55 mm f:3,5-5,6 (équiv. 27-82,5 mm) |
Stabilisation | Optique sur 18-55 mm |
Ecran | 3'' de 921 600 pixels orientable haut/bas |
ISO en natif | 200 à 12 800 ISO |
Obturateur | 30 s à 1/4 000 s + pose B |
AF | 25 collimateurs Détection de contraste |
Mesure expo | TTL 49 zones |
Balance des blancs | Auto + 6 prédéfinis + manuel (2500 à 9900 K + filtre vert/magenta) |
Formats de fichiers | Jpeg, RAW, RAW + Jpeg |
Rafale | Jusqu'à 7 im/s (AF et AE bloqué sur 1ère vue) (2,3 im/s en mode normal) |
Flash | Externe (fourni) - Nombre Guide 7 |
Fonctions spéciales | Auto HDR, panorama par balayage 2D et 3D |
Stockage | Cartes SD/SDHC/SDXC - Memory Stick Pro Duo/Pro-HG Duo |
Connectique | USB 2.0 + mini HDMI |
Câbles fournis | USB, chargeur |
Autonomie annoncée | 330 vues (norme CIPA) |
Dimensions | 110 x 59 x 38 mm |
Poids avec pancake Poids avec 18-55 mm | 360 g 490 g |
Alimentation | Batterie Li-Ion 1 020 mAh |
Logiciels | Picture Motion Browser V5.2, Image Data Converter SR V3, Image Data Lightbox SR V2.2 |
Caractéristiques vidéo | |
Qualité maximum | 1 920 x 1 080i à 25 im/s (AVCHD - 17 Mbps) 1 440 x 1 080i à 25 im/s (MP4 - 12 Mbps) |
Conteneur - codec | MTS - AVC (ou MP4 - AVC) |
Son | Stéréo |
Zoom pendant vidéo | Oui (avec 18-55 m) |
Vidéo stabilisée | Oui (avec 18-55 mm) |
Prix | Environ 800 € |
Présentation du NEX-5 : le concept à la loupe
Le boîtier du NEX-5 est de loin le plus compact des appareils hybrides. Nu, il ne mesure que 11 cm de large, 5,9 cm de haut, 3,8 cm d'épaisseur pour un poids de 286 g seulement (avec batterie et carte mémoire). Soit un bon centimètre de moins en hauteur et quelque 9 mm épargnés en largeur par rapport au Panasonic Lumix GF1 par exemple. Sans oublier les 30 g de différence sur la balance...Le NEX-5 à côté du GF1 de Panasonic
Un record qui n'a pas empêché Sony de loger dans son appareil un capteur CMOS de 14,2 Mpix au format APS-C (soit 23,5 x 15,6 mm), 63 % plus grand que le Micro 4/3 de Panasonic et Olympus, ou encore de la même taille qu'un CCD de Nikon D300 par exemple ! D'emblée, le ratio encombrement de boîtier / surface de capteur apparaît clairement comme le meilleur du moment.
Illustration comparative des tailles de capteurs
Pour parvenir à ce petit miracle, Sony a dû bien sûr dégager le miroir présent sur les visées reflex des Alpha, et également abandonner la stabilisation d'image du capteur. Mais surtout, le nippon s'est concocté une nouvelle monture maison, dite monture E, à commandes entièrement électroniques (10 contacteurs). Pas de moteur AF ni de loquet de contrôle du diaphragme : le moindre espace économisé compte. Résultat : la distance entre la monture et le capteur («flange back» dans le jargon...) tombe à 18 mm, contre 20 mm avec les systèmes Micro 4/3 et plus de 40 mm sur les boîtiers Alpha ! Les objectifs sont également plus compacts que leurs homologues en monture Alpha. Cependant, en allant autant à l'essentiel, Sony n'a pas pu éviter le désagrément suivant : avec l'adaptateur LA-EA1 pour fixer une optique Alpha Sony ou Minolta sur le NEX-5, la commande de l'ouverture est maintenue grâce à un moteur intégré dans l'adaptateur, mais l'autofocus n'est plus assuré... il faudra donc se contenter de la mise au point manuelle !
Monture E sur le boîtier et l'objectif pancake, et adaptateur LA-EA1 pour objectifs Alpha
Le NEX-5 est un véritable compact avec un capteur de reflex, mais il incarne aussi la convoitise. L'allure est raffinée, la finition excellente. Encore mieux que chez ses compères pourtant déjà bien choyés : le boîtier est en alliage de magnésium, les barillets d'objectif en métal. Tout simplement superbe ! L'autre point fort du NEX-5, c'est son écran de 3 pouces bénéficiant d'une excellente résolution (921 600 pixels) et articulé verticalement. L'écran peut ainsi s'incliner à 80° vers le haut et 45° vers le bas : très commode pour les vues en plongée et contre-plongée, même si les LCD totalement orientables restent supérieurs en matière de confort de cadrage.
Les différentes positions que peut prendre l'écran inclinable
Charnière assez fragile de l'écran, et problème de visibilité de l'écran par forte luminosité
Dernier point marquant : le NEX-5 est doté d'une connectique à accessoires, située sous une trappe au sommet de l'appareil. Cette dernière sert avant tout à accueillir le flash externe fourni avec l'appareil : il faut enficher la prise puis serrer la molette pour faire prendre la vis. On a connu plus simple... Le flash s'alimente alors sur la batterie du NEX-5. Sony communique un nombre guide de 7 à 100 ISO. Hors l'appareil ne débute qu'à 200 ISO, ce qui donne dans la pratique un nombre guide de 10 environ : en ouvrant le diaphragme à f:2,8, le flash porte alors à 3,5 m. C'est dans la lignée de ce que propose le Panasonic GF1 mais bien en dessous de la plupart des reflex.
Montage peu pratique du flash sur sa griffe porte-accessoire
Flash baissé puis relevé
La griffe propriétaire peut enfin recevoir divers accessoires optionnels comme le viseur optique (FDA-SV1) ou le micro externe stéréo (SST1).
Viseur optique et micro externe
Prise en main et ergonomie
Prise en main
Compte tenu du gabarit étonnamment petit du NEX-5, la prise en main se montre plutôt correcte. La poignée joue pour beaucoup dans ce résultat. Parce que sinon, il faut bien reconnaître qu'un excès de miniaturisation peut vite s'avérer contre productif en photo : de la stabilité de la prise en main dépendent le confort de cadrage et surtout les chances de netteté des images. Et là, avec un boîtier de 286 g et le 18-55 mm qui fait tout de même ses 204 g, fixé sur la monture excentrée, on frise le déséquilibre ! En règle générale, un boîtier se tient à deux mains donc là, pas de problème. La main gauche vient entourer le barillet de l'objectif, tandis que les doigts de la main droite (ceux qui passent...) saisissent à la poignée, l'index sur le déclencheur et le pouce posé sur le minuscule carré de grip au dos du boîtier. Mais quand on veut utiliser le potentiel de l'écran inclinable et faire une photo de foule avec un bras tendu en l'air, mieux vaut ne pas avoir la main moite !Prise en main du boîtier
Vue de face et proportion entre le zoom 18-55 mm et le boîtier
En matière de commandes, le NEX-5 remporte la palme de la sobriété : en dehors du déclencheur, du bouton lecture, de la touche vidéo et de l'interrupteur marche arrêt, on ne trouve qu'une roue crantée cliquable au dos de l'appareil et trois boutons dépourvus de la moindre indication. Il manque une petite molette au niveau de la poignée... mais pour le reste, si tant est que vous n'ayez pas des mains surdimensionnées, tout est bien accessible.
Commandes physiques du NEX-5
Le NEX-5 accepte comme c'est souvent le cas désormais chez Sony le format de carte SD/SDHC en plus des Memory Stick du constructeur. Côté connectique, place également à l'universel avec du mini USB et du mini HDMI, un bon point ! Deux reproches à formuler tout de même, avant de rentrer dans le détail : d'une la zone de contact au niveau du pas de vis est si petite que la fixation d'un support de trépied n'offre pas une grande fermeté (en position verticale, l'appareil glisse). De deux l'autonomie donnée à 330 vues tient effectivement dans les 300 - 350 vues : tout juste suffisant pour une journée intensive ! L'achat d'une deuxième batterie de 1 080 mAh est donc fortement recommandé.
Emplacement fixation trépied, logement batterie et carte mémoire, trappe à connectique mini USB / mini HDMI
Une ergonomie... particulière
Pour bien comprendre la philosophie du NEX-5 il faut assimiler que l'écran est la pièce maîtresse du boîtier : tout passe par lui, y compris la fonction des boutons sans nom, le tout étant matérialisé par une interface inédite, développée par Sony pour ses deux appareils hybrides (NEX-3 et 5). Si cette dernière a le mérite d'être esthétique et plutôt simple à appréhender, elle souffre en revanche d'un certain manque de pertinence (pour les débutants) et surtout d'une réelle inefficacité (pour les experts). Entre simplicité bordélique et complexité mal ordonnée, tout est question de point de vue. Un problème identitaire en perspective, que nous allons détailler.Deux sortes d'affichage en mode visée, et cette fameuse interface à laquelle vous allez devoir vous habituer...
Du côté des débutants
Si on se place du point de vue du débutant, on appréciera la délicate attention de Sony d'avoir monopolisé un des rares boutons du NEX-5 pour afficher des conseils de prise de vue. Difficile de savoir exactement combien il y en a puisqu'ils sont triés sur le volet, en fonction du mode dans lequel on se trouve. Mais nous avons vu passer un numéro 84 «Refléter l'action» où on nous explique qu'en mode S, on peut régler la vitesse d'obturation sur 1/30 ou moins pour utiliser la technique du filé. Seul hic : pour accéder à ce conseil, il faut être en mode scène Activités sportives... Bref, tout cela est assez didactique dans l'ensemble, donc effectivement approprié à des débutants.Deux exemple de conseils à la prise de vue
Toujours du même point de vue, le mode iAuto pourra en rassurer certains. Il transforme par exemple le paramètre de l'ouverture de diaphragme, du chinois pour un néophyte, en une notion simple de flou d'arrière-plan, où on choisit plus flou (diaphragme ouvert) ou plus net (diaphragme fermé). Problème : d'une Sony aurait pu profiter de cette bonne idée pour former les débutants, en rendant plus visible le paramètre d'ouverture qui change (en le surlignant en orange comme en mode A par exemple). Et deux, la notion est parfois trompeuse. En effet, avec le 18-55 mm à ouverture variable, la partie basse de la graduation flou / net est grisée quand on zoome à 55 mm (l'ouverture max n'étant plus de 3,5 mais de 5,6), ce qui peut laisser croire à tord qu'on obtient davantage de flou d'arrière-plan à 18 mm qu'à 55 mm... De même, en poussant le critère flou d'arrière-plan à fond sur la netteté, le diaphragme se referme copieusement jusqu'à f:32, valeur où le phénomène de diffraction adoucit sérieusement les contours. On obtient en fait une meilleure netteté en restant entre f:8 et f:16, mais ça, il faut le savoir ! Et la montée en sensibilité causée par la fermeture du diaphragme dégrade également l'image, même si, nous le verrons après, le NEX-5 offre une excellente gestion des hautes valeurs d'ISO. Bref, l'initiative est intéressante, mais pas parfaite.
La gestion du diaphragme se transforme en mode iAuto en une notion simple de flou d'arrière-plan
Le plus dérangeant reste toutefois cette rigidité de l'interface, qui décide autoritairement des contrôles qui doivent être accessibles ou pas (ils sont alors grisés) en fonction du mode choisi. En iAuto par exemple, impossible de choisir ses ISO (dommage, l'appareil s'arrête alors à 1 600 ISO), de forcer le flash (il est soit en auto, soit coupé), de corriger l'exposition ou de sélectionner un préréglage d'image (standard, vif, paysage, portrait, noir et blanc, crépuscule, avec pour chacun des options de saturation, contraste et netteté) ! Pour faire plus simple, la section Luminosité/Couleur du menu où se trouve le gros des réglages est entièrement grisée. En modes P, A, S, M à l'inverse, on ne peut pas régler le flash sur auto... Mieux encore, en mode M, la stabilisation optique du 18-55 mm est tout bonnement désactivée ! C'est sûr, un expert du tout manuel sait parfaitement comment ne pas trembler...
Menu Luminosité/Couleur entièrement grisé en mode iAuto, ou encore stabilisation désactivée en mode M
Pour résumer, si vous êtes débutant et que vous ne voulez pas de prise de tête, le NEX-5 est son mode automatique ultra simplifié vous ira très bien. Si en plus vous êtes désireux de progresser en photo, le NEX-5 constitue alors une base intéressante, mais il faudra vite fuir le mode iAuto ! Après est-ce qu'il y a beaucoup de débutants qui sont prêts à débourser une somme aussi conséquente et à se lancer dans une démarche d'achats et de transports de plusieurs objectifs, c'est une autre histoire...
La sélection des modes passe aussi par l'écran... les débutants pourront utiliser les modes scène
Du côté des experts
Le concept corps de compact avec haute qualité d'image a surtout de quoi séduire les utilisateurs exigeants, possédant déjà un reflex et souhaitant une solution plus transportable pour les clichés de tous les jours. Là malheureusement, nous coupons court à toute attente, l'ergonomie du NEX-5 déçoit. Le fait de devoir systématiquement rentrer dans le menu pour effectuer le moindre réglage s'avère franchement pénible. Dans la section Luminosité/Couleur, celle que vous serez amenés à utiliser le plus fréquemment (correction d'exposition, ISO, balance des blancs, mode de mesure, HDR, réglages d'image), il faut carrément procéder réglage après réglage (la validation d'un paramètre vous fait sortir du menu...) ! Pourquoi ne pas avoir modifié la fonction du bouton conseils de prise de vue, dès lors qu'on passe en mode P, A, S ou M, en une touche fonctions faisant apparaître tous les principaux réglages sur un bandeau à l'écran ? Un type d'interface qu'on retrouve pourtant sur tous les compacts Sony !!! Incompréhensible...Il faut aller chercher les réglages d'image au fin fond de la section Luminosité/Couleur du menu, valider. On repasse alors en visée avec les réglages qui apparaissent en bordure d'écran, on revalide. Et pour régler les ISO ? Rebelote !
Ce découpage du menu en plusieurs entrées où on règle la taille d'image d'un côté, l'autofocus d'un autre côté, et les paramètres d'image encore ailleurs, est tout simplement infernal ! Un panoramique à main levée ? Il faut déjà se mettre sur le mode de prise de vue approprié sans quoi vous ne pouvez pas changer les paramètres le concernant. Ensuite, l'orientation se choisit dans le menu Appareil photo, puis la taille dans l'autre menu taille d'image... Et c'est comme cela pour à peu près tout : il faut 4 manipulations des commandes dans le meilleur des cas pour accéder au choix des ISO, 8 pour la fonction HDR, 9 pour changer de style d'image... L'impossibilité lors de la navigation de passer de la première à la dernière entrée sans faire défiler tout le reste s'avère particulièrement pénalisante dans cette omni-interface.
Autres sections du menu
Au rang des points positifs, nous n'oublierons pas de mentionner les quelques raccourcis tout de même présents (au niveau de la roue crantée) : rafale, retardateur, bracketing à gauche, correction d'exposition en bas, flash à droite. Roue crantée qui permet bien sûr d'agir sur l'ouverture et la vitesse. Nous regrettons cependant l'absence d'une commande AE/AF lock : ici, il faut appuyer à mi-course sur le déclencheur, mais l'action bloque indifféremment la mise au point et la mesure.
Raccourcis accessibles depuis la roue crantée (le flash est ici bridé par le mode iAuto)
Performances et objectifs
Réactivité globale
Le NEX-5 apparait comme un appareil plutôt nerveux... pour un compact. L'allumage en 1,4 s n'est pas ce qu'il y a de plus foudroyant, mais le délai entre deux déclenchements de 0,7 s, le temps moyen de recyclage du flash de 1,7 s ou encore la rafale à 2,5 im/s en mode normal et 7 im/s avec la conservation du focus et de l'exposition de la première vue (18 images enchainées à cette cadence) relèvent le niveau. Notez que le délai entre deux déclenchements est obtenu en désactivant l'affichage automatique des photos (réglé sur 2 s par défaut).Côté autofocus, sans pouvoir s'aligner sur les performances d'un reflex avec système de mise au point par détection de phase, le NEX-5 (et sa détection de contraste) s'en sort plutôt bien. Elle autorise une mise au point légèrement plus rapide que le GF1 de Panasonic, avec le 16 mm comme le 18-55 mm. Comptez entre 0,3 et 0,7 secondes avec le pancake (selon la distance de la mise au point précédente), latence au déclenchement comprise de 0,075 s. Et entre 0,4 et 0,75s avec le 18-55 mm, qui étonnamment, effectue une mise au point constante, même lorsque l'autofocus est paramétré sur ponctuel (chose que ne fait pas la focale fixe de 16 mm). Le tout se montre précis dans la plupart des circonstances. En en basses lumières, la lampe d'assistance AF se montre utile, mais n'empêche pas d'occasionnelles erreurs de focus, ni la baisse flagrante de réactivité de la mise au point...
Temps de mise au point mini et maxi avec le zoom 18-55 mm, latence comprise (un tour de cadran vaut 2 s, une graduation de trait gris 0,05 s)
Temps de mise au point mini et maxi avec en focale fixe 16 mm, latence comprise (un tour de cadran vaut 2 s, une graduation de trait gris 0,05 s)
Latence au déclenchement et lampe d'assistance AF
Deux objectifs sinon rien !
Le pack NEX-5 D que nous testons ici est ainsi accompagné d'un zoom standard 18-55 mm (équiv. 27-82,5 mm) à la luminosité classique (f:3,5-5,6) et stabilisé optiquement (Optical Steady Shot), et d'une focale fixe de 16 mm (équiv. 24 mm) qui ouvre à f:2,8, non stabilisée.Boîtier nu, pancake et 18-55 mm
Dans le jargon photographico-marketing, on parle d'objectif pancake, en allusion à la forme circulaire et plate du met. Et effectivement, cette focale fixe permet au NEX-5 de conserver une certaine compacité, contrairement au 18-55 mm : l'appareil ne rentre tout de même pas dans une poche de jeans mais dans un baggy un peu large ou un blouson, ça passe.
Vues latérales du NEX-5 avec pancake, puis 18-55 mm rentré et déployé
Par contre, le choix de la focale de 16 mm pour cet objectif qui, rappelons-le, constitue le pack le plus économique de commercialisation du NEX-5, est plus que discutable. Un équivalent de 24 mm, c'est du très grand angle : un cadrage intéressant pour certains types de photo (architecture, graphisme, intérieur, paysage...) mais pas du tout polyvalent. La focale courte apporte nécessairement une distorsion prononcée, l'ouverture de f:2,8 est correcte, mais insuffisante pour obtenir un réel contrôle sur la profondeur de champ : autrement dit, oubliez les portraits, les photos de famille et toutes les vues où la neutralité s'impose. Les pancakes proposés par Panasonic (20 mm équiv. 40 mm f:1,7) ou Samsung (30 mm équiv. 45 mm f:2) apparaissent plus pertinents. Cet objectif Sony est donc davantage à considérer comme un complément qu'une optique de base !
Portrait au 55 mm à gauche puis au 16 mm... no comment !
Pancake 16 mm
Sur le terrain que donne-t-elle ? A f:2,8, le piqué est assez modeste : plutôt bon dans un court cercle central de l'image, il se dégrade très vite au fur et à mesure qu'on se rapproche des bords, zones où la netteté devient tout à fait médiocre. Une homogénéité qui laisse donc à désirer, mais qui va naturellement s'améliorer en fermant le diaphragme. A f:5,6, le centre des images révèle un piqué bien marqué et la périphérie progresse légèrement, tandis qu'à f:8, le centre se stabilise et la périphérie devient presque acceptable. Au-delà de f:10, et notamment à f:14 sur notre exemple, la diffraction entame son travail de sape, faisant visiblement chuter le piqué, au centre notamment.Piqué au centre à f:2,8 puis f:5,6, f:8 et f:14
Piqué au bord à f:2,8 puis f:5,6, f:8 et f:14
Côté aberrations, le pancake 16 mm se situe dans la norme des objectifs très grand-angle : il en produit assez régulièrement, mais surtout en périphérie. La plupart du temps, les franges colorées sont suffisamment raisonnables pour pouvoir être corrigées. Plus gênant en revanche : la distorsion. Elle est bien visible, et fait surprenant pour une focale grand-angulaire, elle démarre bien en barillet, mais finit en coussinet (lignes creusées plutôt que gonflées). Difficilement rectifiable de surcroît, car non uniforme (les bords sont beaucoup plus déformés).
Distorsion du 16 mm
Zoom 18-55 mm
En termes d'homogénéité, ce zoom se montre plus qualitatif que le pancake. A 18 mm, dès f:3,5 le piqué apparaît déjà tout à fait consistant, au centre bien sûr mais aussi sur les bords, où comparativement au pancake les contours sont bien mieux résolus. En fermant progressivement l'ouverture, à f:5,6 puis f:8, le piqué s'améliore manifestement sur l'ensemble de l'image. Toutefois, il faudra là aussi veiller à ne pas dépasser f:10, valeur d'ouverture à partir de laquelle la diffraction provoque une perte de netteté croissante.Piqué à 18 mm au centre à f:3,5 puis f:5,6, f:8 et f:16
Piqué à 18 mm au bord à f:3,5 puis f:5,6, f:8 et f:16
A 35 mm, le zoom se comporte bizarrement moins bien. On conserve en gros le même schéma d'évolution du piqué qu'à 18 mm en fonction des variations d'ouvertures, mais avec une moins bonne homogénéité, particulièrement à f:4,5. Enfin, à 55 mm les résultats obtenus se situent entre les deux cas de figure vus précédemment.
Piqué à 35 mm au centre à f:4,5 puis f:6,3, f:10 et f:16
Piqué à 35 mm au bord à f:4,5 puis f:6,3, f:10 et f:16
Piqué au centre à f:5,6 puis f:8, f:13 et f:22
Piqué au bord à f:5,6 puis f:8, f:13 et f:22
La gestion des aberrations chromatiques est meilleure que sur le pancake. En revanche, Sony semble lutter pour contrôler la distorsion de ses optiques en monture E. En effet, le 18-55 mm fait un grand écart assez spectaculaire, entre déformation en barillet à 18 mm (phénomène plutôt habituel) et déformation en coussinet à 55 mm, en passant par un stade pire encore à 35 mm, chose plutôt inédite à cette focale ! Il n'y a qu'à 23 mm environ où les lignes restent à peu près droites.
Distorsions à 18 mm, 23 mm, 35 mm et 55 mm
Enfin terminons ce point sur les optiques en mentionnant sans surprise que la stabilisation Optical Steady Shot accomplit un travail remarquable : lors de nos tests (à bout de bras), il aura fallu descendre à 1/10 s pour commencer à voir apparaît des flous significatifs dans nos clichés. Sans la stabilisation, les premiers flous sont apparus à 1/50 s, et même deux fois (sur 10 vues) à 1/100 s !
Extrait à 100 % d'une photo prise à 1/10 s à 55 mm à main levée, avec puis sans stabilisation
Qualité d'image
Sur ce point précis, le NEX-5 est attendu au tournant. Et bien disons-le sans détour : il y de quoi ! En effet, ce que le japonais Sony a raté sur l'ergonomie de l'interface, il l'a complètement réussi sur la gestion de l'image. Il faut dire que le CMOS APS-C commence à bien être connu, donc maîtrisé par Sony. Le NEX-5 ne démarre qu'à 200 ISO mais il grimpe à un impressionnant 12 800 ISO. Le constructeur a échelonné les sensibilités par paliers abrupts (200, 400, 800, 1 600, 3 200, 6 400 et 12 800) mais de 200 à 800 on ne voit pas grand-chose se passer : entre 200 et 400 ISO les images sont dénuées de toute forme de bruit, à 800 ISO un subtil bruit de luminance apparaît dans les zones les plus sombres.Scène de test entière à 200 ISO
Scène de test, extrait 1 à 100 % en 200, 400 et 800 ISO
Scène de test, extrait 2 à 100 % en 200, 400 et 800 ISO
Mêmes extraits à 200 ISO avec un Nikon D90
A 1 600 ISO, l'œil ne peut toujours pas déplorer quoi que ce soit de gênant, sauf à zoomer à fond où là, on distingue que les détails les plus fins se sont effacés discrètement, qu'un grain noir modéré a été saupoudré sur l'image mais que la saturation ne faillit pas. À partir de 3 200 ISO on commence réellement à observer que le traitement de la sensibilité altère l'image. C'est visible, mais pas inesthétique. L'appareil effectue un bon début de gommage des textures pour maintenir un haut degré de pureté dans le rendu. Il reste toutefois encore de l'information, même si la saturation a décru légèrement, pour contenir l'arrivée de bruit chromatique. L'ensemble est bien dosé : comparé à un Nikon D90, le rendu global est plus propre (moins de bruit de luminance) mais avec une conservation inférieure des détails tout de même (hors considération de résolution).
Scène de test, extrait 1 à 100 % en 1 600 et 3 200 ISO
Scène de test, extrait 2 à 100 % en 1 600 et 3 200 ISO
Mêmes extraits à 3 200 ISO avec un Nikon D90
A 6 400 ISO, l'estompage s'accentue encore, avec un seuil franchi assez net. L'image devient alors très douce, mais avec un rendu encore très correct : comparé au D90 qui persiste dans son approche très conservatrice du traitement, et exhibe du coup beaucoup de trop de bruit (luminance et apparition de chromatique), le NEX-5 produit des clichés davantage exploitables. Reste le mode 12 800 ISO, où la concurrence se fait plus rare. La tendance observée à 6 400 ISO prend de l'envergure : les images sont vraiment délavées, le bruit sous toutes ses formes se répand partout dans l'image... bref, cette haute sensibilité sert plus à dépanner qu'autre chose. Mais on notera tout de même la performance : le NEX-5 dépasse ses concurrents directs (pas de si loin que ça mais quand même...) et peut rivaliser sans rougir avec les reflex à moins de 1 000 € !
Scène de test, extrait 1 à 100 % en 6 400 et 12 800 ISO
Scène de test, extrait 2 à 100 % en 6 400 et 12 800 ISO
Mêmes extraits à 6 400 ISO avec un Nikon D90
Par ailleurs, les modes Anti-flou de mouvement et Crépuscule sans trépied qui font la joie des utilisateurs de Cybershot à capteur CMOS Exmor R sont également présents ici, et fonctionnent toujours aussi bien ! Pour rappel, ces deux modes consistent à réaliser un assemblage de six vues capturées en rafale avec une sensibilité variable de sorte à en obtenir une seule, avec une quantité de bruit réduite. Le premier mode privilégie la vitesse d'obturation donc monte un peu plus haut en sensibilité et génère des images un peu plus bruitées que le second mode. Avec l'un ou l'autre, les résultats restent totalement bluffants !
Scène de nuit à 6 400 ISO puis en mode Anti-flou de mouvements à 6 400 ISO également
Extrait 1 à 100 % de la scène de nuit au 18 mm, en 1 600, 3 200, 6 400 et 12 800 ISO
Extrait 2 à 100 % de la scène de nuit au 18 mm, en 1 600, 3 200, 6 400 et 12 800 ISO
Mêmes extraits à 3 200 ISO en mode Crépuscule sans trépied
Mêmes extraits à 6 400 ISO en mode Anti-flou de mouvements
Deux choses à noter tout de même. L'assemblage provoque une subtile perte de netteté, puisqu'à moins d'utiliser un trépied, les six vues diffèrent forcément un peu. Ce n'est pas que les images manquent de détails, mais on voit apparaître des sortes d'auréoles en bordure des contours. Sur un agrandissement ça peut se voir. L'autre phénomène, plus gênant, se produit dès que le sujet est en mouvement : l'assemblage génère alors des contours fantômes, ne pouvant pas superposer parfaitement les images. Et si vous-même bougez trop également, le résultat sera le même...
Sur les autres critères d'image, le NEX-5 se comporte tout aussi bien. À part une certaine tendance à surexposer en mode iAuto, le boîtier Sony n'exhibe pas de défaut particulier. Déjà, on se délecte de pouvoir vraiment jouer sur la profondeur de champ, comme avec un reflex : le format APS-C prend incontestablement le dessus sur le Micro 4:3 ! Ensuite, la colorimétrie apparaît relativement juste en balance des blancs automatique (légère teinte chaude des tons chair) et elle peut être réglée assez finement en utilisant la température de couleur exacte (en Kelvin) complétée d'un filtre vert/magenta dosable sur 9 niveaux pour chaque teinte.
Test de colorimétrie réalisé avec une image du kit Color Management Check-Up de Kodak : à gauche l'image capturée (lumière 5 000 K, balance des blancs auto), à droite l'image Kodak originale
Extrait 1 à 100 %, à gauche de l'image capturée par le NEX-5, à droite de l'original
Extrait 2 à 100 %, à gauche de l'image capturée par le NEX-5, à droite de l'original
Certes pas très puissant, le flash est cependant bien dosé et il restitue une balance assez chaude qui change de l'habituel voile blanc/bleuté. Enfin, les différents réglages d'image permettent d'obtenir des résultats variés. On pourra tout de même trouver que le paramètre netteté manque un peu de consistance : pour obtenir des meilleurs résultats, comme c'est souvent le cas, il faudra photographier en RAW et travailler la netteté via un éditeur (celui fourni ou un autre...).
Portrait avec puis sans flash, à contre-jour
Extraits à 100 %
Le logiciel d'édition des RAW Image Data Converter permet de retrouver tous les réglages proposés par l'appareil a posteriori, et offre une meilleur gestion de la netteté et du bruit
Fonctionnalités
Outre les deux modes Anti-flou de mouvement et Crépuscule sans trépied présentés précédemment, le NEX-5 propose comme ses récents frères de capteur CMOS la fonction de panoramique par balayage : une façon ridiculement efficace de réaliser de superbes panoramas. Vous n'avez qu'à choisir l'orientation du balayage (haut, bas, gauche, droite) et la taille du panoramique (standard ou wide, jusqu'à 12 416 x 1 856 pixels en horizontal et 5 536 x 2 160 pixels en vertical). Vous n'avez ensuite qu'à cadrer, déclencher, balayer l'horizon dans le sens indiqué et l'appareil se charge d'effectuer le montage quasi instantanément. Compte tenu de la simplicité d'exécution, la qualité du résultat est tout simplement géniale ! Il faudra juste veiller à décrire un mouvement fluide, à bonne vitesse, pour que la panoramique ne s'interrompe pas avant la fin et pour éviter d'avoir des marques d'assemblage.Panoramique avec appareil tenu à la verticale mais en balayant à l'horizontale
Idem en dessinant des vagues pour créer un effet original
Panoramique horizontale wide
Notez que depuis la mise à jour v2 du firmware, le NEX-5 propose également la réalisation de panoramique en 3D : la taille est alors limitée à 7 152 x 1 080 pixels, uniquement à l'horizontale, mais l'appareil génère un fichier .MPO stéréoscopique en plus de l'image Jpeg normale. Fichier MPO que vous pouvez alors lire depuis votre téléviseur Sony Bravia 3D... mais pas encore avec un ensemble 3D Vision de NVIDIA (« une mise à jour devrait bientôt le permettre » annonce NVIDIA). Nous n'avons malheureusement pas pu tester cette fonctionnalité, faute de téléviseur 3D sous le coude...
Autre fonctionnalité où le NEX-5 s'illustre dignement : la photo HDR (High Dynamic Range, soit plage dynamique étendue). Si les puristes de l'image vous diront que le HDR est un artifice qui relève de l'escroquerie, là il faut reconnaître que le potentiel de l'option bien ajustable permet d'obtenir des résultats tout à fait intéressants ! Pour information, le HDR consiste à assembler de façon sélective au moins deux vues exposées différemment : on prend les hautes lumières dans l'image sous-exposée (ce qui permet d'avoir de la matière au lieu de blancs brûlés) et les basses lumières dans l'image surexposées (idem, au lieu d'avoir des noirs bouchés), pour combiner un maximum d'informations dans l'image. C'est précisément ce que fait le NEX-5 : il enchaîne trois vues, une exposée normalement et deux à plus et moins le nombre d'EV que vous décidez (de 1 à 6 EV), et réalise l'assemblage automatiquement. Une sorte de super bracketing ! Verdict : si à 6 EV le résultat est franchement immonde (zéro contraste, rendu tout sauf réaliste...), à 1 EV en revanche la fonction HDR permet d'obtenir une image parfaitement exposée dans des conditions de contrastes violents, délicats à gérer. Du vrai HDR, où on récupère dans les zones d'ombre, mais surtout aussi dans les hautes lumières !
Photo normale puis avec HDR sur 1 EV
Photo normale puis avec HDR sur 6 EV
L'appareil propose également l'option DRO (Dynamic Range Optimization) rencontrée sur la plupart des appareils Sony, mais le simple traitement logiciel fait pâle figure à côté de la fonction HDR ! Petite déception en revanche concernant la macro : la mise au point à 14 cm minimum avec le 18-55 mm pour un grossissement de 0,31X (au focus le plus proche, la zone cadrée fait 76 mm, le capteur 23,5 mm) ne permet pas réaliser à proprement parler de photo macro.
Photo prise à la distance minimum de mise au point, au 55 mm à f:5,6
Reste enfin la vidéo, proposée soit en MP4 (VGA ou 1 440 x 1 080i), soit en AVCHD (1 920 x 1 080i), à 25 im/s (entrelacées à 50 im/s). Le MP4 est encodé à 12 Mbps tandis que l'AVCHD fait une incursion à 17 Mbps. Sorti de la résolution, il n'y a pas de différence notable de qualité entre les deux formats : c'est du très bon dans les deux cas, détaillé, fluide, contrasté, stable (avec le 18-55 mm) ! On apprécie d'ailleurs que Sony, pourtant instigateur de l'AVCHD, propose un autre format (même de résolution moindre), qui facilitera le montage (en partie seulement, le codec étant le même...). Dommage en revanche que Sony se limite à de l'entrelacé, même si le résultat est bien moins cisaillé qu'avec les caméscopes testés récemment dans le Comparatif caméscope full HD : 5 modèles à moins de 450 € en test. À vrai dire, sur les premiers visionnages, nous avons même cru à du progressif... Enfin, on pourra regretter l'absence de tout paramètre en mode vidéo, en dehors de la correction d'exposition.
Vidéo réalisée en MP4 en 1 440 x 1 080i
Téléchargez les vidéos originales :
Un pavé dans la mare ou un grain de sable dans l'océan ? Le NEX-5 se rapproche clairement plus du coup d'éclat que de l'anecdote. Mais pour l'instant, le pavé flotte... On a du mal à comprendre comment un constructeur comme Sony a pu se planter à ce point sur l'interface de son premier appareil hybride. S'il s'était simplement contenté de reprendre l'interface existante sur les Cybershot, ça aurait déjà été beaucoup mieux. Mais non... Là il faut arpenter d'interminables menus à coup de clic, de molette, de molette, de clic, etc. Et rebelote pour changer un autre paramètre. On perd tellement de temps et de patience à régler l'appareil qu'on a envie de tout mettre en auto et basta ! Ce qui est quand même plutôt dommage avec une pareille mécanique. Car le NEX-5 est en dehors de toute considération ergonomique un excellent boîtier. Magnifique finition, compacité record, écran inclinable, réactivité appréciable (bien qu'encore améliorable), qualité d'image digne d'un bon reflex (avec des résultats très qualitatifs dans les hautes sensibilités), modes de prise de vue aussi efficaces que pratiques, objectifs pour l'instant de bonne facture (mais peu nombreux... un 18-200 mm devrait prochainement voir le jour)...
Avec une meilleure ergonomie, le NEX-5 aurait probablement décroché la mention « excellent »...
N'y a-t-il donc l'ergonomie qui cloche ? A peu de chose près oui... Et le problème, c'est que l'ergonomie, ça compte ! En l'état actuel, impossible de conseiller cet appareil à un utilisateur chevronné qui voudrait un petit appareil performant, pour réserver le gros reflex aux travaux photo majeurs. À un néophyte ? C'est sûr que le NEX-5 constituerait un excellent appareil « visez, déclenchez », mais est-ce bien raisonnable de débourser 800 euros environ pour ce pack, lorsqu'on a un usage très occasionnel et peu regardant de la photo ? Et à moins que le débutant veuille vraiment se mettre à la photo, rentrer dans un schéma de fixation manuelle du flash, d'achat et de transport d'optiques séparées nécessite de l'enthousiasme, voire de la passion. Difficile donc de se prononcer... Si vous craquez quand même, sachez qu'économiser 200 € en optant pour le pack le moins onéreux avec NEX-5 + pancake 16 mm n'est clairement pas une bonne option : la focale est sympathique mais pas polyvalente, vous seriez frustrés.
Maintenant, une bonne partie des inconvénients de cette interface pourraient être facilement résolus, soit sur un prochain modèle plus orienté « pro », soit tout simplement sur le NEX-5 (via une mise à jour de firmware). Par exemple, en ressuscitant la touche Fonctions de raccourcis vers les principaux réglages, qui pourrait venir remplacer la commande Conseils de pdv dès qu'on passe en mode P, A, S ou M. Ceci n'est qu'une suggestion, comme ça...
Galerie d'images réalisées avec le NEX-5
Photos réalisées à 200 ISO : la première avec le 16 mm, les autres avec le zoom 18-55 mm
Photos 1 et 2 réalisées à 200 ISO, photo 3 à 400 ISO (zoom 18-55 mm)
Photo 1 réalisée à 400 ISO, photo 2 à 12 800 ISO (avec zoom 18-55 mm) et photo 3 à 1250 ISO en iAuto (avec 16 mm fixe)
Photos réalisée à 200 ISO (zoom 18-55 mm). Option HDR 1 EV sur la première
Téléchargez une sélection de 27 images en résolution originale :
Après mise à jour du micrologiciel (v3)
Il est rare que nous revenions sur un test après publication d'un nouveau firmware. Tout comme il est rare qu'une modification du micrologiciel agisse sur l'ergonomie du produit. C'est pourquoi nous avons décidé de mettre à jour ce test, l'ergonomie étant précisément le domaine où le NEX-5 nous avait déçus. Au passage, il faut complimenter Sony qui a fait preuve d'une capacité d'écoute honorable. Rentrons maintenant dans le vif du sujet !Mise à jour de la v3 et note de version
La mise à jour se télécharge depuis la page http://support.sony-europe.com, c'est-à-dire dans la rubrique Assistance / Support en ligne du site de Sony. Le fichier à télécharger, NEX-5V3_Update1010a.exe, est en fait un logiciel de 57,3 Mo : un peu lourd mais il présente l'avantage d'automatiser, donc de simplifier, la procédure. Tout est expliqué très clairement sur la page Web de la mise à jour.Qu'est-ce que la v3 apporte de nouveau ? Outre les aspects ergonomiques que nous verrons après, il faut d'emblée préciser que cette dernière mouture du firmware permet à la mise au point automatique AF du NEX-5 de fonctionner avec certains objectifs en monture Alpha (montés via la bague adaptatrice Sony LA-EA1). Sont concernées les optiques SAM (motorisation interne) et SSM (motorisation interne supersonique) suivantes :
- DT18-55mm F3.5-5.6 SAM
- 28-75mm F2.8 SAM
- DT55-200mm F4-5.6 SAM
- DT30mm F2.8 Macro SAM
- DT35mm F1.8 SAM
- DT50mm F1.8 SAM
- 85mm F2.8 SAM
- Vario-Sonnar T* 16-35mm F2.8 ZA SSM
- Vario-Sonnar T* 24-70mm F2.8 ZA SSM
- Distagon T* 24mm F2 ZA SSM
- 70-200mm F2.8 G
- 70-300mm F4.5-5.6 G SSM
- 70-400mm F4-5.6 G SSM
- 300mm F2.8 G
Sony précise toutefois que l'autofocus sera alors nettement plus lent qu'avec les optiques dédiées au NEX en monture E. Autre apport de la v3 : la possibilité de choisir l'ouverture du diaphragme avant de filmer (mais pas pendant la captation). Il faut pour cela être en mode A (priorité ouverture), régler son diaphragme puis presser la touche rouge dédiée au tournage de film.
Ergonomie : ce qui change
La v3 opère plusieurs modifications en termes d'ergonomie, la principale étant la possibilité de personnaliser deux touches au dos de l'appareil. Sur trois au total, c'est plutôt pas mal ! Pour ce faire, direction le menu principal, dans la rubrique Réglage pour enfin arriver au nouvel onglet Réglages touche souple.Rubrique Réglage du menu principal puis l'étrangement nommée Réglages touche souple
Cette section permet d'attribuer une fonction de son choix à la touche du bas (B) et de transformer la touche centrale (C) en un raccourci, lequel appellera trois réglages différents (appelés « Bal perso » 1, 2 et 3 par Sony) qu'on fera défiler en allant à gauche ou à droite avec la croix multidirectionnelle. Ce sont donc en fait quatre raccourcis qu'on peut se paramétrer avec ces deux touches. Pourquoi « Bal perso » ? Aucune idée, mieux vaut ne pas trop chercher à comprendre... Voici le détail des réglages proposés en image :
Les deux touches personnalisables
A gauche, les réglages affectables à la touche B, à droite ceux disponibles pour les trois « Bal perso » de la touche C
Un exemple typique de personnalisation pour qui utilise la plupart du temps le mode A (priorité ouverture) mais souhaite conserver un accès rapide aux modes panoramique ou anti-flou de mouvement : affectez à la touche B le raccourci « Mode pr. vue », puis à la touche C les « Bal perso » ISO, balance des blancs et HDR. Le réglage placé en numéro 1 apparait dès qu'on presse la touche C, pour les deux autres il faut faire défiler à droite ou à gauche avec la croix multidirectionnelle.
Réglages type et raccourcis renommés à l'écran
Les trois réglages personnalisés défilent en pressant la roue à droite ou à gauche
Autre modification toute simple mais appréciable : il est désormais possible de demander à l'appareil de se rappeler le dernier endroit visité dans le menu. Avant l'appareil réinitialisait systématiquement la position du curseur en haut du menu, ce qui faisait perdre inutilement du temps. L'option se trouve dans les Paramètres principaux sous l'intitulé Démarrer menu : par défaut sur « Haut », réglez-la sur « Précédent ».
Réglages type et raccourcis renommés à l'écran
La navigation s'est également décloisonnée. Avant lorsqu'on était en haut de menu, il fallait tourner la roue dans le sens des aiguilles d'une montre et faire tout défiler pour aller en bas de menu. Maintenant, on tourne juste d'un cran en sens inverse et on y est ! Basique mais rudement pratique.
Passage du haut au bas de menu en un mouvement de roue
Le dernier point intéressant concerne la fonction « Aide MF », qui affiche une loupe à l'écran lorsqu'on manipule la bague de zooming en mode de mise au point manuelle (MF) ou Direct MF (DMF). Il est possible de déterminer la durée pendant laquelle cette loupe va apparaître. Et surtout de déplacer la loupe et de modifier son grossissement. Voilà qui rend la mise au point manuelle davantage utilisable !
Paramétrage de la fonction Aide MF et mode DMF avec zoom sur les collimateurs actifs, qu'on peut déplacer à sa guise
Nouveau verdict ?
Cette mise à jour rend le NEX-5 plus agréable et efficace à utiliser qu'avant, pour qui aime les ergonomies pointues typées reflex. L'accès rapide aux ISO, à la balance des blancs ou encore à la très pratique HDR manquait cruellement : cette injustice est désormais réparée. Certes, on est encore sur une base d'appareil simple, mais avec trois boutons seulement à l'arrière il était de toute façon difficile de faire mieux. Ainsi, nous déplorons toujours l'absence d'une commande « AE Lock » de blocage de l'expo par exemple...Autre bénéfice : même si les menus sont toujours aussi longs, le fait de pouvoir reprendre à sa dernière position et de passer de haut en bas (et de bas en haut) sans tout devoir faire défiler rend la navigation plus digeste. Maintenant toutes ces modifications interviennent 6 mois après la sortie du NEX-5, et pour la plupart, elles sont tellement évidentes qu'elles auraient dû être intégrées dès le départ. Mais bon, nous n'allons pas bouder notre plaisir, le NEX-5 s'améliore. Nous pouvons donc considérer que la note finale passe à Très bon ! Une évolution appréciable, en attendant un NEX-7 vraiment orienté pro... un jour peut-être.