Lorsqu'on pense aux applications de la réalité virtuelle, l'industrie pornographique se pose comme une évidence. Pourtant, Gregory Dorcel, patron de la célèbre marque française, n'en est plus convaincu, nous apprend ce matin Les Echos.
En octobre dernier, la société a produit deux films destinés aux casques de réalité virtuelle, avec des vidéos à 360°. Le plus sobre des deux était gratuit, l'autre, commercialisé 10 euros. Résultat : 80 000 téléchargements pour le premier, 15 000 ventes pour le second. Soit un chiffre d'affaires de 150 000 euros, pour une production qui en a coûté 200 000.
Tourner ces films a en effet impliqué un investissement important, avec l'utilisation de 18 caméras tournant un plan-séquence sans réalisateur dans le champ. Des conditions qui rebutent les producteurs ? « Pour qu'il y ait un vrai modèle économique, il faudrait qu'il y ait plus d'offre. Nous, on se mouille, mais les autres producteurs semblent rester attentistes. C'est l'offre qui fait la demande. Je ne vois pas de marché avant au moins cinq ans. Or, dans cinq ans, nous serons passés à autre chose ; peut-être des hologrammes ? »
Pour Gregory Dorcel, c'est donc la frilosité des autres acteurs du marché de la pornographie qui est responsable du succès très modéré de ses films. Le patron reste cependant convaincu du bien-fondé de son initiative dans le domaine : « Comme tout le monde peut avoir accès à du X, il faut donner plus à nos clients, les choyer et apporter une vraie valeur ajoutée », avance Gregory Dorcel, justifiant les choix de son entreprise d'embrasser successivement le DVD, la vidéo à la demande ou la 3D.
La réalité virtuelle n'est donc pour le moment pas la poule aux œufs d'or pour l'industrie du porno. Les prix élevés des premiers casques spécialisés ne vont sans doute pas l'aider à se développer.
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