Pour Jean-Noël Saunier, PDG de Flumotion, le problème est simple : « Aujourd'hui, lorsqu'on veut mettre des contenus en live, l'objectif est d'atteindre 100% des utilisateurs. Or les différents appareils permettant d'y accéder, smartphones, tablettes, ordinateurs, TV connectées, obligent à considérer différents formats et configuration. Cela apporte de la complexité pour les producteurs de contenu, et des coûts supplémentaires. Dans la vidéo à la demande, il y a des solutions d'encodage multiple, mais jusqu'à maintenant, pour le live, il n'y avait rien. »
Une quinzaine de personnes travaille donc déjà sur Livetranscoding, et Jean-Noël Saunier n'exclut pas de nouvelles embauches, si toutefois le service rencontrait son public. « Pour l'instant, nous avons déjà des feedbacks très positifs. Plus de cent entreprises veulent démarrer avec le service, donc nous sommes confiants. » Tout le problème, lorsqu'il faut diffuser des contenus en live sur différents appareils, c'est qu'il faut gérer différents formats : codecs, Flash, Silverlight ou HTML 5, débit, etc. Une problématique qui coûte cher aux fournisseurs de contenus, selon Jean-Noël Saunier, puisqu'il faut investir dans des machines et des solutions d'encodage en direct.
Livetranscoding déplace donc le problème, en fournissant sa solution logicielle d'encodage en direct. Elle gère divers formats de diffusion, et divers codecs. Livetranscoding apporte également la prise en charge du multi-bitrate, pour assurer un streaming fluide même en cas de chute de bande passante (une technologie qui s'appelle Smooth streaming chez MIcrosoft, ou Adaptive bandwidth chez Adobe et Apple). « Cela permet au diffuseur de contenu (Content delivery network ou CDN) de proposer différents flux en fonction de la qualité de réception. Si la bande passante est réduite, la qualité le sera aussi puisqu'on réduira le débit, mais la vidéo continuera à se lire. »
Pour assurer une marge suffisante sur les ventes - les plans de facturation de Livetranscoding vont de 500 à 1300 euros par mois - le service de Flumotion se base sur un hébergeur cloud. Il ne s'agit pas d'Amazon, mais Jean-Noël Saunier précise que plusieurs hébergeurs sont partenaires, afin d'assurer une répartition efficace de la charge en cas de défaillance d'un des services utilisés. Les solutions ne comprennent pas la diffusion via un CDN, qui doit être connecté à Livetranscoding, mais le service de Flumotion prévoit de lancer des offres complètes dès septembre, avec un système d'analytics avancé sur les vidéos.