Alors que Deezer vient de limiter la portée de son offre gratuite afin de mieux répondre aux attentes financières des maisons de disque, Universal vient d'attaquer la plateforme en justice selon les informations révélées mercredi par L'Express. La plainte porterait bien spécifiquement sur la partie gratuite de Deezer, celle qui est désormais limitée à cinq heures d'écoute par mois, et non sur le volet payant, pour sa part en règle.
Si les accords n'ont pas été renouvelés, c'est qu'ils achoppent sur une difficulté, en l'occurrence les limitations supplémentaires que souhaite voir peser Universal sur la version gratuite de Deezer. La maison de disques veut en effet qu'à l'instar de son concurrent suédois Spotify, Deezer opère une restriction à cinq écoutes par morceau, afin qu'au delà l'internaute soit conduit ou à souscrire un abonnement payant, bien plus rémunérateur, ou à acheter directement le titre sur les plateformes partenaires.
En 2010, Deezer aurait selon le site Electron Libre rapporté quelque 9 millions d'euros, une somme qui parait bien faible lorsqu'on la rapporte à l'audience mensuelle du site, estimée à 7 millions d'internautes. Le taux de conversion (conduire un internaute qui a utilisé le gratuit vers le payant) ne serait, toujours d'après notre confrère, que de 1,2% si l'on écarte les bénéfices de l'accord passé avec Orange. Depuis sa prise de participation au capital de la start-up, l'opérateur intègre en effet l'offre Deezer Premium à certains de ses forfaits sous forme d'option, ce qui permet à l'intéressée de revendiquer un total de 1,2 million d'abonnés payants.
Le catalogue Universal, qui représente 40% du marché du disque en France, est pour l'instant toujours proposé sur Deezer, qui va probablement tenter de négocier avec la major. On voit en effet mal comment Deezer pourrait se permettre de tirer un trait sur le catalogue Universal, sans fâcher aussi bien son audience que son récent actionnaire...