Le numérique représente 30% du marché de la musique

Thomas Pontiroli
Publié le 14 septembre 2012 à 16h00
Le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) a rendu publique son étude semestrielle sur le marché de la musique : le numérique y occupe une place grandissante dans les ventes globales.

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En repli de 8,9% lors des six premiers mois, le marché de la musique couvre des réalités différentes, révèle le Snep dans son dernier rapport sur le sujet. Au global, les ventes ont représenté 205,7 millions d'euros. Des ventes tirées vers le bas par les supports physiques, représentés par les CD et DVD. Ils ont reculé de 16,7% pour atteindre 143,9 millions d'euros de chiffre d'affaires sur le semestre.

Un effondrement à pondérer toutefois avec la progression continue de l'offre numérique. Les revenus issus de la musique dématérialisée (téléchargement, streaming) ont connu une croissance soutenue de 16,3%, représentant 61,8 millions d'euros de recettes. Ainsi, le numérique correspond désormais à 30% du marché de la musique en France. En 2011, celui-ci pesait 23% du secteur.

Parmi les trois piliers de cette croissance, on retrouve le service de vente de musique en ligne d'Apple, iTunes, qui s'accapare 50% des ventes numériques. Le service de streaming français Deezer se classe deuxième avec 34% du secteur. Quant à son homologue américain Spotify, il ferme le podium avec 6% de parts de marché.

Concernant le moyen d'écoute, le téléchargement correspond à 53% du chiffre d'affaires. Il a progressé de près de 20% sur le semestre, pour atteindre 32,7 millions d'euros de revenus. Il devance les abonnements (24,7%) et le streaming (14,6%). Ces derniers ont progressé de 26,5% à 24,2 millions d'euros sur la période. Mais « les offres sont trop monolithiques et il n'y a pas assez de publicité faite autour d'elles », a déploré le nouveau président du Snep, Stéphane Le Tavernier.

Le directeur général du Snep, David El Sayegh, a indiqué à Reuters que les ventes avaient souffert au premier semestre d'un plus faible nombre de sorties et de nouveautés, précisant que le secteur de la musique était très saisonnier. Selon lui, c'est près de la moitié du chiffre d'affaires du secteur qui est réalisé entre septembre et décembre, notamment à l'occasion des fêtes de fin d'année. Cependant, la musique serait le bien culturel le moins mal loti selon l'institut GfK, avec une consommation en recul de 3% sur six mois.

Mercredi dernier, le collectif « Tous pour la Musique », représentant des acteurs du secteur comme la Sacem, l'Adami, la SCPP et le Snep, s'offusquait de l'abandon du projet de Centre national de la Musique, censé aider l'ensemble des acteurs de la filière à se développer. Celui-ci devait également éviter que le marché ne soit concentré qu'entre les mains de certains acteurs. Si la structure publique ne verra pas le jour, la ministre entend bien conserver le dialogue sur la question.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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