Les éditeurs et créateurs de logiciels français font figure de « locomotive de l'économie française », annonce l'étude Panorama Top250 réalisée par Syntec Numérique et Ernst & Young, auprès d'un panel de 408 entreprises. Les chiffres sont évocateurs : le chiffre d'affaires cumulé a progressé de 12% entre 2010 et 2011 pour culminer à 7,4 milliards d'euros. Il était de 6,7 milliards en 2010.
Une tendance dont on ne sait pas si elle s'est confirmée en 2012. Mais un indice permet de croire que le secteur pourrait être en bonne santé cette année : 80% du panel a déclaré avoir l'intention de continuer à embaucher. Ces deux dernières années, les effectifs ont augmenté de 15%. « Le secteur du logiciel a ceci de particulier qu'il semble ne jamais pouvoir s'arrêter dans sa course à l'innovation, tant il est revitalisé en permanence par de nouvelles applications, de nouveaux usages », affirme Frank Sebag, associé Ernst & Young.
Bruno Vanryb, président du Collège éditeurs du Syntec Numérique, déplore que le marché français « reste encore très éclaté, avec 70 % des éditeurs réalisant moins de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires ». Il demeure encore un grand vide entre les grands acteurs internationaux et les petites sociétés régionales, « vide qui illustre la difficulté des PME françaises à passer au stade d'Entreprise de Taille Intermédiaire ».
Les dépenses de R&D en progression de 10%
Les grandes entreprises concernent 4% du panel et représentent les deux tiers du chiffre d'affaires du secteur alors que les petits éditeurs (moins de 10 millions de chiffre d'affaires), de leur côté, ne pèsent que pour 8% du chiffre d'affaires, alors qu'ils représentent 70% des entreprises consultées.
Ce Panorama Top250 est aussi l'occasion de souligner les tendances du moment. La principale évolution concerne l'adoption du logiciel en tant que service (SaaS), dont la part d'activité est passée, entre 2010 et 2011, de 13 à 16% chez les éditeurs « horizontaux » (systèmes d'exploitation, systèmes de gestion de bases de données, ou logiciels d'administration de système d'information, de sécurité et de sauvegarde).
Sur le volet de l'innovation, l'enquête révèle que les effectifs consacrés à la recherche et développement (R&D) chez les éditeurs du panel ont augmenté de 10 % sur les deux dernières années et qu'ils sont localisés pour 69 % en France. Par ailleurs, un cinquième du chiffre d'affaires des plus petites sociétés est consacré à la R&D. Un poste de dépense conséquent donc, qui devrait être soutenu par les mesures annoncées la semaine dernière par François Hollande. Le projet du gouvernement prévoit d'étendre notamment le Crédit Impôt Recherche à l'innovation, en plus de la R&D - celui-ci a bénéficié à 74% des entreprises du panel.
Ce panorama est réalisé sur la base d'une enquête par questionnaire menée auprès des acteurs français du logiciel et ne concerne que les entreprises déclarant ne pas être filiales d'un groupe étranger sur l'exercice concerné.
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