Le but de ce rachat de l'américain Cymer par le néerlandais ASML : accélérer le développement de la technologie de lithographie extrême ultra-violets, « vitale pour soutenir la transition de l'industrie du semi-conducteur ». Dans le détail, les actionnaires de Cymer recevront 20 dollars en cash, et 1,1502 parts d'ASML pour chaque action Cymer détenue. Sachant que le cours de l'américain est de 47,83 dollars et celui du néerlandais de 53,59 dollars (mardi, à la clôture à New York), cela valorise la société 70% au-delà de sa valeur, soit un montant global de 2,5 milliards de dollars (1,95 milliard d'euros).
L'opération, qui sera bouclée dans la première moitié de 2013, devrait permettre à ASML d'aider son programme de co-investissement avec Intel, TSMC et Samsung. Doté d'un budget de 1,38 milliard d'euros sur cinq ans, il vise à faire évoluer la lithographie EUV, dont le prochain défi sera d'atteindre une finesse de gravure inférieure à 28 nm. Par ailleurs, cette arrivée de Cymer devrait supporter la production actuelle, qui a pâti de retards au troisième trimestre, selon le directeur financier, Peter Wennink, et a affecté les ventes du néerlandais. Le carnet de commandes s'est élevé à 831 millions d'euros sur le trimestre, contre 949 millions lors du précédent.
Une baisse des ventes qui se répercute sur les résultats financiers du groupe. ASML a présenté ses comptes du troisième trimestre fiscal, clos au 30 septembre : si le chiffre d'affaire demeure stable comparé au précédent trimestre, à 1,23 milliard d'euros, il dégringole de 18,7% en glissement annuel (1,46 milliard en 2011). La marge brute ressort elle à 275 millions d'euros, contre 295 millions d'avril à juin 2012 et 355 millions au troisième trimestre 2011. Le recul annuel est ici de 29%. Des résultats en berne, mais toutefois conformes aux attentes des analystes.
Ce bilan reflète l'état global de l'économie, où l'industrie des semi-conducteurs est perturbée par les ventes de PC anémiques. Selon IHS iSuppli, le secteur des puces électroniques connaîtra une croissance nulle cette année - le leader mondial Intel a d'ailleurs publié des résultats en baisse ce mercredi, de 5% sur un an. Pour le prochain trimestre, ASML s'attend à « une très faible demande autour des puces mémoires », et envisage un chiffre d'affaires situé dans la fourchette basse, à 1 milliard d'euros, contre 1,2 milliard en 2011.