Alcatel-Lucent a récemment indiqué qu'il mènera un plan de réduction de ses coûts. Programme qui passera par la suppression de 5 490 postes à travers le monde. Pour le ministre, le fait de « casser les prix » sur le mobile a eu pour conséquence « l'aggravation des difficultés d'Alcatel ». Un lien pourtant difficile à établir, la situation de l'ensemble des équipementiers dans le monde étant globalement compliquée.
De même, si le ministre attaque directement ses prédécesseurs, force est de constater que ces derniers tenaient des propos similaires. Lors d'un congrès sur l'Agriculture, Nicolas Sarkozy avait vertement critiqué l'attitude de l'Europe sur le sujet : « Regardez ce qu'il se passe avec la téléphonie mobile. Ils ont pensé uniquement à la question du consommateur et maintenant on s'aperçoit qu'il y a quatre opérateurs : Parfait. Qui licencient tous parce que les prix tirent vers le bas, c'est la qualité du service qui va être pénalisée et c'est l'emploi qui va être pénalisé », expliquait-il.
Par ces propos, Nicolas Sarkozy invitait donc l'ensemble des Etats-membres de l'Union européenne à revoir la structure du marché de la téléphonie mobile et ses règles de concurrence. Une tâche à laquelle Arnaud Montebourg indique vouloir s'atteler. Dans cette optique, le ministre précise que « la montée en gamme, la qualité et l'innovation sont la clé » et invite les opérateurs à intensifier leurs efforts sur le très haut débit.
Une stratégie déjà dévoilée par le gouvernement. Lors de la présentation du plan d'économies d'Alcatel-Lucent, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'Économie numérique, avaient ainsi déclaré vouloir mettre l'accent sur « une relance des investissements des opérateurs dans les réseaux à très haut débit ».
Toutefois, en matière d'équipements des réseaux 4G des opérateurs, les choix semblent déjà être faits par ces derniers. Si Orange a annoncé qu'il ferait l'impasse sur les chinois Huawei et ZTE, Bouygues Télécom a déjà annoncé en février dernier avoir passé contrat avec le suédois Ericsson afin d'améliorer son réseau 2G et 3G et déployer la 4G. L'accord porte sur les régions à forte densité de population (Centre-Alpes et Méditerranée). Par contre, pour les autres zones de population, c'est le chinois Huawei qui s'occupera d'équiper le réseau de Bouygues.