Beezik, le service de téléchargement de musique, va fermer

Thomas Pontiroli
Publié le 07 mars 2013 à 15h28
Depuis 2009, Beezik propose de télécharger légalement et gratuitement 8 millions de titres, en échange d'affichages publicitaires. Face aux exigences des majors et au manque de rentabilité, le site va fermer.

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Beezik est encore accessible, mais que pour quelques semaines. Le service de téléchargement gratuit et légal de musique a annoncé auprès de Frenchweb son intention de fermer prochainement. Lancé en juin 2009, le site appartient à la régie de publicité vidéo BeeAd, qui elle-même appartient depuis mars 2012 à Ebuzzing, spécialiste de la diffusion de publicités vidéo sur les médias sociaux.

En raison des exigences des maisons de disques au niveaux des droits, le service ne peut pas s'exporter à l'étranger, alors que sa maison-mère est justement axée sur cette stratégie. En septembre 2012, Beezik avait pourtant réussi à signer avec Warner, de quoi enrichir son catalogue de près de 8 millions de titres. Le service attire 3 millions de membres qui téléchargent 1,5 million de titres par mois. Il est de plus à l'équilibre.

Sur son blog, Pierre Chappaz, à la tête d'Ebuzzing, explique que Beezik « n'est pas suffisamment rentable du fait des droits à payer aux maisons de disques ». il ajoute, n'avoir « pas de temps à perdre en négociations interminables avec les maisons de disques dans l'espoir d'obtenir un partenariat plus équilibré ».

Jean Canzoneri, co-fondateur et président de Beezik, nous donne plus de détails sur cette fermeture :


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Jean Canzoneri, Beezik
Bonjour Jean Canzoneri. Quelles sont les raisons de cette décision ? Et en quoi ne pas pouvoir internationaliser Beezik constitue un frein ?

Beezik est toujours un modèle économique à l'équilibre, mais l'exigence des maisons de disques le rend moins rentable et plus difficilement extensible, comparé au cœur de métier d'Ebuzzing. De plus Beezik est un service qui n'existe qu'en France, or nous sommes un groupe international, et il serait extrêmement difficile de l'internationaliser à cause des négociations sur les droits.

Qu'est-ce qui a bloqué avec les maisons de disques ?

Nous aurions aimé continuer à offrir une alternative gratuite pour télécharger légalement, mais hélas les maisons de disques ne veulent pas comprendre que nous ne travaillons pas que pour elles. Ebuzzing a aujourd'hui un réseau mondial de milliers de sites partenaires avec des contenus à valeur ajoutée, nous permettant de toucher plus de 200 millions de visiteurs uniques. Nous arrivons à travailler en bonne intelligence avec tous nos éditeurs qui sont ravis de la monétisation que nous offrons grâce à la publicité vidéo. Entre eux ou les majors, notre choix est fait.

N'avez-vous pas rencontré de difficultés à monétiser ce service ?

Beezik était vendu tel un éditeur lambda de notre réseau, il ne représentait qu'une part infime de notre inventaire avec ses 2 millions de visiteurs uniques par mois. Tout le chiffre d'affaires fait sur Beezik va être maintenant diffusé sur nos éditeurs français, tels que Le Figaro, 20 minutes, Europe 1, Cosmopolitain, Le Point, Le journal des femmes, Paris Match, Nrj, M6 et plus de 300 autres. C'est une bonne nouvelle pour eux.

Avez-vous eu du mal à agrandir votre catalogue ? Beezik est-il victime du streaming ?

Ça n'a jamais été facile de négocier avec des maisons de disques, mais nous avions réussi à signer avec toutes les majors. Concernant le streaming, non. Ce sont des usages totalement complémentaires, le trafic de Beezik était même en croissance permanente.

Sans Beezik, quelle est la stratégie nouvelle de la société Ebuzzing ?

Nous voulons nous consacrer à notre métier principal qui est de diffuser et créer des formats vidéo publicitaires innovants. Ce business a connu 80 % de croissance l'année dernière et continue sur la même lancée. Nous visons 60 millions d'euros de revenus pour le groupe Ebuzzing pour 2013. BeeAd a aujourd'hui sept bureaux à travers l'Europe et va prochainement en ouvrir un aux États-Unis. Un tel déploiement nécessite une disponibilité intégrale des managers. Il faut parfois choisir son métier...

Combien de salariés sont affectés à Beezik ? Seront-ils réaffectés au sein de BeeAd ?

Tous les employés se verront confier d'autres missions au sein du groupe, comme je vous l'ai dit la croissance est exponentielle. Nous avons embauché plus de 50 personnes pour déployer BeeAd à travers l'Europe. Nous avons donc besoin de tous nos bons éléments pour suivre la cadence.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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