Emporté par le courant sur le marché des smartphones, NEC n'a pas réussi à redresser la barre et a chaviré. Face à l'envolée des coûts de fabrication que demandent les smartphones de dernière génération haut de gamme, mais aussi aux frais de marketing et communications nécessaires pour espérer se faire une place au soleil à côté de Samsung et d'Apple, NEC a décidé de jeter l'éponge.
Lors de la publication de ses résultats financiers du premier trimestre 2013, le japonais a fait état de ventes sur le mobile en repli de 3,5% en valeur sur un an. Ce recul n'est pas catastrophique en soi, mais il suffit à grever les comptes de la société et à accaparer des fonds qu'elle pourrait mettre à profit sur des segments où elle a plus de chances. La division rassemblant les activités mobiles pèse un cinquième des recettes de la société.
Cette branche a contribué largement à la perte nette enregistrée par NEC en juin, s'affichant dans le rouge pour l'équivalent de 75 millions d'euros. Bousculée sur le marché international, la société ne parvient même plus à séduire dans son propre pays, où elle a pourtant dominé autrefois le secteur.
NEC et Lenovo n'ont pas trouvé d'accord
NEC ne possède au Japon pas plus de 5% de parts de marché, ce qui est la conséquence de l'ouverture du pays à une concurrence bien rodée, nommée Samsung et Apple. Lesquels ont fait reculer tour à tour les acteurs locaux tels que Sharp, Fujitsu, Panasonic, Toshiba et même Sony. La situation de ces fabricants se serait aussi dégradée à cause des choix commerciaux réalisés par NTT Docomo, SoftBank et KDDI.
Les stratégies des trois opérateurs de télécommunication nippons ont fait la part belle aux smartphones étrangers, et ont largement contribué à redessiner le paysage local. « La situation est d'autant plus délicate pour NEC que son principal client, le premier opérateur nippon, NTT Docomo (plus de 60 millions d'abonnés), a décidé de privilégier les smartphones de Sony et Samsung (ses "2 Top") pour contrer les offensives de ses rivaux SoftBank et KDDI qui proposent l'iPhone », rappelle l'AFP.
En mars dernier pourtant, NEC avait tenté de sauver sa division mobile en entamant des discussions avec le tout récent numéro un mondial des PC, Lenovo. Malgré l'appétit du groupe chinois dans le domaine de la mobilité, qui a d'ailleurs gravi la quatrième place des plus gros fabricants de smartphones en juin, les négociations avaient achoppé. Les deux parties ne se seraient pas entendus sur la gestion..
Est-ce que NEC va licencier ? D'abord, la société nippone indique qu'elle poursuivra le développement de mobiles classiques, dotés d'un clavier physique. Très concurrentiel également, ce marché possède tout de même de nombreuses opportunités, relevait IDC en juin, grâce à la demande des pays moins mûrs. Quant aux salariés alloués aux smartphones, ils devraient être reclassés ailleurs dans la société.