Gowex est une société espagnole spécialisée dans la fourniture de réseaux WiFi. Elle propose un modèle d'accès à Internet gratuit en WiFi dans plusieurs lieux comme l'abord de certains métros ou dans plusieurs aéroports. Un marché à priori porteur mais dont les comptes ne seraient pas sains depuis 2010.
Le modèle économique de Gowex est fondé sur deux éléments. Après avoir installé ses bornes WiFi suite à la signature d'un accord avec l'établissement responsable d'un lieu en particulier, la société va pouvoir actionner plusieurs leviers. Elle va tout d'abord proposer de la publicité sur les connexions qu'elle fournit. Un internaute utilisant un réseau Gowex verra donc s'afficher des contenus publicitaires lors de sa navigation.
La seconde source de revenus est un peu plus technique. De par sa présence dans certains endroits clés, à forte affluence comme des stations de métro ou des aéroports, Gowex est en mesure de proposer un service aux opérateurs traditionnels de téléphonie mobile. Afin d'éviter une congestion de leur réseau, ils vont pouvoir se délester d'une partie de leur trafic et choisir une meilleure bande passante (dans ce cas en WiFi) pour acheminer les données des clients. Dans cette même logique, un boitier femtocell peut également servir à faire ce que l'on appelle du « offloading ».
Un rapport accablant
Dans son rapport, le cabinet Gotham (en référence au super héros Batman), pointe du doigt de nombreux fonctionnements étranges de la société. Le document affirme en effet que 90% des revenus déclarés par Gowex n'existent pas. Il ajoute que son chiffre d'affaires est inférieur à 10 millions d'euros, et non pas de 182,6 millions d'euros pour l'année 2013 par exemple.
En dehors de ces comptes, plusieurs autres éléments ont attiré l'attention, Gotham indiquant par exemple que le responsable des relations avec les investisseurs n'était autre que la femme du directeur général de la société...
Face à ces accusations, le président de Gowex a avoué les erreurs du groupe. Il précise sur son compte Twitter : « Je demande pardon à tout le monde. Je suis désolé, du fond du cœur [...] J'ai fait une confession volontaire au tribunal. Je suis prêt à assumer les conséquences et à coopérer avec la justice ».
La société s'est désormais placée sous le régime de la faillite. En quelques jours seulement, son action en bourse a perdu plus de 60% de sa valeur et elle fait face à une plainte formelle pour falsification de comptes annuels et utilisation d'informations privilégiées.