Photo : la montée en gamme n'arrête pas l'hémorragie des ventes

Thomas Pontiroli
Publié le 16 septembre 2014 à 13h12
Alors que démarre aujourd'hui le salon Photokina à Cologne en Allemagne, le marché européen affiche toujours son marasme, tiré vers le fond par les compacts, notamment de l'entrée de gamme, alors que les reflex et particulièrement les objectifs sauvent quelque peu le chiffre d'affaires des fabricants.

Que se passe-t-il sur le marché de la photo ? Il suffit de jeter un œil à la carte d'Europe des ventes du premier semestre 2014 (ci-dessous) présentée par GfK, pour constater que quelque chose ne tourne pas rond. Dans presque tous les pays, le taux annuel de repli des ventes est à deux chiffres : -19% en France, -14% au Royaume-Uni, -28% en Italie et presque -40% en Turquie. Pour les fabricants, le salut pourrait provenir de la recherche de montée en gamme des consommateurs, qui se confirme, mais s'avère encore insuffisante.

Le chiffre d'affaires du secteur de la photo a perdu 14,2% ce semestre, comparé à la même période de l'année passée. Pour GfK, le principal coupable reste le smartphone, qui rend l'appareil photo compact de moins en moins utile. S'il représente le gros du marché en volume, ce segment ne pèse que 13% du secteur en valeur.
« Il y avait pourtant des tendances positives et des opportunités de croissance portées par l'innovation », rappelle l'institut, comme « les capteurs plus grands ou les zooms optiques 20X et plus ».


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Etude GfK Temax 1er semestre 2014.


Ces tentatives de différenciation face aux smartphones n'ont manifestement pas suffi à relancer le secteur. GfK voit plus de potentiel dans les appareils reflex, qui représentent un tiers du marché et « restent toujours les meilleurs générateurs de chiffre d'affaires en Europe ». L'institut tempère toutefois les espoirs du segment, précisant que « les performances de l'année précédente pourraient bien ne pas se renouveler en 2014 en raison des nombreux nouveaux modèles lancés en 2013 et qui ont stimulé le marché ».

Les objectifs soutiennent le marché

La tendance a déjà été observée au cours du premier semestre, avec un recul annuel de 28% des ventes de boîtiers reflex à capteur plein format. Malgré cela, leur prix moyen d'environ 2 100 euros continue, selon GfK, d'en faire un segment rentable pour les fabricants. Cette tendance pour les modèles haut de gamme s'est accompagnée, ajoute l'institut, d'un effet bénéfique sur les accessoires, notamment les objectifs.

Le prix moyen payé par optique s'élève ainsi à 474 euros, ce qui est « nettement supérieur au prix d'un objectif en kit, contenu dans un pack incluant un appareil photo ». C'est un point à ne pas négliger : 75% des recettes des fabricants de reflex sont réalisées avec les objectifs vendus séparément ! Dans cet ensemble, les objectifs de compacts pèsent 14%. Il est ainsi devenu « clair que les consommateurs sont à la recherche de conseils avisés et sont prêts à dépenser beaucoup d'argent pour des produits de qualité ».

Un mot sur le marché français... en « forte décroissance ». Ici, seuls les modèles hybrides ont tiré leur épingle du jeu (+20% en valeur), pendant que les compacts ont cédé 31% sur un an au deuxième trimestre, tirés vers le fond par l'entrée de gamme, alors que les modèles experts sauvent une part de la valeur.


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