La 4G fêtera son premier anniversaire dans quelques mois en France. Pour déployer cette technologie, les opérateurs ont joué le jeu et couvrent bien plus du quart de la population. Une proportion que l'on ne retrouve pourtant pas encore dans le nombre d'abonnés. Au deuxième trimestre, le régulateur des télécoms (Arcep) dénombre 5,5 millions de clients 4G, soit 8% du parc actif - sans les cartes SIM pour machines.
Comparé au précédent trimestre, la croissance est de 1,8 million d'abonnés. Cette tendance a contribué à soutenir la hausse continue des données consommées. « L'appétence des utilisateurs pour les contenus et l'accès à Internet via leurs mobiles se confirme trimestre après trimestre : la croissance du volume de données échangées s'accélère depuis plusieurs trimestres », commente l'Arcep dans son observatoire.
Le volume de data a explosé de 89% sur un an : alors qu'un mobinaute consommait en moyenne 163 Mo en septembre 2013, il en télécharge 307 en moyenne aujourd'hui. Ce score a pu être obtenu grâce à l'arrivée de la 4G, mais aussi en raison d'une forte pénétration de la 3G qui atteint 50% du parc français (hors machines). Aussi, l'ajout récent de la 4G aux offres sans engagement à 20 euros accélérera ce phénomène.
Une bonne couverture de la population
Après une guerre tarifaire effrénée pendant deux ans, les choses se sont calmées. A vrai dire, les opérateurs semblent être arrivés à un seuil plancher où ils ne peuvent plus réduire leurs tarifs sans compromettre leurs investissements et leurs engagements auprès de l'Arcep. En septembre, le revenu mensuel moyen par abonné (Arpu) s'est stabilisé à 16 euros. Cela a eu pour conséquence de ralentir le déclin des revenus des opérateurs liés aux services mobiles à « seulement » -10,6% sur un an, alors qu'ils chutaient de 27,2% l'an dernier.Au dernier pointage du régulateur, datant de juillet 2014, Orange et Bouygues Telecom restaient les deux meilleurs élèves avec une couverture de la population en 4G proche de 70%. Derrière, SFR touchait moins de 30% des Français et Free Mobile, 24%. Hier, jeudi, Orange a communiqué une quasi-stagnation de sa couverture 4G, confirmant que les prochains pourcents seront de plus en plus difficiles à conquérir.
Pour couvrir les zones du territoire les plus éparses en abonnés, les opérateurs ne vont pas significativement augmenter leurs dépenses en infrastructure - elles ont d'ailleurs baissé de 500 millions d'euros en moyenne au premier semestre 2014, à 3,1 milliards. Comme anticipé en avril, et confirmé jeudi par le président François Hollande, les opérateurs vont miser dès 2015 sur la bande des 700 MHz, à la portée supérieure.