Aymeril Hoang : L'initiative a été lancée fin 2013 et les labélisations ont débuté il y a peu. Je constate que la mayonnaise a pris dans cette course à l'innovation. L'idée est d'être visible en termes d'écosystèmes voire d'innovation complète, nous ne sommes donc pas sur l'objectif de recréer une Silicon Valley en France, mais beaucoup de structures ont besoin de visibilité.
Aujourd'hui, les chaînes sont en effet presque complètes, mais il y a encore ce besoin pour nos sociétés d'être davantage visibles. Il existe des entrepreneurs Tech partout en France, certains représentent des petites structures et ont besoin d'être identifiés. Il est donc nécessaire de connaître qui peut devenir le leader d'une communauté.
Quel premier bilan tirez-vous de cette initiative ?
A.H : Le bilan est positif car nous avons créé une dynamique pour que les gens puissent se coordonner, s'identifient mutuellement et soient visibles. Il y a également un volet permettant éventuellement d'engager de l'argent public, mais c'est finalement la cerise sur le gâteau. Le principal enjeu est de mettre en avant les sociétés et pas uniquement les champions présents sur le territoire.
L'ambition du label French Tech est également de permettre à des sociétés de se faire connaître à l'étranger. Quelles sont les prochaines étapes pour parvenir à cet objectif ?
A.H : Là encore, l'idée est d'être visible à l'international pour se montrer et faire ainsi venir des talents. Des villes peuvent ainsi prétendre à ce label et à moyen/long terme, il sera possible d'identifier les communes, les entrepreneurs, les leaders qui créent la dynamique sur leur territoire. Ils seront ainsi reconnus et pourront mieux présenter leurs atouts dans le monde.
La French Tech sera à nouveau présente cette année au salon South By SouthWest, mais jusqu'à présent, quel accueil a été réservé aux initiatives françaises ?
A.H : Jusqu'à présent, les Français étaient là mais de manière diluée, non visible. Mais des entrepreneurs ont été d'accord pour créer quelque chose de visible et le pavillon Ubifrance a été mis sur pied. Nous avons loué un énorme lieu dédié au business la journée et aux événements le soir. Nous avions donc une présence française critique lors d'une messe de la technologie reconnue dans le monde.
Mais l'image du numérique en France ou des sociétés françaises n'est-elle pas égratignée par des conflits tels que ceux opposant les services de VTC et leurs applications mobiles aux taxis ?
A.H : Il n'y a pas de choix possible. La disruption se fera avec les Français ou avec d'autres. Les barrières réglementaires que l'on peut mettre face à ces évolutions sont vaines. Pour les taxis/VTC, la loi Thévenoud est complètement rétrograde et il est totalement vain de protéger une profession pour ces motifs. Je comprends les personnes qui ont trimé toute leur vie, c'est normal, mais il ne faut surtout pas ériger des barrières absurdes.
Le numérique peut amener à bousculer les hiérarchies. SNCF a par exemple bien compris que BlaBlaCar était un concurrent. Elle s'est donc positionnée sur le marché du covoiturage, c'est une réaction positive.
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