Aymeril Hoang : "la French Tech, ce n'est pas recréer une Silicon Valley en France"

Olivier Robillart
Publié le 08 octobre 2014 à 10h21
La French Tech fêtera bientôt sa première année d'existence. Ce label, créé par le gouvernement, a pour but de rendre plus visibles les start-up françaises et d'aider à financer leur activité. Son ex-pilote, Aymeril Hoang revient pour nous sur cette initiative et dresse un premier bilan de ce mouvement servant à mettre en avant les sociétés du territoire.

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Lancée l'an dernier par Fleur Pellerin, alors ministre déléguée chargée de l'Économie numérique, la French Tech fête bientôt sa première année d'existence. Quels sont vos premiers retours d'expérience ?

Aymeril Hoang : L'initiative a été lancée fin 2013 et les labélisations ont débuté il y a peu. Je constate que la mayonnaise a pris dans cette course à l'innovation. L'idée est d'être visible en termes d'écosystèmes voire d'innovation complète, nous ne sommes donc pas sur l'objectif de recréer une Silicon Valley en France, mais beaucoup de structures ont besoin de visibilité.

Aujourd'hui, les chaînes sont en effet presque complètes, mais il y a encore ce besoin pour nos sociétés d'être davantage visibles. Il existe des entrepreneurs Tech partout en France, certains représentent des petites structures et ont besoin d'être identifiés. Il est donc nécessaire de connaître qui peut devenir le leader d'une communauté.

Quel premier bilan tirez-vous de cette initiative ?

A.H : Le bilan est positif car nous avons créé une dynamique pour que les gens puissent se coordonner, s'identifient mutuellement et soient visibles. Il y a également un volet permettant éventuellement d'engager de l'argent public, mais c'est finalement la cerise sur le gâteau. Le principal enjeu est de mettre en avant les sociétés et pas uniquement les champions présents sur le territoire.

L'ambition du label French Tech est également de permettre à des sociétés de se faire connaître à l'étranger. Quelles sont les prochaines étapes pour parvenir à cet objectif ?

A.H : Là encore, l'idée est d'être visible à l'international pour se montrer et faire ainsi venir des talents. Des villes peuvent ainsi prétendre à ce label et à moyen/long terme, il sera possible d'identifier les communes, les entrepreneurs, les leaders qui créent la dynamique sur leur territoire. Ils seront ainsi reconnus et pourront mieux présenter leurs atouts dans le monde.

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Ce système va ensuite créer de l'émulation pour que d'autres viennent rejoindre le label. Et pourquoi pas d'ici 5 ans, l'agglomération Metz-Nancy pourra par exemple accueillir des talents de tous les pays. C'est ce que fait la ville de Boulder dans le Colorado, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible en France.

La French Tech sera à nouveau présente cette année au salon South By SouthWest, mais jusqu'à présent, quel accueil a été réservé aux initiatives françaises ?

A.H : Jusqu'à présent, les Français étaient là mais de manière diluée, non visible. Mais des entrepreneurs ont été d'accord pour créer quelque chose de visible et le pavillon Ubifrance a été mis sur pied. Nous avons loué un énorme lieu dédié au business la journée et aux événements le soir. Nous avions donc une présence française critique lors d'une messe de la technologie reconnue dans le monde.

Mais l'image du numérique en France ou des sociétés françaises n'est-elle pas égratignée par des conflits tels que ceux opposant les services de VTC et leurs applications mobiles aux taxis ?

A.H : Il n'y a pas de choix possible. La disruption se fera avec les Français ou avec d'autres. Les barrières réglementaires que l'on peut mettre face à ces évolutions sont vaines. Pour les taxis/VTC, la loi Thévenoud est complètement rétrograde et il est totalement vain de protéger une profession pour ces motifs. Je comprends les personnes qui ont trimé toute leur vie, c'est normal, mais il ne faut surtout pas ériger des barrières absurdes.

Le numérique peut amener à bousculer les hiérarchies. SNCF a par exemple bien compris que BlaBlaCar était un concurrent. Elle s'est donc positionnée sur le marché du covoiturage, c'est une réaction positive.

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Olivier Robillart
Par Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

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