Le géant français Publicis vient de s'offrir 20% du capital de Matomy, une entreprise israélienne spécialisée dans le marketing à la performance (l'annonceur n'est facturé que lorsqu'un objectif est atteint comme un certain volume de clics ou de ventes), confirmant ses efforts dans le numérique. A 227 pence par action, cette prise de participation pèse environ 50 millions d'euros, à laquelle s'ajoute une option d'achat de 4,9%.
« Notre objectif est de devenir le référent mondial de la performance et, avec Publicis comme principal actionnaire, nous serons en mesure de créer un écosystème plus mature et plus durable, offrant désormais aux annonceurs une capacité inédite d'assurer et de mesurer la participation, la conquête et la fidélisation des clients », se félicite dans un communiqué, Ilan Shiloah, le président de cette société fondée en 2007.
La vidéo au cœur de la croissance
Matomy a finalisé son introduction à la bourse de Londres en juillet dernier et a publié un résultat net quadruplé au premier semestre, grâce au dynamisme du mobile et de la vidéo. Publicis a tout à gagner sur ce segment - ce fut tout le sens du partenariat à 500 millions de dollars signés avec Facebook au printemps, et portant sur la diffusion de publicités vidéos sur le réseau social ainsi que sur Instagram. De 2013 à 2014, les dépenses en vidéo publicitaire ont bondi de 56% aux Etats-Unis, selon eMarketer, à 6 milliards de dollars.Ces trois dernières années, le chiffre d'affaires de Matomy est passé de 106,7 millions de dollars à 193,5 millions, soit un taux de croissance de 34,7%, que la société explique par le rachat de MediaWhiz en 2013 mais aussi par le lancement de l'offre vidéo sur les différents médias. Sur la même période, Matomy est passé de 861 clients actifs à environ 1 600, parmi lesquels des sociétés comme American Express, HSBC ou Experian.
« Avec Matomy, nous allons continuer à construire et à promouvoir un environnement ouvert favorisant les échanges d'idées et d'innovation, ce qui est essentiel pour conserver une longueur d'avance face aux transformations de l'ère numérique », commente Maurice Lévy, le président de Publicis. Depuis l'échec de la fusion avec Omnicom, le français est plus que jamais contraint d'acquérir des savoir-faire technologiques.