C'est une performance qui a de quoi dérouter. Ces cinq dernières années, la start-up dijonnaise Weezevent, une billetterie en ligne, a affiché un taux de croissance de son chiffre d'affaires de 43 202%. Ce chiffre est la parfaite illustration de ce qui caractérise, entre autres, une start-up : un fort potentiel de croissance dans ses premières années. Si bien que la société vient d'être distinguée par le classement Technology Fast 50.
Publié chaque année par le cabinet Deloitte, il a déjà primé des français comme le « recibleur » publicitaire Criteo (aujourd'hui coté au Nasdaq) ou la plateforme de streaming Deezer. Cette année, Weezevent est la start-up du classement qui, parmi une sélection de 428 entreprises, affiche le plus fort taux de croissance.
Tout est parti d'un besoin personnel
Créée en 2008, Weezevent compte à ce jour 40 000 clients dans le monde et se targue d'être la première solution française de service de billetterie en ligne pour les entreprises. L'outil se présente comme un logiciel disponible en ligne (SaaS) et personnalisable. L'outil répond à trois grands besoins des organisateurs d'événements (grands et petits) : vendre des billets, gérer les inscriptions et envoyer des invitations. Une fois le billet créé, la solution prend aussi en charge le contrôle d'accès à la billetterie sur le lieu de l'événement.Weezevent n'est pas pour autant un vendeur de billets. Il reste un prestataire technique. Tout a commencé en 2006 quand les deux co-fondateurs, Pierre-Henri Deballon et Sébastien Tonglet, se sont rencontrés et organisaient leur Vélo Tour à Dijon. Sans le sou, ni produit, ni carnet d'adresse, ils ont décidé de créer leur propre outil afin de répondre à leur besoin. « A cette époque, c'était compliqué de vendre des billets en ligne, surtout sur le paiement il fallait obtenir un contrat de vente à distance », nous explique Sébastien Tonglet.
La croissance n'est pas près de fléchir
Nous sommes en 2008 et l'équipe décide de faire profiter d'autres organisateurs de sa solution. Six ans plus tard, l'outil est utilisé dans le domaine de la musique mais aussi des salons professionnels, des congrès et même pour le réveillon de Noël. Le modèle économique est resté le même, et est simple : Weezevent prélève une commission de 2,5% par ticket vendu, avec un minimum de 99 centimes. Un système qui rapporte.C'est ainsi que la start-up a connu son fameux taux de croissance. « Nous avons la tête dans le guidon tous les jours et on ne se rend pas forcément compte de tout », sourit le co-fondateur. En 2013, la société a réalisé un chiffre d'affaires de quelque 20 millions d'euros, qu'elle annonce doubler en 2014. Et ce n'est que le début. Côté rentabilité, on affirme que les comptes n'ont jamais perdu plus de 100 000 euros, et ni gagné plus.
Encore absente à l'international, elle espère s'implanter avec succès au Canada. Plus tard, elle visera l'Europe du Sud et le Royaume-Uni. Weezevent continuera de grossir parallèlement en France, où elle estime que son potentiel reste énorme. D'après ses prévisions, la start-up pourrait multiplier ses ventes de billets par dix ! Si Sébastien Tonglet rougit de la comparaison avec Deezer, il avoue imaginer, un jour peut-être, les égaler.