Infographie : pourquoi les Français boudent la fibre optique

Thomas Pontiroli
Publié le 28 novembre 2014 à 15h56
L'Internet à très haut débit fixe est déjà là. Pourtant, encore peu de consommateurs ont fait le choix d'opter pour ces forfaits aux débits descendants supérieurs à 30 Mb/s. Voici quelques explications.

Le très haut débit continue de gagner du terrain en France. Mais en y regardant de plus près, la part de ces offres dans le parc d'abonnés français à Internet reste faible. D'après le régulateur des télécoms, 2,5 millions de foyers accèdent à Internet avec un débit descendant supérieur ou égal à 30 Mb/s - c'est 34% de plus qu'il y a un an, surtout grâce au FTTH -, contre 23,2 millions pour le haut débit classique - inférieur à 30 Mb/s donc.


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Davantage d'internautes pourraient pourtant profiter de ces offres - qu'il s'agisse de fibre jusqu'à l'abonné (FTTH), au dernier répartiteur (FTTLA) ou du VDSL2. L'Arcep note en effet que seuls 21% des foyers éligibles au très haut débit (THD) fixe possèdent un abonnement effectif - contre 20% au même moment en 2013.

Pendant ce temps, les opérateurs continuent de déployer leur réseau. En une année, le nombre de foyers éligibles est passé de 9,1 millions à 11,8 millions. Cela veut dire que potentiellement, 9,3 millions de foyers n'ont pas d'Internet à très haut débit, alors qu'ils le pourraient ! Pourtant, les infrastructures existent bel et bien et les offres commerciales sont là. La question est de savoir pourquoi ces personnes ne migrent pas.

Un surcoût et un manque de besoins

Interrogés sur le sujet, les opérateurs n'étaient pas en mesure de formuler de réponse. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce manque d'engouement du public pour la fibre. Le prix, tout d'abord. Une offre très haut débit se monnaie en moyenne 5 euros plus cher qu'un abonnement inférieur à 30 Mb/s. Si le surplus est modeste dans l'absolu, il peut être vu comme important dès lors que le gain de débit n'offre rien de concret.

D'après l'Arcep, une grande partie des consommateurs n'a pas encore d'usages justifiant de tels débits - alors que le très haut débit commence à 30 Mb/s descendant, c'est dire l'utilité actuelle des forfaits à 1 Gb/s...

Peut-être que l'évangélisation du marché se fera par les abonnés à la fibre : lorsque ces derniers enverront des fichiers vidéo en ultra haute définition (UHD) plutôt que des compressions d'une relative qualité sur Facebook, les autres (moins de 30 Mb/s) souhaiteront profiter de la même rapidité - encore faut-il que l'upload suive !

Les prémices du décollage sont là

Autre explication : la crainte des propriétaires et locataires du raccordement à la fibre entre le palier et le logement. Cette opération suppose en effet l'intervention d'un technicien qui va possiblement percer des trous et faire des saignées pour acheminer la fibre dans les murs jusqu'au boîtier mural de terminaison optique. Ici aussi, la contrainte peut être perçue comme plus importante que le gain réel procuré par le très haut débit.

Néanmoins, des signes apparaissent, laissant croire le THD décolle. Le gouvernement incite à former des techniciens en raccordement, qui sont embauchés aussitôt, si bien qu'on peut se demander si la demande ne dépasse pas l'offre dans certaines régions. Aussi, l'essor de la vidéo Ultra HD pourrait presser les choses. La bascule a d'ailleurs commencé à s'opérer : au dernier trimestre, le nombre de nouveaux abonnés très haut débit (145 000) a pour la première fois été supérieur au nombre de clients haut débit (115 000).





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