Avec ses 4,6 milliards de dollars levés en neuf mois, Uber peut bien se permettre une acquisition. C'est timidement que le leader mondial des services de véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC) a mis la main sur deCarta, un éditeur de cartographie créé en 1996 se voulant le concurrent de Google Maps. L'information n'a pas fait l'objet d'un communiqué officiel. C'est le site Mashable qui apprend ce rachat au montant inconnu.
Uber s'intéresse également aux ingénieurs de deCarta, qui rejoindront la société de VTC - Crédit : deCarta.
« Avec l'acquisition de deCarta, nous allons continuer à affiner nos services basés sur les cartes, comme par exemple UberPOOL, (un mix entre UberPOP et du covoiturage, ndlr.), la façon dont nous calculons le temps d'arrivée des chauffeurs et d'autres », explique un porte-parole de la société auprès du site américain. Il rappelle qu'« une grande quantité de fonctionnalités qui font la fiabilité d'Uber reposent sur les cartes ».
Des recherches locales dans 122 pays
deCarta édite une plateforme de services de localisation (LBS) comprenant de la cartographie, du géocodage et de la navigation GPS, dans 122 pays. Pour ce qui est des cartes, la société se fournit auprès de TomTom, Nokia/Here, AND, OSM, Sensis, eMapgo (en Chine) et IPC (au Japon). Les points d'intérêt (POI) proviennent, eux, d'InfoGroup. Enfin, les informations de trafic routier sont fournies par TomTom, Inrix et TraffiCast.Dans la dernière mouture de sa plateforme (L2), publiée il y a presque un an, deCarta met en avant la possibilité de saisir sur une ligne unique des POI et des adresses, ou encore la recherche de ces POI lorsqu'ils sont proches d'un autre point d'intérêt, donnant des requêtes telles que « distributeurs de billets près de cinéma MK2 ». Des fonctions qu'utilisent des clients comme BlackBerry, Verizon, eBay, Hyundai ou GM.
Alors qu'Uber se focalisait essentiellement sur l'amélioration de son produit, de l'aveu de son fondateur et PDG, Travis Kalanick, la société ouvre donc la porte à une opération de croissance externe. Présent dans 45 pays en 2015 - dont certains, comme la France, lui ont mis des bâtons dans les roues en interdisant la géolocalisation des chauffeurs -, Uber est parti pour faire de la carte une fonction encore plus centrale.
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