Après une année de relatif sursis, le marché du PC replongera à nouveau en 2015, et de façon plus anticipée et durable que prévu. L'institut IDC pense que les ventes déclineront de 4,9% cette année, alors qu'il tablait d'abord sur un repli de 3,3%. Pour le cabinet, le marché va affronter un « vent de face » en raison d'un climat économique toujours défavorable et de la disparition d'éléments de marché qui lui avaient profité en 2014.
Le repli des ventes de PC est inexorable selon le cabinet IDC - Source : IDC.
L'arrêt du support de Windows XP en avril 2014 avait en effet entraîné un renouvellement forcé d'une partie du parc d'ordinateurs. Des prix plus agressifs conjugués à un tassement des ventes de tablettes avaient aussi contribué à soutenir les volumes de PC. Au niveau mondial, le marché n'avait reculé que de 2,2% (contre près de 10% en 2013). Dans les pays matures, il a bondi de 8,4% en 2014, ce qui ne s'était pas produit depuis 2010.
Trop de PME encore accrochées à XP
Le phénomène de renouvellement n'aurait pourtant pas été aussi vrai en entreprise. D'après Intel, les PME n'ont pas migré dans les proportions qu'il imaginait, principalement en raison d'un environnement macro-économique et de conditions de change difficiles - le dollar est en effet à un niveau élevé en ce moment. Résultat : le fondeur a abaissé sa prévision de chiffre d'affaires de 1 milliard de dollar au premier trimestre.Les pays émergents, en revanche, ont connu une réalité bien différente avec des volumes en déclin de 9,5% en 2014, liés à une instabilité politique, la baisse des prix des matières premières et les dévaluations des devises, selon IDC. Les tablettes et les smartphones ont, bien sûr, aussi contribué à causer du tort à l'industrie du PC.
L'attente de Windows 10 et de Skylake
Jay Chou, analyste chez IDC, note que l'écosystème PC a commencé à récolter les fruits des efforts visant à réduire la « fracture » avec les appareils mobiles, notamment en ce qui concerne l'expérience d'utilisation et le prix. On ne peut pourtant pas dire que Windows 8 et 8.1 et leurs 15% de parts d'installation cumulées (selon Netmarketshare) témoignent d'un goût du public pour ce mélange des genres entre univers PC et mobile.Avec Windows 10, Microsoft pousse cette logique encore plus loin : le système d'exploitation sera le même qu'on soit sur une tablette ou un ordinateur, et les applications aussi. L'accueil du système d'exploitation a cependant été globalement bon, mais il semble que cela tienne plus au retour du fameux menu « Démarrer » qu'à ces innovations devant encore faire leurs preuves. Lancé cet automne, Windows 10 devrait soutenir les ventes de PC - notamment de 2-en-1 - et provoquer l'appel d'air que Windows 8 aura finalement raté.
Malheureusement pour les vendeurs de PC, il se pourrait qu'Intel ne choisisse pas cette fenêtre de tir pour lancer son architecture Skylake. Initialement attendue en fin d'année, elle pourrait sortir en 2016 et générer d'ici-là un comportement attentiste chez certains consommateurs. Le risque pour Intel est de dégainer ses nouvelles puces dans un contexte défavorable et que la demande ne soit pas à la hauteur de ses espoirs.
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