Avec son boîtier pour smartphone, le suédois iZettle entend convaincre marchands, artisans, indépendants et saisonniers français d'accepter le paiement par carte bancaire. Créé en 2010 et présent dans dix pays, le service arrive dans l'Hexagone. Son objectif est de convertir 2,6 millions d'entreprises, dont 64 % refusent la carte. Un manque à gagner, selon iZettle. Thor Olof Philogene, le responsable France, nous en dit plus.
Pourquoi décidez-vous de lancer iZettle en France ?
Actuellement, les terminaux de paiement classiques sont surtout conçus pour les grandes entreprises et engendrent des frais et un engagement que ne peuvent pas supporter les petits marchands et les vendeurs occasionnels. En France, nous dénombrons 2,6 millions de ces petites entreprises, parfois individuelles, dont près des deux tiers manquent des opportunités en n'acceptant pas la carte. Nous voulons changer cela. En Suède, nous avons déjà équipé 40 % des petites et moyennes entreprises avec notre outil de paiement.
iZettle déclinera cet été son terminal en une version NFC - Crédit : iZettle.
L'autre statistique intéressante est que 64 % des commerçants utilisent déjà un smartphone, et ils le font sur le lieu de leur travail. La France est aussi pionnière en matière de carte à puce depuis 1992. Comparé aux États-Unis, qui s'y mettent en 2015, c'est impressionnant ! Cela révèle que le consommateur français est habitué à ce mode de paiement. Nous pensons donc qu'ils sont légitimes pour payer en petit commerce.
Quels sont vos atouts face à Square ou SumUp ?
Nous proposons un lecteur de carte entièrement gratuit, et c'est une première. L'application de facturation est elle aussi gratuite. En fait nous ne facturons que les transactions, à hauteur de 2,75 % (contre 1,75 % pour SumUp, ndlr), mais avec un barème dégressif selon les volumes, pouvant ramener ce taux à 1,5 %. L'autre atout est la simplicité du déploiement, se résumant à la commande du terminal et à l'installation de l'appli.
Aux États-Unis, nous affronterions des concurrents comme Square ou PayPal. Mais en Europe, nous n'avons pas vraiment de concurrence en fait. Nous sommes par exemple dix fois plus gros que SumUp, avec un volume de transaction de 2 milliards d'euros ces douze derniers mois. Nous avons des centaines de milliers d'utilisateurs et nous avons quadruplé notre chiffre d'affaires entre 2012 et 2013 - notre bilan 2014 est en cours d'édition.
Le principal concurrent d'iZettle est le paiement numéraire ! Mais en abaissant les obstacles à l'acceptation du paiement par carte que sont le coût de déploiement, l'engagement et la complexité, nous rendons la carte plus attractive aux yeux des commerçants. S'ils veulent, ils peuvent utiliser iZettle comme une simple option.
Côté logiciel, de quoi se compose l'offre d'iZettle ?
Nous proposons une application gratuite afin de facturer les clients et de leur envoyer leurs reçus par e-mail, mais aussi une plateforme d'analyse des comportements d'achats. Elle permet de mieux cerner la nature des ventes, la typologie de consommateurs, etc. Là aussi, c'est un service qu'on a plutôt l'habitude de voir dans les grands magasins. Grâce à cette compréhension, les commerçants pourront ainsi optimiser leur activité.
Une partie de nos 200 collaborateurs travaille d'ailleurs sur la science des données afin d'améliorer toujours plus l'analyse des ventes. Il faut comprendre que notre modèle économique repose sur la commission sur les transactions. Nous sommes donc directement dépendants des performances commerciales des vendeurs.
Allez-vous proposer du paiement sans contact ?
C'est une exclusivité : oui ! Nous allons dévoiler un terminal de paiement sans fil et compatible avec Apple Pay, Google Wallet mais aussi l'ensemble des cartes sans contact de MasterCard, Visa et American Express. Le boîtier sera disponible en juin au Royaume-Uni au prix de 79 livres (108 euros), et dans le courant de l'année en France. Le paiement sans contact est une incroyable opportunité pour développer le petit commerce.
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