La menace d'un « Grexit » semble pour l'instant écartée. Une aide de 80 milliards d'euros va arriver en Grèce et l'Europe s'engage à investir 35 milliards d'euros dans le pays. Mais les Grecs ne peuvent toujours pas payer par carte bancaire sur des sites étrangers. Cette restriction, mise en place depuis le 29 juin, doit éviter la fuite de capitaux et maintenir une stabilité financière dans le pays. Résultat, les Grecs sont dans l'incapacité de régler leurs factures eBay, iTunes ou Dropbox.
Les entreprises sont également concernées. Hébergement, stockage, collaboratif, CRM, publicité, la plupart des services en ligne sont aujourd'hui facturés par paiements récurrents en carte bancaire. S'ils ne peuvent plus payer, beaucoup risquent l'interruption du service. La situation est d'autant plus critique pour les startups qui dépendent de plates-formes cloud comme AWS ou de services d'hébergement comme EuroVPS. Perdre l'accès revient souvent à condamner l'activité.
Depuis la mise en place du contrôle des capitaux, ZeroFund et plusieurs entrepreneurs grecs s'organisent pour aider ceux dans l'incapacité de payer. S'appuyant sur une structure basée à l'étranger, ils jouent les intermédiaires et prennent le relai pour assurer les paiements et éviter les impayés (le contrôle des capitaux ne devrait pas être levé avant le mois d'aout, au mieux).
Désormais, ce sont les fournisseurs eux-mêmes qui se montrent plus compréhensifs. Plutôt que d'interrompre le service, beaucoup l'offrent gratuitement ou accordent un délai de paiement. Une liste participative des fournisseurs « montrant une solidarité » avec les startups grecques a été mise en place sur Facebook. On notera qu'à la date du 14 juillet, Adobe ne propose aucune période de grâce ou délai de paiement. Quant à Facebook, il bloque les campagnes impayées mais ne prend aucune mesure de recouvrement.
Exemple de solutions proposées aux clients grecs
- Amazon AWS (paas) : période de grâce sans précision
- Apple iCloud (stockage) : gratuit pendant 30 jours
- Buffer (partages sociaux) : gratuit jusqu'à nouvel ordre
- CapsuleCRM (CRM) : période de grâce jusqu'en septembre
- Digital Ocean (hébergement) : la facturation continue, pas d'interruption de service pour non paiement
- Dropbox (stockage) : extension de 60 jours
- Droplr (partage de fichiers) : extension sur demande
- EuroVPS (hébergement) : extension sur demande
- Freshdesk (service client) : promet d'aider aussi longtemps que nécessaire
- Google Adwords (publicité) : promet d'aider sans précision
- Google Drive (stockage) : délai de paiement jusqu'à 1er aout
- Harvestapp (gestion de temps) : extension jusqu'au 31 aout
- Heroku (développement) : période de grâce pendant 30 jours
- Issuu (catalogues) : extension d'un mois
- Joyent (containers) : extension jusqu'à nouvel ordre
- Kayako (support technique) : extension de 60 jours
- Mailchimp (marketing email) : un mois gratuit
- Mediatemple (hébergement) : période de grâce jusqu'au 1er aout
- Megaventory (gestion de stock) : deux mois d'extension
- Microsoft Azure (cloud Paas) : extension à la demande
- miniVPS (hébergement) : stoppe le paiement automatique. Deux mois de grâce.
- myjoomla.com (audit): abandon des paiements à la demande
- Nimble (CRM) : extension sur demande
- Positionly (SEO) : délai de paiement d'un mois
- Ramnode (hébergement) : extension sur demande
- Raventools (webmarketing) : délai de paiement de 50 jours
- Scalr (administration cloud) : extension sur demande
- Sendgrid (marketing email) : délai de paiement, durée non précisée
- Serverloft (hébergement) : extension jusqu'à la fin du contrôle des capitaux
- Upwork (recrutement) : période de grâce
- Workable (recrutement) : pas de paiement jusqu'à fin septembre