« Je ne pouvais pas être plus fier de notre rythme agressif d'innovation », s'est félicité Nicholas Woodman, le patron de GoPro, en introduction de la présentation des résultats financiers du deuxième trimestre 2015. Le fabricant des mini-caméras à succès a dégainé cinq nouveaux modèles en dix mois, dont plusieurs (Hero, Hero+ LCD et Hero4 Session) se destinent à élargir le marché d'un GoPro tendant les bras au grand public.
Cette stratégie paie. En juin, l'américain a amélioré son chiffre d'affaires de 72 % en un an, à 420 millions de dollars. Comparé au début de l'année, le rythme de progression de GoPro reste inchangé. Mieux : alors que l'entreprise perdait encore 16,7 millions de dollars en juin 2014, elle est désormais profitable, à hauteur de 35 millions de dollars. Et ce, alors que le marque ne cesse de s'ouvrir davantage au segment d'entrée de gamme.
La GoPro Hero est par exemple facturée à seulement 130 euros, soit près de 300 euros de moins que la Hero4 Silver, et 400 de moins que la Hero4 Black, représentant le haut de gamme - mais aussi la fourchette tarifaire historique de GoPro. Cela a permis à la société d'augmenter ses volumes de 93 % en un an - 13 % de plus qu'anticipé - à 1,65 million d'unités. Et pour éviter de rogner ses profits, l'américain a des idées.
Les points de vue insolites et esthétiques sont toujours au cœur de la communication de la marque - Crédit : GoPro.
Diversification des revenus
En début de semaine, le fabricant a dévoilé une nouvelle offre à destination des annonceurs et des agences publicitaires, visant à vendre sous licence une sélection de vidéos qualitatives. Cette offre, baptisée GoPro Licensing, répond à une demande du marché en quête de contenus exclusifs, mettant l'humain au premier plan et finalement, revenant moins cher. C'est sur ces licences que GoPro compte bien sûr se rémunérer.Au-delà des mini- caméras et de ce nouveau service, il faut aussi rappeler que l'américain dispose d'un large panel d'accessoires, indispensables pour utiliser son appareil en conditions - plus ou moins - extrêmes. La société ne détaille pas la marge qu'elle réalise sur ces produits, mais un rapide coup d'œil au catalogue, où la moindre perche ou bandeau frontal en coûtera 35 euros, laisse à penser qu'elle ne doit pas être si mince.
En une année, la marge brute de GoPro est ainsi passée de 42,1 % à 46,3 % de son chiffre d'affaires.
Tentative de percée en Chine
Et l'avenir ? GoPro le voit à l'international, où il y réalise déjà la moitié de son chiffre d'affaires. Parmi les pays que vise l'entreprise figure la Chine, qui fait désormais son entrée dans le top 10 de ses ventes. Mais le terrain n'est pas vierge. Une société telle que Z Camera, et sa mini-caméra à objectif interchangeable (Z Cam E1), a de quoi inquiéter l'américain en termes d'innovation - même si elle n'est pas une concurrente frontale.De son côté, GoPro consacre une proportion stable de son chiffre d'affaires à la recherche et développement (14 %), soit 58,4 millions de dollars lors du deuxième trimestre. Ses dépenses en marketing captent quant à elles une part moins élevée des recettes (15 % contre 17 % un an plus tôt), soit 63,5 millions. Omniprésent sur les événements extrêmes - comme Red Bull - la marque bénéficie d'une certaine cote de popularité.
À la fin de l'année 2014, le cabinet IDC rapportait que GoPro contrôlait 72,5 % du marché américain des caméras miniatures. Un marché que l'entreprise a elle-même créé, voilà une douzaine d'années, lorsque Nicholas Woodman, alors au chômage et en vacances en Australie, voulait filmer sa séance de surf.
À lire également :