Razer fait un pas de plus vers le salon. Le fabricant de périphériques de jeux pour PC confirme le rachat d'Ouya... mais de la partie logicielle seulement. Cela comprend un catalogue d'un millier de jeux Android ainsi qu'une plateforme de vente en ligne. L'information avait fuité le 16 juin dernier sur le site du fonds Mesa Gobal, ce qui n'avait pas manqué de susciter des questions sur les intentions de Razer dans le salon.
Razer s'intéresse aux jeux
Car l'accessoiriste venait de présenter, six mois plus tôt au salon CES de Las Vegas, une console finalement très proche de la Ouya : la Forge TV. Le risque était de faire doublon. Aujourd'hui, il explique ne pas mettre la main sur le département matériel d'Ouya. Son projet consistera à publier du contenu Android TV ainsi que des jeux pour les consoles basées sur l'Android TV, sous le nom d'Ouya, « comme activité parallèle ».L'américain indique que l'équipe technique et le personnel de relations avec les développeurs derrière Ouya a d'ores et déjà rejoint son équipe logiciels. Et ensuite ? Sans surprise, Razer affirme qu'il fera migrer les utilisateurs Ouya vers sa console Forge TV. Ces joueurs conserveront leurs jeux, manettes et comptes, veut rassurer Razer, qui promet de leur offrir « des soldes » sur son matériel et une « avalanche de bonus ».
La Razer Forge TV étoffera son catalogue grâce aux jeux acquis avec Ouya - Crédit : Razer.
Quel est le sens de cela ? Pour le co-fondateur et directeur de Razer, Min-Liang Tan, « le travail d'Ouya avec les développeurs de jeu, qu'ils soient triple A ou indépendants, a joué un grand rôle dans l'arrivée de jeux Android dans le salon des particuliers, et Razer compte bien poursuivre ce travail. Cette acquisition a pour but d'accompagner plus de développeurs et d'apporter plus de contenu à la plateforme Android TV ».
La fondatrice d'Ouya s'en va
En marge de cette annonce, la fondatrice et dirigeante d'Ouya, Julie Uhrman, a fait part sur Twitter de sa décision de quitter la société. Ouya avait été plébiscité en 2013 sur la plateforme de financement participatif Kickstarter, où le projet avait récolté 8,6 millions de dollars - l'une des plus grosses levées de fonds du site.En 2014, la start-up signait un accord avec le chinois Xiaomi, afin de faire une place à ses jeux dans ses boxes pour téléviseur. L'objectif d'Ouya était d'élargir les débouchés de sa console, dont les ventes étaient loin de refléter l'engouement des premières heures sur Kickstarter - notamment en raison de jeux jugés décevants.
La partie matérielle, en charge du développement de la console Ouya, n'a pas intéressé Razer - Crédit : Ouya.
Début 2015, Ouya recevait un chèque de 10 millions de dollars d'Alibaba - l'Amazon chinois. En échange, le géant du e-commerce demandait, lui aussi, de pouvoir diffuser son catalogue de jeux sur ses boxes TV. Mais cela n'a, semble-t-il, pas suffi à sauver la jeune société. Face à des difficultés financières, elle commençait à chercher dans le même temps un repreneur, comme l'a révélé à ce moment un mémo obtenu par Fortune.
Contrer Nvidia sur la TV
Endetté, Ouya n'est pas parvenu à renégocier sa dette auprès du fonds Triple Point Capital. Et maintenant ? Si une partie d'Ouya sera transformée en développeur pour jeux Android TV, on ne sait pas ce qui adviendra de l'autre, celle qui assurait le développement matériel. Ni de Julie Uhrman, qui s'est limitée à déclarer dans une note que le rachat par Razer pourra « transporter la plateforme Ouya vers de nouveaux horizons ».Fort du catalogue d'Ouya - qui sera absorbé par sa plateforme Cortex TV - Razer met toutes les chances de son côté pour gagner sa place dans un écosystème des jeux vidéo Android pour téléviseur qui s'organise. Sur ce terrain, la plus sérieuse concurrente est sans conteste la Shield Android TV, lancée en mars, par Nvidia.
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