Les réservations enregistrées par Uber devraient atteindre 10,84 milliards de dollars en 2015, révèle Reuters, se basant sur une présentation confidentielle dédiée aux investisseurs faite par des banquiers chinois. Sur ce total, le numéro un mondial des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) prélève 20 % de commission. De quoi évaluer son chiffre d'affaires annuel à au moins 2 milliards de dollars pour l'exercice fiscal en cours.
Uber a été chassé de plusieurs villes comme Berlin, New Delhi ou Bruxelles. De nombreuses polémiques ont failli gripper sa mécanique, comme en France, où la société est accusée de concurrence déloyale par les taxis à cause de son service UberPOP - qui confie les courses à des particuliers. Fin août, les États-Unis ont accusé Uber de mentir sur les contrôles des antécédents de ses conducteurs, ce qui aurait mené au recrutement de plusieurs criminels. Malgré tout, rien ne freine son expansion galopante. Il devient même un phénomène.
Uber, bientôt livreur ?
« Uberiser », le terme n'est pas encore entré dans le dictionnaire mais il a au moins sa page Wikitionnaire. Ce néologisme désigne le fait de « faire disparaître un concurrent dépassé par l'innovation technologique », lit-on sur la fiche. En quelques années, le service aurait fait reculer les commandes de taxi de 65 % dans sa ville natale, San Francisco. Uber est présent dans 50 pays et s'attire des capitaux du monde entier pour financer son expansion. Dernièrement, l'indien Tata a ajouté 100 millions de dollars à un pot de 7 milliards.Dans les projets de développement d'Uber figurent la livraison, mais aussi les voitures autonomes - Crédit : Uber.
Et l'américain croît au rythme des plus vigoureuses start-up. De 687,8 millions de dollars de commandes enregistrées en 2013, Uber est passé à 2,91 milliards en 2014. En 2016, toujours selon Reuters, ce montant devrait se monter à 26,12 milliards de dollars. En deux ans à peine, Uber aurait ainsi décuplé son volume d'affaires. Ses recettes attendraient, à ce stade, la barre des 5 milliards. La société, valorisée à 50 milliards.
En pleine conquête de parts de marché, Uber se livre à une guerre éclaire. La société de Travis Kalanick veut asseoir sa domination avant que ses plus sérieux concurrents (Lyft aux États-Unis, Ola en Inde) ne se fassent menaçants. Et en passant, pourquoi ne pas « uberiser » non plus un autre secteur, comme la livraison ? Ces derniers temps, Uber a multiplié les initiatives pour améliorer cette étape encore irritante du e-commerce.
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