Altice monte dans le câble américain. Après avoir racheté le numéro sept du pays, Suddenlink, le groupe de Patrick Drahi met la main sur le numéro quatre, Cablevision. Montant du chèque : 17,7 milliards de dollars dette incluse. Le milliardaire franco-israélien confirme ainsi son ambition dans le câble américain, où il y réalisera 15 % de son chiffre d'affaires d'ici la fin de l'année, mais en espère au moins la moitié à l'avenir.
Cablevision est le principal câblo-opérateur à New York, dans le New Jersey et le Connecticut, il revendiquait 3,1 millions de clients à la mi-2015 dont 65 % sont abonnés à une offre triple-play ce qui soutient le revenu moyen par client, souligne Altice dans un communiqué. Et en effet, alors que les Français sont habitués à payer une quarantaine d'euros pour ces offres, l'« ARPU » de Cablevision, en croissance, frôle 160 dollars.
Sur les six derniers mois, le câblo-opérateur a réalisé 3,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires, en légère croissance de 2 %, mais 120 millions de profit net, en déclin lui, de 35 % sur un an. Il cumule également une dette nette de 7,7 milliards de dollars, qui viendra s'ajouter à celle de plus de 30 milliards du groupe Altice.
D'autres rachats en vue
Après avoir échoué à racheter le deuxième acteur du câble en mai, Time Warner Cable, Patrick Drahi réussit donc à s'installer dans le haut de marché américain. Selon des sources bancaires consultées par l'AFP, la liste des acquisitions devrait s'étoffer aux États-Unis. Dans le viseur du milliardaire : les activités de câble (FiOS) de Verizon Communications, qui sont évaluées à 34 milliards de dollars et T-Mobile US, la filiale américaine de Deutsche Telekom que Xavier Niel avait tenté de racheter pour 15 milliards de dollars en octobre 2014.Comme en France avec Numericable-SFR, Altice ne devrait pas prendre part à la bataille des prix, préférant miser sur les marges. Une stratégie qui devrait, ici aussi, s'accompagner d'une grande maîtrise des coûts, la condition sine qua none pour qu'Altice rembourse ses dettes et que les marchés continuent de le soutenir. Sans cela, Patrick Drahi ne pourra pas assouvir son ambition de devenir un magnat du câble américain.
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